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Bourg-en-Bresse : Bornuat, dernière cartouche

Par Julien VEYRE
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    Bourg-en-Bresse : Bornuat, dernière cartouche Jean-François Basset - Jean-François Basset
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Après vingt-deux années sous le maillot violet et plus de cent cinquante matchs, le guerier bressan Simon Bornuat range les crampons. Avec émotion.

Au soutien, toujours ! Un flanker aux bras de culturiste, un caractère de joueur rugueux sur le pré, parfois un peu trop généreux dans l’agressivité au goût des arbitres. Surtout un joueur de devoir dont chaque équipe a besoin. Voilà sûrement l’image que garderont de Simon Bornuat les supporters bressans. Ils connaissent moins le Violet émotif, l’homme pour qui il est très rude de vivre ces derniers moments de sportif de haut niveau. « J’essaie de ne pas trop y penser… même si, au final, j’y pense quand même », s’excuse presque le Bressan qui a grandi dans un quartier non loin du stade Verchère. Hors groupe dimanche dernier, l’émotion a submergé le guerrier tout au long de cette journée qui était l’une des dernières vécues au sein de l’effectif. Samedi après-midi, pour cette finale, qu’il soit sur le terrain à généreusement courir et plaquer ou à bouillir en tribune, Simon Bornuat sera au soutien des copains.

« C’est vraiment un amoureux du rugby au sens copains, partage, passer des bons moments, discuter, faire durer les après-matchs, décrit son capitaine Hugo Dupont. Par exemple, Simon ne veut pas faire d’après-midi pétanque, il préfère prendre des chaises, s’asseoir et discuter. Lui, le rugby a été un prétexte pour avoir cela. » Ce prétexte, il l’a trouvé à l’âge de 6 ans lorsqu’il a endossé le maillot violet. Il l’a troqué à 17 ans contre celui du Lou (quatre saisons) puis de l’Asvel (un an) et de Mâcon (un an) avant un retour à l’USB pour un nouveau bail de onze ans. Sa carrière aurait dû s’arrêter il y a un an, le staff l’avait prévenu que son aventure violette se terminait…

Cela l’a poussé à imaginer l’après rugby, d’entamer une formation professionnelle. Et puis la pandémie et la saison stoppée trop tôt ont décidé les entraîneurs à lui demander de faire une saison de plus. « L’année dernière, c’était prématuré, avec l’arrêt du championnat mais je me disais que c’était ainsi, souligne-t-il. Là, finalement, j’ai eu davantage le temps de penser à l’arrêt, de me faire du mal. »

Supporter en Pro D2

Plus la fin se rapproche, plus l’émotion monte. « C’est un peu contradictoire, glisse-t-il. D’un côté, j’essaie de profiter au maximum et à des moments, j’ai envie de vite passer à autre chose. » Au fond de lui, il sait que tout cela va lui manquer : « C’est une nouvelle vie qui va démarrer, tout le monde y passe. » Hugo Dupont pose un regard bienveillant sur son coéquipier en fin de parcours : « Il possède ce côté atypique, capable de plonger la tête la première sur des mecs dix fois plus costauds-même si lui est déjà dix fois plus costaud que la moyenne- et à côté de cela, il a des fêlures attendrissantes. Il y a un tel écart entre son physique, qui dégage une incroyable assurance pour le commun des mortels alors que c’est un mec qui est aussi plein d’humilité, de questions et de doutes parfois. Il est attachant. »

Si cette dernière saison mêle des sentiments contraires chez le joueur, il a la satisfaction d’avoir franchi la barre symbolique des cent cinquante matchs en équipe première de l’USB. Et d’avoir inscrit deux essais pour sa der à Verchère face à Cognac-Saint-Jean-d’Angély aussi. Il sait qu’il viendra s’asseoir en tribune dès la fin du mois d’août. « J’ai envie de venir voir l’équipe en Pro D2, assure-t-il. C’est sûr que cela fera bizarre, je n’imagine pas trop que je ne rejoindrais plus les autres aux vestiaires pour me changer avec eux. Au début, je ne réaliserai peut-être même pas, je penserai juste que je serai hors groupe. » Et toujours au soutien.

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