Rugby amateur : le Sud-Ouest, plus dominateur que jamais ?

  • Les Béarnais de Bizanos sont un parfait exemple de la supériorité du Sud-Ouest dans le rugby amateur. Après avoir battu Bobigny, ils ont écarté Gretz-Tournan en phase finale.
    Les Béarnais de Bizanos sont un parfait exemple de la supériorité du Sud-Ouest dans le rugby amateur. Après avoir battu Bobigny, ils ont écarté Gretz-Tournan en phase finale. Avenir Bizanos - Paul Da Silva
Publié le Mis à jour
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C’est une idée que tous les rugbymen issus d’Île-de-France, de Rhône-Alpes ou de la région PACA contestent avec virulence : celle qui voudrait que le niveau de pratique de ce jeu soit globalement supérieur, dans un territoire circonscrit au Sud-Ouest du canal du midi et de la Garonne. À tort ou à raison ?

Eh bien, à la lumière des résultats de ces phases finales 2022, il n’y a pas vraiment matière à débat. Le calcul, effectué dans le courant de la semaine (en espérant certains résultats de ce week-end fassent forment d’exception, qui sait), s’avère malheureusement sans ambiguïté. En effet, en cumulant les résultats des équipes premières de la Quatrième Série à la Fédérale 2, 89 matchs ont opposé des équipes du « Sud-Ouest » (qu’on a grossièrement résumé en associant les équipes d’Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) à celles du reste de la France. Verdict ? Il n’y a pas vraiment eu match, 77 de ces rencontres tournant en faveur des « sud-ouestistes » contre 12, soit un peu plus de 86 % de victoires pour les « chocolatines ». Un chiffre qui monte même à 92,5 % en occultant la Fédérale 2, puisque 6 des 12 défaites du Sud-Ouest ont été concédées dans cette division, peut-être un peu moins « amateur » que les autres…

Cette tendance fut ainsi particulièrement frappante lors des phases finales de Fédérale 3 (nationalisées cette saison dès les barrages, au contraire des années précédentes), puisque 22 des 24 matchs ayant opposé le Sud-Ouest et les autres ont été remportés par les premiers, transformant le tableau d’une compétition théoriquement nationale en véritable Coupe de la Garonne (12 équipes sur les 16 encore en lice étant issues d’Occitanie ou Nouvelle-Aquitaine)… Un constat qui se vérifie encore aux étages inférieurs : en effet, si l’on ne tient compte que des résultats des Séries, 26 des 52 victoires (contre 4 défaites…) du Sud-Ouest ont été obtenues avec des scores supérieurs à 40 points. 50 % de branlées, quoi, pas besoin d’aller plus loin dans la démonstration…

En revanche, il convient de s’interroger sur les raisons profondes de pareilles disparités de niveaux, qui semblaient pourtant s’être estompées ces dernières années. La plus évidente ? Elle semble résider dans ces deux années de Covid, qui ont largement ponctionné les effectifs seniors en termes de licenciés, et favorisent naturellement ceux où la densité de pratiquants demeure supérieure. Un début d’explication qui ne saurait malgré tout convaincre totalement, à l’aube de la révolution de la pyramide des compétitions. Mais la condensation sur trois niveaux des équipes des Séries territoriales, ainsi que le resserrement des Fédérales, suffiront-ils vraiment à harmoniser le niveau de pratique sur tout le pays ? Réponse au mois de mai prochain, même si on a évidemment une petite idée sur la question. Et pourtant, c’est ici un fervent défenseur du rugby des Alpes qui parle…

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