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Paris a mis du temps à montrer sa colère

  • Waisea a été l’auteur d’un doublé qui a relancé le Stade français face à La Rochelle.
    Waisea a été l’auteur d’un doublé qui a relancé le Stade français face à La Rochelle. Icon Sport - Icon Sport
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Après une première demi-heure catastrophique, le Stade français a réussi à renverser une rencontre bien mal embarquée en faisant preuve de caractère.

La réputation de Gonzalo Quesada risque d’en prendre un coup. Habituellement, le manager du Stade français est un fin psychologue, plutôt bon connaisseur de la nature humaine. Forcément, lorsqu’il a déclaré deux jours avant ce match capital : « nos joueurs sont en colère. J’ai ressenti beaucoup d’envie cette semaine », on l’a cru bien volontiers. Ce que le technicien argentin avait oublié de stipuler, c’est que ses joueurs avaient en eux une colère à retardement. Et pour cause. Après une demi-heure de jeu, à l’exception de six points inscrits par l’artificier Joris Segonds, rien ne laissait transpirer le moindre sentiment de révolte. Au contraire. Les Parisiens se montraient apathiques, totalement absents en défense et avaient déjà abandonné le point de bonus offensif à des Rochelais efficaces inscrivant trois essais (7e, 22e, 30e) dont les deux derniers première main. Deux réalisations jugées « trop faciles » par le consultant de Canal + Marc Lièvremont comme pour mieux stigmatiser le manque d’agressivité et une naïveté improbable à ce niveau de compétition d’une équipe qui avait fait de ce match un rendez-vous capital. « On a les armes, avait encore averti Quesada en amont du match. On va se donner les moyens de battre le Stade rochelais. Cette semaine, je suis admiratif des attitudes, des actes. On ne s’est pas cherché d’excuses, nous avons été très exigeants. Dans des périodes difficiles, c’est rare de trouver autant d’exigences. »

Des propos aux antipodes de ce que son équipe a affiché durant une grosse demi-heure.
Il a donc fallu attendre les prémices d’une éventuelle humiliation à venir pour voir surgir ce sentiment de colère. À cet instant, le club de la capitale avait donc 14 points de retard (6-20). Et comme souvent, c’est lorsque l’on n’attend plus rien des Parisiens qu’ils deviennent dangereux. Allez savoir pourquoi, mais les Stadistes ont commencé alors à gagner leurs duels, à avancer un peu plus sur la ligne d’avantage, à marquer un peu plus leurs adversaires dans les zones de combat au sol. Leur mêlée a également eu un sursaut d’orgueil, elle qui avait été sanctionnée à deux reprises (17e, 19e) un peu plus tôt dans la rencontre. Et comme par hasard, par deux fois, le trois-quarts centre fidjien Waisea a trouvé la faille pour inscrire un doublé en trois minutes, juste avant la mi-temps (38e, 41e) et remettre les compteurs à zéro (20-20).

Une seconde mi-temps tout à leur avantage

Et devinez quoi ? Paul Gabrillagues et ses potes n’ont pas oublié de revenir des vestiaires armés de cette colère froide. Le début de la seconde période a été tout à leur avantage. Deux bonnes mêlées récompensées par autant de pénalités (42e et 46e). Des rucks positifs et des libérations de balles rapides jusqu’à provoquer les fautes rochelaises et le carton jaune de Buliruarua (51e). Une supériorité numérique vite matérialisée par un essai de Lester Etien après une passe stratosphérique de Joris Segonds tant par sa longueur que par son audace (25-20, 54e).

À tout dire, ce match reflète parfaitement la saison du Stade français. Avec des bas vraiment très bas et quelques hauts faits de fulgurance laissant penser que cette équipe n’évolue que trop rarement à son vrai niveau. Même la mêlée, pourtant le point fort parisien cette saison, a connu un début de partie difficile avant de devenir un élément important du basculement de la rencontre. Une rencontre qui, elle-même, pourrait bien être une bascule dans la saison parisienne.

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