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"J’ai donné mon accord, il n’y a plus qu’à signer"

Par Midi Olympique
  • Karim Ghezal a donné son accord pour devenir le prochain entraîneur de la touche du XV de France. Jusqu’au début de sa mission, qui débutera en novembre, l’ancien deuxième ligne du LOU passé par Castres, Montauban ou le Racing, restera pleinement concentré sur sa mission à Lyon. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Karim Ghezal a donné son accord pour devenir le prochain entraîneur de la touche du XV de France. Jusqu’au début de sa mission, qui débutera en novembre, l’ancien deuxième ligne du LOU passé par Castres, Montauban ou le Racing, restera pleinement concentré sur sa mission à Lyon. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Karim Ghezal - Futur entraîneur de la touche du XV de France Annoncé de longue d’ate, l’actuel entraîneur des avants du Lou confirme qu’il sera au chevet du XV de France, après la prochaine Coupe du monde.

Des contacts vous concernant sont évoqués de longue date avec le XV de France. Qu’en est-il ?

Ils sont véritables. Mais j’ai fait les choses dans l’ordre. Pierre (Mignoni) est d’abord venu me voir autour du 20 avril, pour me dire qu’il était en contact avec Fabien Galthié, que le XV de France était intéressé pour le faire venir et moi aussi, dans le même temps. Immédiatement, il m’a aussi dit que nos décisions n’étaient pas liées, que je ferais mon propre choix. Quand Pierre m’a finalement dit qu’il déclinait la proposition, une semaine plus tard, il m’a ouvert la porte pour discuter en direct, de mon côté, avec Fabien Galthié.

Et ?

Le courant est très vite passé avec Fabien. Dès nos premiers contacts, les échanges étaient longs et il était surtout question de rugby, de ce que nous avions envie de mettre en place pour cette équipe de France. C’était déjà constructif et passionné. Ça m’a plu.

Serez-vous donc le prochain entraîneur de la touche du XV de France ?

Oui, j’ai donné mon accord. J’ai reçu les propositions de contrat vendredi. J’ai discuté une dernière fois aujourd’hui (dimanche) avec Fabien et je lui ai donné mon accord. Le contrat sera signé dans les prochains jours. Encore une fois, j’ai fait les choses dans l’ordre : j’ai d’abord prévenu M. Ginon, mon président Yann Roubert et Pierre (Mignoni). C’était la moindre des choses. Ensuite, j’ai prévenu mon groupe de joueurs. Et enfin, j’ai donné mon accord officiel à Fabien. Désormais, il n’y a plus qu’à signer.

Que représente pour vous le XV de France ?

Il n’y a rien de plus beau. Je suis patriote, fier d’être Français. Quand le contrat m’a été transmis ce vendredi, je l’ai parcouru rapidement mais ce n’est pas ce qui m’anime. J’ai toujours rêvé de représenter mon pays, de chanter la Marseillaise. J’ai eu l’occasion de le faire avec les Barbarians et c’était déjà merveilleux mais je n’ai pas de sélection comme joueur. Cette opportunité m’est désormais offerte comme entraîneur. Vraiment, il n’y a rien de plus beau. C’est bateau comme phrase, mais je ne sais pas comment mieux le dire : il n’y a rien de plus beau.

Avez-vous hésité lorsque Pierre Mignoni

a fait savoir qu’il n’irait pas ?

Pierre, je lui dois tout. Il m’a permis de finir ma carrière au Lou, en 2016, sur un titre de Pro D2. C’est lui qui m’a fait confiance pour devenir entraîneur de la touche puis des avants, sous ses ordres. Il m’a fait grandir. Vraiment, je lui dois tout. Cette fois, immédiatement, il m’a dit que l’opportunité était belle pour moi, qu’il fallait que je la considère sérieusement et indépendamment de son choix. Je n’avais pas à donner mon avis sur sa décision et je ne l’ai pas fait. Il m’a simplement dit : "La bonne réponse, c’est celle que tu as au fond de toi. Si ta décision est de partir, je le comprendrai et je ne te ferai pas de difficultés." Dès lors, je n’ai pas hésité. C’était très important pour moi d’avoir son accord. Ça montre bien qui il est : un grand manager et un grand homme.

Vous n’évoquez pas Bernard Laporte.

N’avez-vous eu aucun contact ?

Quand nos échanges avec Fabien Galthié ont avancé, Bernard m’a appelé pour régler les problèmes contractuels et enclencher la discussion avec mon club. Je suis engagé avec le Lou jusqu’en 2021, il fallait régler les conditions de ma libération. Bernard est intervenu à ce moment-là. Et je tiens à remercier mon club.

N’ont-ils fait aucune difficulté ?

Non, vraiment. Ils ont compris mon envie. J’aime le Lou parce qu’il ne fait pas beaucoup de bruit mais il est droit, carré. L’actionnaire, M. Ginon, fait un boulot de fou, le président Yann Roubert aussi. Pierre Mignoni a construit quelque chose de fabuleux ici, à Lyon. Mon départ en Bleu, c’est à eux que je le dois. À tout ce club, des bénévoles aux gens des bureaux, au staff, aux joueurs et aux dirigeants.

Quand débutera votre mission en équipe de France ?

En novembre, après la prochaine Coupe du monde. Et le contrat court jusqu’à la Coupe du monde 2023.

