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Clermont ou l’art de se compliquer un match

Par Sébastien FIATTE
  • Auteur d'une excellente entrée en jeu après la pause, Morgan Parra n'a pourtant pas suffit pour renverser le jeu et s'imposer à Lyon.
    Auteur d'une excellente entrée en jeu après la pause, Morgan Parra n'a pourtant pas suffit pour renverser le jeu et s'imposer à Lyon. Vincent Duvivier
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Capables de passer un 16 à 3 à Lyon en vingt minutes et en infériorité numérique, les Clermontois reviennent sans bonus défensif d’un match qu’ils semblaient capables de remporter en deuxième mi-temps.

Peut-on repartir bredouille quand on mène de trois points à six minutes de la fin d’un match ? Puis quand, mené de quatre points, on fait le siège dans les vingt-deux adverses ? La réponse est affirmative. Si vous en doutez, regardez les dernières minutes du match entre Lyon et Clermont. Capables de fulgurances, les visiteurs ont semblé saboter consciencieusement tous leurs efforts. Ils marquent un essai avant la pause par Nanai-Williams ? Il est annulé pour une charge coude en avant de Cancoriet dans la glotte de Doussain. Un geste certes réflexe, mais inutile. Et qui, soyons honnête, ne semble pas avoir influé sur l’action et n’a donné aucun avantage à l’attaquant. « On ne fait pas bien les choses les plus simples et on réussit les choses les plus compliquées », maugréait justement Morgan Parra, auteur d’une excellente entrée en jeu après la pause.


Voici quelques exemples de choses simples à bien faire pour gagner un match (la liste n’est pas exhaustive) : des montées défensives sur des renvois et coups d’envoi pas pris (voir le point technique et le récit de l’intérieur), reculer à dix mètres sur une pénalité jouée à la main -et surtout ne pas essayer de plaquer le porteur du ballon pour éviter de prendre un carton jaune !-ou encore, et surtout, ne pas balancer à l’aveugle un ballon derrière soi, sans être certain qu’il va retomber dans des bras amis…
C’est d’autant plus dommageable que Clermont avait réussi une chose très complexe. Réduits à quatorze après le carton rouge contre Cancoriet, les Auvergnats réussissaient à passer un 16 à 3 à Lyon en dix-neuf minutes, pour reprendre le score (23-20. 59e) ! « À quatorze, on s’est dit qu’il fallait se resserrer, bouger encore plus, défendre l’un pour l’autre, s’aider tout simplement, explique le demi de mêlée. C’est ça qui est rageant. À quatorze, on fait un effort énorme. On passe devant, Lyon marque à nouveau. Nous arrivons à imposer une nouvelle séquence et à marquer… Ensuite, quand on prend l’essai de Couilloud, je me dis qu’au pire, on repart avec un point, et on a encore l’occasion de gagner. Au final, on repart avec zéro point… »


Un test raté


Ils repartent surtout avec beaucoup de questions. Au-delà du strict point comptable, de la possibilité d’écarter un concurrent pour les phases finales et de poinçonner son billet quasiment à coup sûr, ce voyage à Lyon avait valeur de test. Et il est raté. « C’est rageant de ne pas évoluer et de ne pas avoir de la constance, regrettait le manager, Franck Azéma. Ce n’est pas quelque chose qui s’achète, ça se construit. »
Le problème est que le collectif clermontois, où l’absence de Camille Lopez pèse lourd, malgré les efforts et la bonne volonté de Tim Nanai-Williams et de Sébastien Bézy, est capable du meilleur comme du pire. De s’effondrer comme un château de cartes juste après avoir fait valser son adversaire. « Je rejoins ce qu’a dit Morgan : nous sommes des enfants, tranche Arthur Iturria. Si nous sommes un minimum concentrés, nous devons le gagner. J’ai le sentiment que nous avons donné le match. Il y a beaucoup d’erreurs individuelles. Il faut que tout le monde se reconcentre. C’est loin d’être fini ! Nous allons jouer les plus gros matchs, contre des concurrents directs. Il faut remettre les pieds sur terre. » 

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