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Azéma : après onze années de règne, une sortie en demi-teinte

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Publié le Mis à jour
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Les dix-huitièmes phases finales de Franck Azéma à la tête de l’ASM auront été les dernières, et la défaite des siens face à l’UBB son dernier match. Une fin pas si illogique que ça, au bout d’une aventure dont l’ancien adjoint de Vern Cotter peut légitimement se montrer fier.

2010-2014 : dans l’ombre de Vern Cotter

C’est drôle comme, avec le recul, Franck Azéma s’est vu confier en 2010 l’un des jobs les plus compliqués du rugby mondial : succéder en tant qu’entraîneur des trois-quarts au "cerveau" Joe Schmidt, parti après le sacre de l’ASM exercer sa science au Leinster, puis consacré quelques années plus tard comme meilleur technicien du rugby mondial, fort de ses succès à la tête de la province de Dublin puis de la sélection irlandaise… Arrivé en droite ligne de Perpignan et présenté par le directeur sportif Jean-Marc Lhermet comme "ancien joueur du club" (il avait en effet porté les couleurs de l’ASM pendant 4 ans, entre 1996 et 2000, remportant au passage un Bouclier européen au centre de l’attaque auvergnate), Franck Azéma s’est imposé comme incontournable dans l’ombre de Vern Cotter. Après une première saison compliquée par la période post-Coupe du monde, l’ASM a durant cette période fait preuve d’une belle régularité, en disputant cinq demi-finales et une finale européenne (défaite contre Toulon 15-16), sans toutefois remporter le moindre titre. De quoi inciter le club auvergnat à le promouvoir en tant que numéro un pour apporter un souffle nouveau au club, dans la continuité de l’ère Cotter…

2014-2017 : l’état de grâce et le Graal du brennus

C’est ainsi que, pour sa première année en tant que manager du club (tout en cumulant la fonction d’entraîneur des trois-quarts), Franck Azéma parvint à qualifier son club pour deux finales la même année : en Coupe d’Europe d’abord pour une nouvelle défaite face à Toulon (18-24), avant de chuter face au Stade français en Top 14 (6-12). Un double échec qui provoqua une belle remise en question, Azéma prenant à partir de cette saison le parti de renouveler son staff et son effectif tout en modifiant le style de jeu de son équipe, dénichant notamment son inspiration dans le jeu de dépossession des Saracens, nouvelle référence en Europe. Ainsi, après un cruel échec en demi-finale en 2016 face au Racing (33-34) au bout d’arbitrages vidéos défavorables, Azéma parvint enfin à toucher le Graal la saison suivante. Comme débarrassé de la tutelle de Jean-Marc Lhermet qui exerçait alors la fonction de directeur sportif, Azéma donna alors l’impression de s’exprimer à plein sur le terrain, jusqu’à disputer une nouvelle finale de Champions Cup (perdue face aux intouchables Saracens 17-28), puis décrocher le deuxième Bouclier de Brennus de l’histoire de l’ASM face à Toulon (22-16).

2017-2018 : la saison noire

Las, il fallait bien qu’une saison aussi accomplie se paie un jour. En l’espèce, ce fut au travers des blessures, tandis que l’arrivée de Bernard Goutta pour entraîner les avants à la place de Jonno Gibbes fut longue à digérer pour l’effectif auvergnat. De débâcles en déroutes (notamment à l’extérieur), Clermont manqua pour la seule fois de l’ère Azéma sa qualification pour les phases finales du Top 14 (9e au classement final du Top 14), jusqu’à faire planer sur le manager le spectre d’un non-renouvellement de contrat. Heureusement, certaines victoires bienvenues en deuxième partie de saison et un parcours suffisant en Coupe d’Europe (avec notamment une exceptionnelle victoire sur le terrain des Saracens 14 à 46, après un report de plusieurs jours en raison de chutes de neige) sonnèrent comme des circonstances atténuantes aux yeux du président Éric de Comières, qui décida logiquement de maintenir sa confiance en son manager.

2018-2021 : un challenge comme chant du cygne

Privés pour la première fois de Champions Cup sous sa mandature, les hommes de Franck Azéma honorèrent de la meilleure manière leur participation au Challenge européen en remportant la compétition en 2019 face à La Rochelle (36-16). Un dernier titre qui fut toutefois le chant du cygne du manager clermontois… Après une nouvelle défaite en finale du Top 14 contre Toulouse (18-24), les Auvergnats donnèrent l’impression d’avoir des difficultés à renouveler un effectif en fin de cycle, lequel vécut d’autant plus mal cette saison l’annonce du départ du Catalan en cours de saison, alors que de nombreux cadres avaient calqué leur fin de carrière sur la fin du contrat de leur manager. Plusieurs recrutements manqués, notamment au niveau des jokers médicaux, ne permirent ainsi pas d’insuffler une certaine régénération au groupe, qui termina son aventure avec Franck Azéma sur trois défaites aux portes des demi-finales : face au Racing puis à Toulouse en Champions Cup, puis contre Bordeaux le week-end dernier. Une fin honorable, quoiqu’à l’arrière-goût d’eau de boudin, et même un vrai gâchis avec cette histoire de vrai-faux départ pour Montpellier dont Franck Azéma demeure la principale victime collatérale.

Ce dernier n’a manifestement jamais réussi à établir avec son nouveau président Jean-Michel Guillon la même relation de confiance qu’avec son prédécesseur Eric de Cromières, décédé l’été dernier en pleine coupure du Covid… De quoi imaginer que, s’il n’en dira probablement rien, Franck Azéma s’en ira cet été de Clermont avec l’impression de ne pas avoir été payé des services rendus pendant ces onze années. Les histoires d’amour finissent mal, comme ils disent…

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