Quesada : "Déjà l’impression de faire des rustines avec du chewing-gum"

  • Gonzalo Quesada avec ses hommes du Stade français
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Si Gonzalo Quesada apprécie l’état d’esprit dans lequel son groupe a travaillé au soleil de Val d’isère, il n’en déplore pas moins les contraintes imposées par la Ligue et les absences d’une dizaine d’internationaux. de quoi, à l’en écouter, mettre la santé de ses joueurs en danger.

Vous voilà de retour à Val-d’Isère, où le Stade français avait pris ses habitudes lors de vos dernières saisons. Cela a dû vous rappeler d’heureux souvenirs…

« Bien sûr. C’est toujours génial de revenir ici, dans ce cadre magnifique où l’accueil qu’on nous fait est à chaque fois formidable. Malheureusement, cette année, j’oscille entre deux sentiments. Dans le feu de l’action et dans le quotidien, c’est toujours aussi génial, mais quand je prends du recul, c’est aussi beaucoup de frustration. Tout simplement parce qu’on ne peut pas s’entraîner de manière optimale, la faute aux contraintes que nous impose la LNR. »

Expliquez-vous…

« Faites le compte : tous nos internationaux (Azagoh, Macalou, Segonds, Kremer, Sanchez, Waisea, Melikidze, Glover, Percillier, Léo Barré) doivent avoir cinq semaines de repos incompressibles. Cela fait 10 absents, et à cause de cela, on n’a même pas un seul ouvreur de formation pour travailler ! Alors en attendant, on bricole, avec un arrière ou un demi de mêlée à l’ouverture…»

Il est vrai que mercredi, on a aperçu l’analyste vidéo Dimitri Jacquot faire le nombre à l’entraînement…

« Et encore, ce n’était rien. Mardi, pour bosser la défense, on avait carrément sur le terrain deux préparateurs physiques, plus l’analyste vidéo. ça peut paraître drôle, sauf que dans deux semaines, on va affronter Brive en amical, alors que je devrai libérer trois professionnels pour disputer l’InExtenso SuperSevens. On me parle de protéger la santé de mes internationaux mais en ce moment, je ne suis pas certain de protéger la santé de mes autres joueurs non plus. »

À ce point ?

« Comme n’importe quel club pendant la période de préparation physique, nous avons 6 ou 7 joueurs qui sont indisponibles. Ceux-là, je ne les aurai pas à Brive. Il me reste donc 28 joueurs disponibles, sauf qu’avec l’obligation d’en libérer trois pour le 7, on va être obligé d’aller à Brive avec un groupe restreint de 23 ou 24 joueurs. Alors qu’à cette période, tout le monde en profite pour utiliser tout son squad et donner quarante minutes maximum à tous les joueurs ! On m’expliquera où on se soucie de leur sécurité, là… Surtout qu’ensuite, on doit jouer contre Montpellier en Corse et qu’il faudra que je libère trois autres joueurs pour le 7. »

On vous suit…

« Provale gagne des jours de repos et c’est bien, mais en parallèle on garde le même nombre de matchs. On va jouer le 26 décembre, on va jouer le 1er janvier, la LNR et Canal seront contents. Sauf que s’ils ne peuvent pas s’entraîner, ce sont les joueurs qui se mettront en danger. Ce sera pareil en début de saison : les joueurs qui auront fait la préparation se seront construit la caisse pour enchaîner, mais les autres ? Ils vont nous rejoindre alors que la plus grosse partie du groupe aura enchaîné six semaines de préparation. Ils pourront nous rendre service sur un ou deux matchs, mais pas plus… »

Gros casse-tête en perspective…

« Ça va être des situations très compliquées à gérer. C’est pourquoi on réfléchit d’ores et déjà à des périodes stratégiques sur la saison, où on essaiera de se passer volontairement des internationaux pour qu’ils puissent bénéficier d’une vraie préparation. Mais franchement… La saison n’est pas commencée qu’on a déjà l’impression de faire des rustines avec un bout de chewing-gum…»

Trouvez-vous malgré tout des satisfactions dans ce stage, malgré ce contexte ?

« Le constat est que dans l’attitude, dans l’état d’esprit, le groupe est top et je suis très rassuré par rapport à ça. Même au sein du staff, on a trouvé un bon fonctionnement après trois jours de séminaire très intéressants qu’on a effectués ensemble à Chantilly. »

On nous a d’ailleurs murmuré que votre staff avait prévu une sortie à vélo pour gravir le col de l’Iseran…

« Certains voulaient le faire, mais moi, j’avais trop de travail. Et même si je n’en avais pas, je m’en serais trouvé ! (rires) La montée de l’Iseran à vélo, j’ai déjà donné en 2015, alors cette fois je leur laisse…»

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