Ntamack blessé, première zone de turbulences pour Galthié

Après « la chatte à Dédé » qui fit merveille auprès de l’équipe de France de football, c’est un concept tout à fait similaire dont le XV de France peut s’enorgueillir depuis un an, baptisé « la moule à Galette » dans le landerneau du rugby français. S’il ne s’agit pas ici d’ôter quelques mérites au sélectionneur qui sut, à la grâce d’une méthode de travail, rendre au XV de France sa fierté et son identité de jeu, force est de constater que les bons résultats des Bleus ont aussi beaucoup dû à un alignement des planètes de premier choix. D’abord parce que, pour le Tournoi 2020 puis lors de la Coupe d’Automne, Fabien Galthié eut le luxe de récupérer à chaque fois un groupe en pleine possession de ses moyens physiques, dans la lancée de la Coupe du monde puis complètement reposé après six mois de coupure sanitaire.

Mais aussi parce que le sélectionneur a été globalement épargné par les blessures aux postes-clés, puisque seuls les ailiers Damian Penaud et Vincent Rattez ainsi que le troisième ligne François Cros ont été touchés par les blessures en pleine compétition. De quoi largement contribuer à la constitution d’une équipe-type facilement identifiable, notamment d’une colonne vertébrale Marchand-Alldritt-Dupont-NtamackBouthier qui a porté le XV de France durant son année 2020. Galthié a en outre bénéficié à plusieurs reprises de « coups de pouce » de la part de la Covid-19, qui lui permit de récupérer pour la fin du Tournoi Romain Ntamack (qui, blessé en Écosse, n’aurait certainement pas affronté l’Irlande en mars) ainsi que son pilier droit Mohamed Haouas, qui aurait dû en temps normal purger sa suspension après son exclusion pour coup de poing à Murrayfield. Et l’on ose à peine évoquer cette Coupe d’Automne où le cluster fidjien permit à Galthié, initialement limité par l’accord LNR-FFR, d’aligner son équipe-type pour la revanche de Murrayfield. Et, qui sait, de changer complètement la face de cette compétition…

Une loi des séries à redouter ?

Le hic ? Il est que, depuis cette Coupe d’Automne, des nuages ont commencé à s’amonceler au-dessus du XV de France. La méforme d’Anthony Bouthier, par exemple, qui marque logiquement le pas après une progression fulgurante en moins d’un an et demi, et voit plus que jamais sa place menacée par le revenant Brice Dulin. Mais surtout cette blessure de Romain Ntamack qui rebat les cartes de manière centrale, et obligera Fabien Galthié à toucher pour la première « vraie » fois à sa sacro-sainte charnière toulousaine.

Des aléas du haut niveau que le Top 14 rend malheureusement inévitable, auxquels tous les autres sélectionneurs se sont heurtés avant Galthié et semblent constituer la première véritable zone de turbulences sur le mandat du nouveau sélectionneur. Car, sans parler de malheur, on imagine facilement que la loi des séries ne manquera pas de frapper lors de ce mois de janvier, et risque d’affaiblir encore un peu plus le XV de France avant ce Tournoi. À moins que la « moule à Galette » et le coronavirus sévissent encore, obligeant à reporter encore une fois la compétition. Ce qu’évidemment personne ne souhaite…