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Montpellier : Le cœur a ses raisons

Par Julien Louis
  • Yacouba Camara et les Montpelliérains ont les yeux rivés sur cette fin de championnat et leur objectif de qualification.
    Yacouba Camara et les Montpelliérains ont les yeux rivés sur cette fin de championnat et leur objectif de qualification. Icon Sport
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Les Héraultais devront battre le Stade français dimanche (12h30) pour garder un espoir de voir les barrages. Et le troisième ligne Yacouba Camara, international tricolore, se prépare lui à affronter la redoutable troisième ligne parisienne, emmenée par son ami Sekou Macalou.

"Je ne lui en ai jamais voulu." À qui ? À son pote de Massy, Sekou Macalou, que Yacouba Camara retrouvera pour la première fois en compétition officielle dimanche, depuis une défaite du XV de France à Murrayfield suivie de la fameuse nuit d’Édimbourg. Le lendemain de cette virée nocturne non autorisée, le Parisien, (soupçonné comme six autres Tricolores dans une affaire d’agression sexuelle présumée, avant que la plainte ne soit retirée), ne se serait pas dénoncé quand les policiers ont débarqué dans l’avion des Bleus scotché sur le tarmac. Et embarqué par erreur, à sa place, son ami montpelliérain.

Une "trahison", volontaire ou non, qui aurait pu briser les liens les plus forts. D’ailleurs, le groupe France reprocherait toujours à Macalou son attitude, qui n’a lui depuis plus re-porté le maillot frappé du coq. Camara s’exprime pour la première fois sur le sujet, sans confirmer les faits : "Je ne peux pas lui en vouloir car Sekou, c’est mon frère. Ce qui s’est passé ? Je ne le sais pas et je ne veux même pas savoir. Tout ça, c’est du passé. Sekou est une personne que j’apprécie énormément et que je considère comme un membre de ma famille. Je veux juste qu’il aille bien. Même si dimanche, je vais essayer de le plaquer et de lui mettre les doigts dans les yeux pour l’embêter (sourire, N.D.L.R.)."

Le flanker du MHR a l’amitié chevillée au corps et le pardon gravé au cœur. Il ne pense plus aujourd’hui qu’à ses retrouvailles dominicales : "Le Stade français est très performant à l’extérieur et a vraiment une belle troisième ligne, très active et rapide ; avec Sekou, Stassen ou Talalelei Gray. On sait que nous allons avoir un gros challenge à relever face à eux. Pour gagner, il faudra que nous dominions les Parisiens en conquête, en touche comme en mêlée."

Défenseur et combattant suractif

Fer de lance d’une défense redevenue souveraine, Yacouba Camara (24 ans) monte en puissance depuis son retour à la compétition fin décembre (après une opération d’un ligament croisé et neuf mois d’absence). Ses qualités athlétiques hors-norme et sa capacité à multiplier les tâches sont précieuses au collectif, même s’il n’a pas encore retrouvé son rayonnement offensif : "Je me sens bien après, je ne suis pas certain d’avoir acquis mon meilleur niveau. Je progresse au fil des matchs et c’est vrai aussi que j’ai mes périodes. Je me trouve très bien en défense en ce moment et peut-être qu’après, je serai très bien en attaque et que je laisserai "couler" la défense…" Dimanche, son duel fratricide avec Sekou Macalou (23 ans ; deuxième meilleur plaqueur du Top 14 et premier gratteur), moins puissant mais plus rapide et tout aussi talentueux que lui, promet d’être explosif et certainement décisif.

Retenu par Jacques Brunel dans la liste des soixante-cinq joueurs présélectionnés pour la Coupe du monde (au contraire de Macalou), l’intéressé veut rester focaliser sur son présent : "Ça fait toujours plaisir d’être dans les petits papiers de l’équipe de France, mais on verra surtout le 18 juin si je suis ou non dans la liste définitive. Mais avant cela, il y a une fin de saison à terminer avec Montpellier." Et un nouveau match couperet à disputer dimanche au GGL Stadium, où les Cistes, ont déjà été battus à cinq reprises : "C’est une finale pour nous. Si on se rate, notre saison sera terminée."

Une fin prématurée que Yacouba Camara, confiant, n’élude pas mais ne veut pas envisager pour l’instant : "Il nous reste deux rencontres (contre Paris et à Clermont) à gagner pour décrocher un barrage, même si on n’a pas totalement notre destin en main. Si on ne parvenait pas à se qualifier, ce serait selon moi un échec. Avec l’équipe qu’on a, on devrait être dans les six. […] Aujourd’hui, le groupe a retrouvé un second souffle. À nous de le conserver, pour je l’espère, faire basculer ces deux ultimes oppositions de notre côté."

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