Tendance - Netflix, ou la machine à brouiller les égos

  • Netflix va lancer une série dans les coulisses du prochain Tournoi des Six Nations.
    Netflix va lancer une série dans les coulisses du prochain Tournoi des Six Nations. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Netflix vient de signer un contrat avec le Tournoi des Six Nations pour une série de documentaires « en immersion ». Une bonne nouvelle pour les dirigeants qui veulent augmenter la popularité de notre sport et pour les spectateurs assez exigeants que nous sommes, c’est vrai.
Netflix compte de vraies réussites à son actif : les quatre saisons de « Formula One : Drive to Survive » sur les coulisses de la discipline reine du sport automobile puis « Dans la roue de Movistar », sur l’équipe cycliste du même nom. Ce genre de reportages n’a d’intérêt que si le téléspectateur peut vraiment pénétrer les coulisses des événements ou de la vie des sportifs. Ils sont une alternative (coûteuse, on s’en doute) à la litanie des phrases calibrées d’après-match. Tout se joue dans ce qu’on appelle le « final cut », le montage final. Netflix se réserve en principe ce privilège, il est la condition de l’intérêt des images qu’on nous propose. C’est ce qui différencie les documentaires précités du décevant film : « Le Stade », sorti en 2021. On y voyait finalement peu de choses de la vraie intimité du groupe toulousain. Les discours, de l’entraîneur si bien prononcés soient-ils, ne dévoilaient qu’une toute petite partie de ce qui fait la vie d’une équipe de haut niveau. (On connaît des entraîneurs de Fédérale qui haranguent leurs joueurs avec les mêmes mots et le même talent, incontestable, qu’Ugo Mola).

D’accord pour l’émotion, mais la stratégie, la tactique, et les vraies relations interpersonnelles manquaient selon nous à l’appel. Il paraît que le directeur de l’équipe Mercedes, Toto Wolff, et le pilote George Russell ont participé à des réunions avec des personnalités de l’Ovalie pour évoquer de la façon dont Netflix a révolutionné l’attrait commercial de leur sport. C’est une bonne nouvelle, les sportifs se rendent compte que le repli sur soi finit par les desservir. Le public gavé d’image de matchs ou de courses veut quelque chose de nouveau. Mais c’est vrai, « le final cut », le montage, pouvoir ultime de ceux qui dirigent ces produits audiovisuels. En tout cas, ils peuvent créer des héros (Aimé Jacquet en 1998 avec « Les yeux dans les Bleus », précurseur du genre) ou fabriquer des « méchants », le pilote Max Vestappen s’en est plaint sans détour. C’est le revers de la médaille, il peut froisser les egos.
 

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