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La patte Galthié décryptée

  • France head coach Fabien GALTHIE before the test match between France and Wales at Stade de France on October 24, 2020 in Paris, France. (Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport) - Fabien GALTHIE - Stade de France - Paris (France)
    France head coach Fabien GALTHIE before the test match between France and Wales at Stade de France on October 24, 2020 in Paris, France. (Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport) - Fabien GALTHIE - Stade de France - Paris (France) Icon Sport - Icon Sport
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Le sélectionneur a conféré une identité à « son » équipe de France en moins d’un an. Laquelle réside dans une abnégation collective sans faille susceptible de créer du désordre chez l’adversaire, exploité au travers de talents individuels qui ont ressuscité une certaine idée du French flair. 

Les plus chipoteurs des lecteurs nous opposeront que Fabien Galthié n’est pas en place depuis un an, mais bien depuis dix-huit mois et les stages préparatoires pour la Coupe du monde au Japon. Et ils n’auront pas tort car ce temps gagné depuis lors par « l’adjoint comme les autres » de Jacques Brunel s’est avéré des plus précieux à l’instant de cerner humainement ses joueurs, constituer une équipe-type et lui faire découvrir son projet de jeu et sa méthode, bien avant sa prise de fonctions officielle.

Révolutionnaire ? Pas exactement, non. Simplement, après des années à bricoler, Fabien Galthié a au moins eu le mérite de rendre aux joueurs une organisation et une rigueur de travail dignes de ce qu’ils connaissaient en club, avec les fameux « entraînements à haute intensité ». « Sur le fond, on ne fait rien d’extraordinaire. On travaille simplement comme le font les clubs, avec une quarantaine de joueurs, témoignait l’entraîneur des avants, William Servat. Mais ça change tout… Quand je jouais encore, il nous arrivait, en opposition, de mettre Jean-Baptiste Grisoli (ex-médecin du RCT et des Bleus, N.D.L.R.) à l’aile… C’est un énorme gain de temps pour l’équipe du week-end et pour le groupe dans son ensemble, qui nous a notamment permis de garder notre niveau de performance lorsque nous avons dû remodeler le groupe pour les derniers matchs de la Coupe d’automne des nations. » De quoi créer une dynamique positive et surtout une culture de la gagne, les Bleus de Galthié ayant tout simplement pris confiance en eux et en leur jeu.

Shaun Edwards, la plus-value

Au sujet du jeu, justement ? Le constat est simple, qui veut qu’après avoir bénéficié de conditions d’entraînement dignes des autres nations, le XV de France joue un rugby de son temps. Entendez par là qu’il n’est pas en retard de deux saisons quant aux dernières tendances, épousant au contraire la mode du moment pour en tirer le meilleur parti. « Quand on prend en considération les standards internationaux, le XV de France était très loin des meilleurs sur le nombre de coups de pied dans un match, avançait l’entraîneur des trois-quarts, Laurent Labit. Par le passé, j’avais le sentiment que les Bleus ne jouaient au pied que contraints et forcés, sous pression, avec une efficacité toute relative. Souvent, il était même puni à cause de ça. Or, l’idée est de jouer au pied uniquement quand on le décide, pour s’adapter à des défenses renforcées, avec des rideaux à treize ou quatorze joueurs. » Une remise en question contre-nature mais qui a permis aux Bleus de renouer par séquences avec leur ancestral french flair. « Nous nous sommes demandé quelles étaient les qualités de nos joueurs, rappelait Labit. Il nous est apparu que nous avions des éléments très bons dans le désordre. L’objectif a donc été de mettre en place un système pour générer du désordre. » 

Voilà comment et pourquoi l’option du « tout jeu au pied » des Bleus leur permet paradoxalement de briller ballon en mains. Les Dupont, Vakatawa, Fickou et autres se régalent sur toutes les munitions rendues par l’adversaire, au pied ou à la main. Un aspect où le rôle de l’entraîneur de la défense, Shaun Edwards, s’avère essentiel. Il a moins contribué à changer l’organisation que l’état d’esprit, en ne laissant aucun ballon facile, quitte à friser l’indiscipline. Une méthode qui a un double mérite : faire peser un stress constant sur les adversaires mais surtout permettre aux Bleus de performer tout en ne dévoilant pas encore leur jeu. Tout sauf anecdotique, à (encore) deux ans et demi de la Coupe du monde…

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