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Le retour de l’Usap, le triste record d'Agen... L’année 2021 dans le rétro (2/2)

  • Le printemps a marqué le retour au premier plan de l’Usap avec la remontée en Top 14.
    Le printemps a marqué le retour au premier plan de l’Usap avec la remontée en Top 14. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Pour conclure 2021 et débuter 2022, nous vous proposons un petit florilège des plus grands moments de l'année du rugby français. Voici la seconde partie.

Le retour de flamme de l’Usap

Vingt-quatre victoires et un nul en trente journées, huit points d’avance sur la deuxième place, la meilleure attaque ainsi que la meilleure défense du Pro D2 et des phases finales pleines de maîtrise avec un seul essai encaissé : l’Usap a tutoyé la perfection pour retrouver l’élite en 2021. Trois ans après le feu d’artifice émotionnel d’Ernest-Wallon, le triomphe de Montpellier, aux dépens de Biarritz (33-14), a été marqué du sceau de la maîtrise, en juin.

« Il y a trois ans, c’était le titre d’adolescents portés par un enthousiasme exacerbé. Là, c’est le titre de mecs qui ont décidé d’aller quelque part ensemble, résumait Patrick Arlettaz. On était tous tournés vers ce match depuis deux ans. Il y avait beaucoup de pression pour tout ce que l’on avait fait et construit. Ce que les joueurs ont fait est énorme, sincèrement. »

Le printemps a marqué le retour au premier plan de l’Usap avec cette remontée, le parcours des espoirs jusqu’en finale de leur championnat ainsi que l’éclosion spectaculaire de Melvyn Jaminet. Auteur d’une saison énorme, l’arrière a été consacré par la suite meilleur joueur du Pro D2 et révélation de l’année.

Agen : un tunnel de trente-quatre défaites

Trente-quatre matchs sans victoire. Soit 2 720 minutes. Ou 734 jours. Vingt mois. Club multi-titré, le SU Agen a écrit une nouvelle page d’Histoire en 2021. Peu glorieuse, celle-là. Le club lot-et-garonnais avait terminé, au printemps, une saison calvaire dans l’élite.

Avec des records négatifs dans tous les sens : vingt-six matchs pour autant de défaites avec seulement deux bonus défensifs glanés en 2020 ; 1 101 points encaissés pour seulement 315 inscrits, soit un score moyen de 42 à 12. Relégués à six journées de la fin, les pensionnaires d’Armandie ont « poursuivi » sur leur lancée en Pro D2 en subissant sept défaites d’entrée, dont deux particulièrement fâcheuses à domicile face aux promus (24-28 contre Bourg-en-Bresse, 15-17 contre Narbonne).

Finalement, la lumière est revenue le 22 octobre avec un court succès devant Aurillac (25-21). Depuis, les troupes de Vincent Farré ont confirmé leur redressement en s’imposant face à Montauban (41-17) et Colomiers (18-8) et en ramenant des bonus de Carcassonne et Rouen. Avec quatre points d’avance sur la quinzième place, le SUALG a repris son destin en mains. Et est en train de refermer le chapitre le plus piteux de son histoire.

Montpellier sauvé et sacré

Une saison de dingue. Voilà ce que les Montpelliérains ont vécu. Un exercice qui commence par une défaite inaugurale au GGL Stadium avec une mêlée démantelée, des matchs repoussés en raison de la crise sanitaire, des blessés en pagaille, un changement de staff, avec la prise en main salvatrice de Saint-André, des défaites aussi courtes que rageantes et, au bout du tunnel, un redressement sportif, une prise de conscience collective, des recrues qui s’affirment, une greffe qui prend avec le nouveau staff, un superbe parcours européen menant jusqu’à un titre et, ultimement, un maintien décroché à l’avant-dernière journée de Top 14.

On vous l’a faite courte, mais ceci n’est qu’un aperçu de la saison harassante que les Cistes ont vécu. Une saison pourtant couronnée d’un titre en Challenge Cup (cinq ans après le premier) aux dépens de Leicester. Après la rencontre, les Héraultais mesuraient le chemin parcouru depuis ce début de saison cauchemardesque : « C’est assez exceptionnel, c’est extraordinaire, savourait le talonneur Guilhem Guirado. On était au plus mal en janvier. on s’est beaucoup posé de questions sur l’avenir du club et notre survie en Top 14. On a eu le droit de revenir dans le coup grâce au Challenge. On a été méchants avec nous, avec le club. On a su s’en servir mais on n’a pas oublié. Ça nous a donné de la force pour se ressaisir. Et un titre, ça marque dans une carrière. »

