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Champions Cup - Le Stade rochelais doit scruter le soldat Ryan face à l'Ulster

Par Romain ASSELIN
  • L’Irlandais, en charge des avants rochelais, est un personnage discret mais essentiel dans le dispositif des Maritimes.
    L’Irlandais, en charge des avants rochelais, est un personnage discret mais essentiel dans le dispositif des Maritimes. Icon Sport - Icon Sport
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Un Irlandais peut en cacher un autre. Dans l’ombre de l’omnipotent manager Ronan O’Gara, l’ancien deuxième ligne du Munster et du Racing commence à son tour à se révéler fin technicien.

Leurs téléphones ont bien davantage chauffé que d’autres, cette semaine, à l’Apivia Parc. Pour Ronan O’Gara, c’est une vieille habitude, peu importe l’affiche à venir. Pour l’un de ses bras droits, le discret Donnacha Ryan, sans doute un peu moins. Un petit évènement, mine de rien, pour lui, autre légende moderne du Munster aux 47 sélections avec le XV du Trèfle, que ce déplacement à Ravenhill.

Sept mois après avoir vu ses Rochelais terrasser l’ennemi juré nommé Leinster, en finale de la précédente campagne européenne, le voilà sur le point de vivre - ça vaut bien une avalanche de SMS - une grande première dans sa peau d’entraîneur : diriger ses avants sur le sol irlandais. Dans une enceinte où, joueur, il a souvent ferraillé face aux Ulstermen. Dans une compétition que, lui aussi, chéri par-dessus tout.

Si Ronan O’Gara collectionne les records continentaux, Donnacha Ryan n’en entretient pas moins une histoire singulière avec la Champions Cup. Liée d’ailleurs, en partie, à son mentor. "Je me rappelle de la première fois que j’ai regardé un match de rugby. "ROG" fait gagner le Munster sur une pénalité à la fin, face aux Saracens. Le lendemain, j’ai décidé de commencer à jouer au rugby. J’avais 17 ans !", rembobine le natif de Nenagh, au CV européen deux étoiles.

Titré en 2008 avec son Munster de cœur, double finaliste malheureux sous le maillot du Racing (2016, 2018), l’Irlandais de 39 ans - il les a fêté dimanche dernier - a joué un rôle clé, sous-estimé, dans la conquête du premier titre majeur du club à la caravelle au printemps dernier. Et ce finish dantesque au Vélodrome. "Incroyables ces douze dernières minutes contre le Leinster, frissonne encore le préposé rochelais aux touches offensives et aux rucks. La résilience, la volonté des joueurs, leur patience… Un moment magnifique pour moi. On l’avait travaillé plusieurs mois en amont." Depuis, en somme, ses débuts de technicien, seulement une poignée de mois plus tôt. Sitôt sa carrière de joueur terminée.

"Un rôle taillé pour lui"

Visionnaire, Donnacha Ryan ? En tout cas, celui qui se voit «bien progresser, chaque jour» est dépeint par son compatriote Ronan O’Gara comme une «grande arme pour ce club» avec «de bonnes idées». «Souvent, c’est difficile au début quand tu es un jeune entraîneur de mettre en œuvre des choses mais il a une très bonne relation avec le groupe. C’est l’avis de tous les joueurs qui compte. Ils l’aiment bien.»

Sur les bords de l’Atlantique, tenu en (très) haute estime par l’ancien deuxième ligne, Uini Atonio est sans doute l’un des mieux à même pour confirmer. «Trois mois avant son arrivée à La Rochelle, on jouait contre lui. Donnacha sait ce que c’est que d’être sur le terrain. C’est tout frais ce qu’il amène au groupe. Je le trouve très bon. C’est un rôle taillé pour lui, encense le pilier droit de La Rochelle et des Bleus. Dans deux, trois ans, il peut vraiment devenir un très gros entraîneur des avants. (il insiste) Franchement, il est très, très fort ! C’est juste dur pour lui de s’exprimer, des fois (lire ci-contre). Mais il comprend tellement le rugby.»

"The devil is in the detail". Traduisez "le diable est dans le détail". Ryan fait sienne la maxime de chère à O’Gara. L’héritage Munster, en réalité. «Tous les petits détails, reprend Atonio. Des trucs que l’on n’avait pas avant. En tout cas, on ne se focalisait pas que sur ça. Comme sortir d’un ruck et sprinter pour arriver dans un autre, on ne le faisait pas. On se relevait, on se disait "j’en ai fait un, c’est bon, au tour des autres (rires)". Tout ce qui est jeu dans les 22 mètres, c’est Donnacha. Il a ajouté des exercices différents à l’entraînement, on en fait un chaque semaine. Ça marche bien, ça ressemble à ce qu’on fait en équipe de France avec William Servat.» Il y a pire comme parallèle, n’est-ce pas ?

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