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International - Angleterre : clap de fin pour Eddie Jones

Par Jérôme Prévôt
  • Esseulé et très critiqué ses derniers temps, le sélectionneur Eddie Jones a vu son aventure anglaise prendre fin. Les dirigeants de la RFU ont préféré opter pour le changement dans l’espoir de ne pas rater le Mondial en France à l’automne.
    Esseulé et très critiqué ses derniers temps, le sélectionneur Eddie Jones a vu son aventure anglaise prendre fin. Les dirigeants de la RFU ont préféré opter pour le changement dans l’espoir de ne pas rater le Mondial en France à l’automne. IconSport
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Le technicien australien Eddie Jones a été limogé après six ans à la tête du XV de la Rose. Son message ne passait visiblement plus mais il laisse le meilleur bilan comptable de l’histoire de l’Angleterre.

Il n’y a pas eu de revirement de dernière minute. Comme attendu, l’Australien Eddie Jones a été limogé de son poste de sélectionneur de l’équipe d’Angleterre. Ce n’est pas tout à fait un séisme puisqu’on le sentait venir mais il n’est pas naturel de voir une équipe majeure changer de cornac à neuf mois de la Coupe du monde. Ceci dit, l’Angleterre a déjà fait ça en 2006 quand Andy Robinson avait laissé sa place à Brian Ashton (avec une finale à la clé lors du Mondial 2007).

Eddie Jones était en poste depuis 2016. Avec lui, l’Angleterre a gagné un grand chelem en 2016 pour son entrée en scène et disputé une finale de Coupe du monde en 2019. Il avait débuté son mandat par une série de dix-sept succès de rang. On se souvient également du cinglant 3 à 0 qu’il avait infligé en tournée aux Wallabies chez eux à l’été 2016. Par la suite, il avait enchaîné par une nouvelle victoire dans le Tournoi 2017. Ce fut vraiment son âge d’or, quand tout lui réussissait, à l’image des performances de Maro Itoje qu’il avait lancé dès son premier match (mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, il fit le grand chelem avec très peu de nouveaux joueurs). Eddie Jones demeure également le seul coach à avoir été impliqué dans plusieurs finales mondiales, à savoir trois : Australie (en 2003), Angleterre (en 2019) mais aussi Afrique du Sud (en 2007, il était adjoint dans le staff de Jake White).

73 % de victoires

Et son bilan chiffré reste tout simplement le meilleur de l’histoire pour un sélectionneur du XV de la Rose avec 73 % de victoires. Mais il n’a pas survécu à cette horrible année 2022 et à cet automne qui a vu les Anglais baisser pavillon devant l’Argentine et l’Afrique du Sud à domicile. Le XV de la Rose a donc fini l’année civile avec six revers, le pire bilan depuis 2008. Son message ne passait plus et il semblait s’entêter à sélectionner certains joueurs sur le déclin comme les frères Vunipola. Mais la Fédération britannique (RFU) ne lui a pas encore désigné de remplaçant durable. C’est Richard Cokerill, son adjoint chargé des avants, qui a été nommé en intérim jusqu’à nouvel ordre.

La candidature la plus sérieuse semble être celle de Steve Borthwick, actuel patron de Leicester, sacré champion d’Angleterre en juin dernier. Ce dernier avait d’ailleurs été l’adjoint de Jones de 2016 à 2019 mais aussi de 2012 à 2015 avec l’équipe du Japon. Encore sous contrat avec son club, il devait s’exprimer mardi mais la conférence de presse a été repoussée à aujourd’hui vendredi. D’autres noms ont circulé comme celui du Néo-Zélandais des Crusaders, Scott Robertson. On a aussi parlé ces derniers jours d’Alex Sanderson (Sale) tandis que les pistes O’Gara et Gatland se sont évanouies, le premier prolongeant à La Rochelle, le second retournant au pays de Galles.

Eddie Jones laissera ainsi l’image d’un technicien compétent mais volontiers provocateur, amateur de bons mots distillés çà et là. Il adorait aussi ne pas prendre les noms des hommes en forme que réclamait l’opinion publique (Simmons, Dombrandt, Mercer, entre autres) et s’entêter à faire confiance à ses hommes. Très méticuleux et très exigeant en privé, il concoctait aussi des séances très exigeantes, presque dangereuses. C’était l’avis des clubs anglais qui se sont souvent plaints des blessures ramenées des stages du XV de la Rose.

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