La fin de l’histoire Azéma - ASM

Les histoires d’amour finissent mal, en général… Franck Azéma a pu en faire la malheureuse expérience puisqu’après onze ans de bons et loyaux services à l’ASM (couronnés d’un Brennus en 2017 et d’un Challenge européen en 2019), l’ancien adjoint de Vern Cotter a quitté la maison jaunarde sans tambours ni trompettes, à l’issue d’une ultime saison à huis clos qui l’aura vu échouer par trois fois en quarts de finale… Fin de cycle ? Il en avait régulièrement été question, devant les difficultés de l’effectif auvergnat à se renouveler, limité par le salary cap.

Des difficultés qui ont inévitablement eues des répercussions et qui, malgré des aménagements marginaux de l’organigramme sportif, ont fini par peser sur le moral du manager clermontois, lequel finit par signifier à ses joueurs et à son président Jean-Michel Guillon sa volonté de quitter le navire un an avant la fin de son contrat. Pour rejoindre Montpellier, où Mohed Altrad l’attendait de pied ferme ? On ne le saura jamais, puisque l’histoire prit alors une drôle de tournure, sur fond d’indemnités financières réclamées par l’ASM, qu’aucun club ne fut disposé à payer.

C’est donc dans le costume de consultant pour Canal + que Franck Azéma débuta la saison, après avoir saisi la Commission Juridique de la LNR et fait constater par huissier qu’à la reprise de l’entraînement de l’ASM, le poste de manager était occupé par son successeur Jono Gibbes. Un point de non-retour qui ne l’empêcha toutefois pas de rejoindre Toulon à la fin du mois d’octobre pour y remplacer Patrice Collazo, la Ligue ayant statué entre-temps que Franck Azéma était libre de s’engager où il le voulait. Ce que, pour la petite histoire, le président de l’ASM réfute encore, tout heureux au moins de n’avoir pas vu Azéma l’emporter à… Clermont pour son premier match sur le banc varois (31-16). 

Le carton rouge de Botia

« Mon fils était en colère. Il m’a dit : « La Rochelle a perdu à cause de toi, papa ». » Pas plus cruel adage que « la vérité sort de la bouche des enfants », en ce 25 mai 2021. Le rendez-vous est historique. Jamais, dans son histoire vieille de 103 ans, le Stade rochelais n’avait touché d’aussi près un trophée majeur. Une finale européenne à Twickenham, sans jamais avoir encore atteint celle de son championnat domestique… Dingue, quand on y repense.

De cette courte défaite face à Toulouse (17-22), comment oublier ce qui s’avèrera LE tournant ? Dans vingt ans, il ne restera peut-être d’ailleurs plus que cette image, dans l’esprit collectif. 28e minute de la finale, Levani Botia voit rouge. Plaquage dangereux sur Maxime Médard. Sentence irrévocable. « Je n’arrive pas à tourner la page… Ce carton rouge, j’y pense tout le temps, nous confiera, peiné, le Fidjien, dans un entretien exclusif accordé quelques jours plus tard à Midi Olympique. C’est peut-être même la plus grosse désillusion de ma carrière. »

Par Romain Asselin

L’enfer du huis clos

Jusqu’à ce que le gouvernement ne lâche un peu la bride et accorde, au printemps dernier, une jauge partielle pour les phases finales, le rugby français a vécu neuf mois à huis clos. Ce qu’on en retient ? Le degré zéro de la passion, le bruit sourd des plaquages qui remontent jusqu’en tribune de presse, les mots doux proférés ici par des entraîneurs, là par des remplaçants, quand les plus naïfs d’entre nous les pensaient jusqu’ici totalement atones, face au grand spectacle qui les fait pourtant vivre.

Au vrai, et alors que la pandémie connaît un réveil brutal, on est donc nombreux à prier pour que l’enfer du huis clos ne frappe pas encore cette saison, en Top 14 comme en Pro D2. Et si cela devait hélas survenir, on plaiderait même, comme l’a fait la semaine dernière le manager des Wasps Lee Blackett, pour une suspension provisoire du championnat. « Je ne pense pas que qui que ce soit veuille de trois ou quatre semaines sans supporters, disait donc le chef des guêpes, la semaine dernière. Du côté des joueurs et des entraîneurs, on a tous besoin des fans car nous jouons mieux en leur présence. C’est un fait : l’intensité des matchs est plus élevée avec du public. » Solide argument !

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