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Novalpina, le géant qui veut racheter le rugby pro français

Par Marc DUZAN
  • Paul Goze - 17.08.2015 - Conference de Presse - Presentation du Top 14
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    Paul Goze - 17.08.2015 - Conference de Presse - Presentation du Top 14 Photo Andre Ferreira / Icon Sport - Andre Ferreira / Icon Sport
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Novalpina, un fonds d’investissement britannique gigantesque, a récemment approché la Ligue Nationale de Rugby afin de racheter, pour 200 millions d’euros, une partie des actifs commerciaux de l’institution. En période de crise, les clubs sont loin d’être insensibles à la démarche...

Bien avant que ne frappe la crise sanitaire, le rugby était en proie à de sérieux soucis économiques et, si le fonds d’investissement CVC (100 milliards d’euros d’actifs) a racheté 27 % du Premiership anglais, 28 % de la Ligue Celte et espère toujours s’octroyer 14 % du Tournoi des 6 Nations, c’est à la fois parce que le "monstre" a flairé la bonne affaire mais aussi parce qu’il a, en quelque sorte, répondu à l’appel à l’aide des clubs, des provinces et des fédérations.

Les jauges partielles vont tuer les clubs

Jusqu’ici, la France et son rugby professionnel avaient échappé à l’appétit de CVC et des fonds d’investissement qui s’intéressent de près à ce rugby en souffrance. Ces dernières semaines, les choses ont toutefois évolué dans l’Hexagone : aujourd’hui, la Ligue Nationale de Rugby et ses trente clubs ne sont pas certains de recevoir l’aide gouvernementale qu’ils appellent de leurs vœux et qui pourrait, si elle était accordée, sauver quelques-uns des pensionnaires du rugby pro de la faillite (les jauges partielles semblant, à terme, condamner les modèles économiques de clubs tels Toulouse, Bordeaux ou La Rochelle, pour ne citer que les plus illustres).

Paul Goze : "Des perspectives financières intéressantes"

Selon nos informations, la Ligue et les présidents étudieraient donc actuellement la possibilité de vendre une partie des actifs commerciaux de l’institution (20 %) à un autre fonds d’investissement gigantesque, en l’occurrence le britannique Novalpina, dont l’intermédiaire en France n’est autre que l’ancien ailier de Montpellier et Brive, Jacques Boussuge, reconverti dans la finance. Novalpina, fondé en 2017 par l’entreprenur britannique Stephen Peel (53 ans), est certes moins important que ne l’est CVC (les actifs de Novalpina sont estimés à 4 milliards d’euros) mais demeure plus fort que tous les mécènes actuels du rugby français, Hans-Peter Wild excepté.

Quelle répartitition du magot ?

Dans un courrier adressé aux trente présidents du rugby professionnel et que nous nous sommes procuré, Paul Goze écrit ainsi que la "marque d’intérêt (de Novalpina) ouvre des perspectives financières intéressantes pour le développement et le rayonnement de notre sport". ESi le deal était acté dans les prochaines semaines, Novalpina investirait aussitôt 200 millions d’euros dans le rugby français et s’occuperait de la régie publicitaire et de la négociation des droits télés ; dans un second temps, le magot serait réparti entre les trente pensionnaires du rugby professionnel.

Un dossier complexe : l’aide de l’état reste obligatoire pour les clubs

Pour autant, ces discussions ne solutionneront pas tous les maux des clubs. Loin s’en faut. D’abord parce que la négociation est loin d’être aboutie et que le dosier porte de "très nombreuses complexités juridiques, fiscales et commerciales" qu’il faudra résoudre. Enfin, cette somme de 200 millions d’euros ne sera pas suffisante pour gommer l’effet de la crise et assainir les finances des clubs mises à mal depuis l’arrêt des compétitions. En ce sens, le rugby français ne pourra pas faire sans l’aide qu’il réclame au gouvernement.

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