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Tchale-Watchou : « Ne pas tomber dans le piège de la généralisation »

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Publié le Mis à jour
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Robins Tchale-Watchou, président de Provale revient dans nos colonnes sur la situation sanitaire au Stade français et les nouvelles annulations des matchs amicaux. 

Après l’épisode du Stade français et les nouvelles annulations de matchs amicaux, comprenez-vous les voix qui avancent que les rugbymen ne prendraient pas suffisamment leurs responsabilités face à la recrudescence de la pandémie ?

Dire que le rugby est davantage touché que les autres parce que les joueurs sont moins sérieux que dans les autres sports, c’est un raccourci beaucoup trop facile, suivi probablement par des gens qui ont le nez dans le guidon. Mais il s’agit parfois de lever la tête et de prendre un peu de recul. D’abord, il y a une part de risque naturelle puisque l’on fait face à une pandémie, dont les joueurs ne sont pas épargnés. Et ensuite, même si nous évoluons dans des processus très stricts, les joueurs n’en interagissent pas moins a minima avec leurs familles, qui sont elles-mêmes exposées au virus par ailleurs !

Au vu de leur statut, ne peut-on toutefois pas attendre davantage d’efforts de leur part que de tout citoyen lambda ?

Les joueurs ont pris leur part face à cette situation exceptionnelle, que ce soit au sens propre ou au sens figuré. Ils ont fait ce qu’il fallait faire en concédant des diminutions de salaire et en prenant de nouvelles habitudes. Je suis intimement convaincu que l’immense majorité des joueurs respectent à la lettre les procédures qu’on leur impose. Après le confinement et la période de réathlétisation qui a suivi, je pense qu’aucun d’entre eux n’a envie de revivre ça, et qu’ils font tout pour l’éviter.

Certaines photos publiées ces derniers temps sur les sociaux laissent pourtant entendre le contraire…

Évidemment qu’il peut y avoir ici et là des égarements. C’est vrai qu’on a constaté ici et là des dérives. Mais le style de vie qu’on aime tous et qui va traditionnellement avec le rugby n’est plus celui de l’immense majorité des joueurs, je vous le garantis. Ils ont bien pris conscience qu’il fallait faire très attention. Une fois encore, je ne pense pas que si le risque épidémiologique est plus fort dans le rugby qu’ailleurs, ce n’est pas parce que les joueurs ont de mauvais comportements. Rien ne dit par exemple que ce ne sont pas les autres composantes de la vie d’un club qui y amènent aussi le virus, qui ne sont pas nécessairement pris en photo lorsqu’ils commettent des imprudences.

Pensez-vous qu’il puisse y avoir, parmi la communauté des joueurs, des opposants au port du masque ?

Mais c’est la nature humaine qui est ainsi faite. Aujourd’hui encore, il y a des gens dans la société civile qui sont contre le port du masque. Pourquoi ce fait de société-là épargnerait le rugby ? Partout, il y a des brebis galeuses, mais il ne faut pas tomber dans le piège de la généralisation. Le risque zéro n’existe pas, on ne peut que faire notre maximum en respectant des protocoles et des gestes barrières. Il y a eu des clusters, il y en aura probablement encore. On va vivre avec ce virus pendant encore plusieurs mois, peut-être plusieurs années, il faut s’y faire. C’est d’ailleurs l’objet du courrier que j’ai envoyé à l’ensemble des joueurs pros : "ayez l’intelligence du cœur de préserver votre santé, votre famille et votre club". Parce qu’il en va bien sûr de leur santé mais aussi de la pérennité de leurs emplois. On l’oublie un peu, mais si le championnat ne devait pas repartir, les joueurs en seraient les premiers impactés.

Qu’attendez-vous du nouveau protocole médical en vue de la reprise des compétitions, qui devrait être annoncé en début de semaine ?

C’est le sujet du moment, nous devons encore avoir plusieurs réunions avant de l’officialiser. Je veux profiter de cette occasion pour saluer le travail de la LNR dans la gestion de cette crise, celui des différentes commissions médicales ainsi que la façon dont les différents partenaires sociaux ont traversé cette épreuve inédite. Il est évident que nous avons dû naviguer à vue face à cette crise. Aujourd’hui, on veut se servir de notre petit recul pour mettre en place quelque chose qui soit à la fois sécuritaire et faisable pour que les compétitions puissent reprendre dans la meilleure équité sportive.

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