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France - Irlande : Marchand ou la loi du talon !

Par Jérémy FADAT
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Absent lors du succès majuscule face à la Nouvelle-Zélande, comme c’est malheureusement arrivé sur d’autres grands rendez-vous dans sa carrière, Julien Marchand a fait comme d’habitude le week-end passé : il est revenu encore plus fort et a prouvé qu’il restait bien le numéro un à son poste.

Rappelez-vous ce 20 novembre 2021. Durant le tour d’honneur, suivant le succès magistral des Bleus face aux All Blacks, l’image avait marqué le pays. Celle de Peato Mauvaka, ému jusqu’aux larmes, qui saluait le public du Stade de France, avec son drapeau bleu blanc rouge sur les épaules. Le cliché avait même fait la Une de notre journal le lundi. Le talonneur toulousain, auteur d’un doublé portant son total à cinq essais sur les trois matchs de la tournée, avait été le héros du soir. Lui qui était titulaire pour pallier la blessure aux côtes de Julien Marchand. Déjà en vue lors de ses entrées face à l’Argentine et la Géorgie, Mauvaka avait encore impressionné par son activité et son efficacité, prouvant au passage qu’il était bien plus qu’un simple « finisseur », ce rôle dans lequel il excelle et qui lui a sûrement assuré une place sur la feuille de match à l’automne. Il n’en fallait pas plus pour alimenter un débat qui n’existait pas jusque-là, tant Marchand faisait l’unanimité au talonnage : et si Mauvaka était devenu, à la grâce de l’exploit contre les Blacks, un numéro un bis en sélection ? Et si la concurrence était relancée à ce poste ? Question qui s’est aussi posée en club, où les deux hommes se partagent le temps de jeu.

Le staff dirigé par Ugo Mola a trouvé un juste équilibre, lequel sert Marchand et Mauvaka - qui sont par ailleurs amis dans la vie et s’entendent très bien - puisque cela ne les empêche pas d’être les deux premiers choix en équipe nationale. Preuve que le duo trouve son compte dans ce fonctionnement entre émulation et complicité : Marchand a prolongé son contrat à Ernest-Wallon jusqu’en 2028, Mauvaka jusqu’en 2026. N’empêche, quand les grands rendez-vous se présentent, il s’agit de trancher dans le XV de départ.

Pas de doute pour le staff

Douter de la présence de Julien Marchand (s’il est disponible) au coup d’envoi aurait été impensable il y a encore quelques mois. Au sortir du Tournoi des 6 Nations 2021, il était même considéré par tous les observateurs comme un des deux ou trois meilleurs talonneurs du monde. En juin dernier, telle une prophétie, l’intéressé confiait dans ces colonnes : « ça fait toujours plaisir à entendre mais tout peut aller tellement vite, dans un sens comme dans l’autre. Mieux vaut ne pas trop s’emballer. » D’autant plus que ce n’est vraiment pas le genre du bonhomme. Dans l’esprit du staff du XV de France, il n’y a pas eu d’hésitation ou d’interrogation. Le niveau affiché par Mauvaka à l’automne ne peut que servir ses intérêts : l’encadrement sait s’appuyer sur un binôme de talonneurs aussi performants que complémentaires, et cela va tirer les hommes vers le haut. Mais Marchand a trop montré son importance sur le terrain et en dehors (il a fait partie des cinq capitaines potentiels en l’absence de Charles Ollivon) pour se voir si vite retirer toute la confiance qui a été placée en lui depuis le début du mandat. Les faits donnent raison à la théorie. Oui, l’intéressé a raté le sommet de novembre, qui marque un tournant de l’ère Galthié.

Mais c’est l’histoire de sa carrière. Capitaine de Toulouse, il avait manqué sur blessure (genou) la finale victorieuse du Top 14 en 2019. Puis celle de Coupe d’Europe, sur une suspension, en mai dernier. Qui avait brillé les deux fois en son absence ? Peato Mauvaka. Marchand, en raison de son genou opéré, n’était pas non plus du voyage au Japon pour le Mondial 2019. Qui avait fini par arracher son billet ? Nul besoin de répondre… De quoi se croire maudit. Mais lui, quelques jours après avoir enfin soulevé le Brennus en étant sur le terrain en juin 2021, nous avouait : "Je me protège de tout ça et je ne regarde pas trop ce qu’il se dit là-dessus. Vous imaginez si nous avions perdu cette finale ? Moi, je n’ose même pas… Tout le monde m’aurait pris pour le porte-malheur (rires)."

34 rucks contre l’Italie !

Le truc, c’est que Marchand possède un caractère à toute épreuve. Qu’il a toujours mis à profit les coups du sort pour s’endurcir, physiquement et mentalement. D’autant plus qu’il est chaque fois revenu plus fort. Il l’a encore montré face à l’Italie, en coupant le sifflet de ceux qui auraient aimé poursuivre les discussions autour du poste de talonneur. Dans une première mi-temps poussive pour les Bleus, il a constamment guidé les siens en trouvant de l’avancée dans l’axe dès que le ballon lui passait par les mains. Et que dire de son omniprésence au sol ? Il a participé à un total stratosphérique de 34 rucks sur la rencontre. Troisième meilleur total de la première journée du Tournoi, derrière les flankers irlandais Josh Van der Flier (37) et Caelan Doris (35). Eux qui ont joué 22 minutes de plus que lui… Un match de patron. Ajoutez à cela que la combinaison "Marchand qui démarre, Mauvaka qui termine" reste la plus appropriée et vous comprendrez qu’il lui a suffi d’une sortie pour remettre les choses dans l’ordre.

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