Une arrivée précoce, dès cet été, a été évoquée…

C’est faux et archi-faux. C’est une partie de la communication que je ne peux pas maîtriser. Je sais que l’équipe de France génère beaucoup de médiatisation et de pression, ça fait partie du jeu. J’y ai réfléchi et je m’y prépare. Mais concernant cette information, elle ne repose sur rien. Depuis le départ avec mon club comme avec la FFR, il n’est question que de novembre.

On vous sent agacé…

Cette information est arrivée juste avant notre match à Agen. Ce n’était pas bien par rapport à mes collègues au Lou, par rapport à mes joueurs mais surtout par rapport aux gens actuellement en place avec le XV de France.

Dont Julien Bonnaire, que vous connaissez et dont vous auriez pris la place…

Ça me dérangeait d’autant plus, vis-à-vis de lui. Julien, on s’est connu à Lyon. J’ai pris ma retraite en 2016 et lui en 2017. Je suis devenu son entraîneur de la touche, pour la dernière saison de sa carrière. C’est un mec plus âgé que moi, un immense joueur qui compte plus de 70 sélections. Ma position le concernant aurait pu être délicate mais il a été exceptionnel avec moi. Il a toujours fait en sorte de me faciliter la tâche. Idem concernant Thibaut Privat, qui était dans la même situation. Ils ont été de très grands joueurs, mais ce sont surtout de grands mecs. D’ailleurs, Julien m’a envoyé ces derniers jours un message de félicitations, concernant ma future arrivée en Bleu. Ça vous situe bien la grandeur du mec.

À l’instar de Laurent Labit au Racing 92, quitterez-vous le Lou dès cet été ?

Non, Pierre m’a demandé de rester jusqu’au bout, jusqu’en octobre. Il m’aurait dit de partir dès cet été pour acter la transition, je l’aurais compris et je serais parti. Ce n’est pas le cas. Il a voulu que je reste encore quelques mois, pour accompagner la transition. Ce que j’ai accepté, bien évidemment. Pierre et le club ont tellement fait pour moi que je vais les aider autant que je peux à gérer ce changement.

Vous êtes aujourd’hui entraîneur des avants. Vous ne vous occuperez que de la touche auprès des Bleus. Un regret ?

Non, pas du tout. Bien sûr que ma spécialité sera la touche. Les lignes de mon futur job sont bien définies. Mais un staff travaille constamment main dans la main. L’entraîneur des trois-quarts, de la défense, des avants, de la touche… tout le monde travaille ensemble parce que tous ces secteurs sont imbriqués. Le rugby ne peut pas être trop compartimenté. Un staff se nourrit des discussions et des échanges en interne.

Avez-vous déjà échangé avec William Servat ?

Non pas du tout. J’y reviens : je fais toujours les choses dans l’ordre. Aujourd’hui, je discute avec Fabien. Demain, j’échangerai avec grand plaisir avec William. Ça se fera en temps voulu. Je sais sa carrière, je vois le travail qu’il fait à Toulouse. C’est une chance et une fierté pour moi de pouvoir travailler avec lui. J’espère me nourrir de lui.

Que souhaitez-vous mettre en place dans votre secteur de la touche ?

On en discute régulièrement et longuement avec Fabien (Galthié). J’ai une vision déjà assez précise de ce que je veux faire. Mais je ne vais pas m’étendre ici sur le sujet. Ce n’est pas le moment. Au premier jour de mon contrat, on en parlera avec plaisir. Pour l’instant, il y a un staff en place. Ce serait irrespectueux pour eux d’exprimer déjà ce que je veux faire, demain, à leur place. Aujourd’hui, je suis leur premier supporter. Je leur souhaite une grande Coupe du monde. Mais je ne suis que leur supporter, rien d’autre. L’ordre des choses, c’est celui-là.

Votre statut de futur entraîneur des Bleus va forcément faire changer les regards sur vous…

Que ce soit clair : j’ai accepté de faire cette interview parce qu’il fallait communiquer sur ma situation et mettre les choses au clair pour tout le monde. Mais concernant le XV de France, c’est la seule interview que je donnerai jusqu’au début de ma mission. Je ne parlerai plus des Bleus jusqu’en novembre. Il y a des gens en place, il faut les respecter, les soutenir et les encourager. C’est tout ce que je ferai.

Les résultats du XV de France sont mauvais, depuis plusieurs années. N’avez-vous pas le sentiment d’aller dans une galère ?

Quelle galère ? Travailler pour l’équipe de France, ça ne peut pas être une galère ! C’est un rêve. Je vais représenter tout le rugby français, des amateurs aux professionnels. Je n’oublie pas que j’ai commencé le rugby à Isle-Jourdain, chez les amateurs. J’ai porté le maillot des Barbarians. Représenter tout notre rugby, c’est une forte pression mais surtout une immense fierté.

Cette pression, la mesurez-vous ?

Je me suis mis dans cet état d’esprit : je commence ma mission avec 50 % de gens contents que je sois là et 50 % de mécontents, que je dois convaincre. Idem pour le reste du staff. À chaque victoire, nous gagnerons 10 %. À chaque défaite, nous perdrons 10 %. À nous de bien travailler et de gagner. La seule vérité, c’est le terrain.

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