Bru: "Il nous manque encore cet instinct du killer"

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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A la veille de la rencontre opposant ses hommes aux Blacks, l'entraîneur des avants du XV de France, Yanncik Bru, espère que le travail effectué en semaine suffira à pour régler les soucis entrevus dans les phases statiques la semaine dernière, face à des All Blacks attendus à un niveau supérieur.

Très performante dans les phases de reconquête la semaine dernière, votre équipe a néanmoins péché en conquête directe. On suppose qu'il s'est agi du gros chantier de la semaine...

Yannick BRU: C'est l'histoire de l'équipe de France... On est toujours obligé de travailler avec moins de précision par rapport à ce que l'on a pu connaître en club, comme je le connaissais au Stade toulousain. En équipe de France, je dois travailler la mêlée une demi-heure par semaine quand avec Toulouse cela pouvait prendre une heure et demie, voire deux heures... Lors des premières semaines de retrouvailles, l'ensemble des repères collectifs doivent être remis en place, comme l'animation offensive, le système défensif... On sait en outre que lorsque l'on affronte une nation de l'hémisphère Sud, la qualité de ce que l'on pourra mettre en place dans ce qu'ils appellent les phases de "breakdown" peut être déterminante. C'est pourquoi nous y avons aussi passé du temps, car nous pensions qu'il s'agirait d'un secteur clé de la rencontre. Et force est de constater que, de fait, nous avons manqué de précision sur d'autres secteurs, ce qui nous a été lourd de conséquences.

Après les avoir bousculés dans le jeu au sol, vous attendez-vous à un gros défi de la part des All Blacks dans ce secteur particulier ?

Y. B: On peut être sûr qu'ils voudront mettre tous les ingrédients pour entretenir la vitesse de leurs mouvements, et qu'ils seront plus performants pour casser la vitesse des nôtres. On s'attend à une lutte acharnée sur le combat dynamique, et tout simplement à une équipe néo-zélandaise qui aura bénéficé d'une semaine de travail supplémentaire. Et qui rendra certainement moins de ballons au contact...

Les Néo-Zélandais n'ont effectué qu'un seul changement dans leur XV de départ, à cause de la blessure de Retallick. Cela augure-t-il d'une grosse marge de progression de leur côté ?

Y. B: (long silence) La seule chose que l'on peut maîtriser, c'est notre travail. La seule chose que je peux espérer, c'est plus de précision de notre côté. Dans les secteurs dont j'ai la responsabilité, nous avons une grosse marge de progression par rapport à la copie rendue la semaine dernière. C'est pourquoi, avant de s'intéresser aux Blacks, on préfère ne s'attacher qu'à notre travail. Cela a été notre mot d'ordre dans la semaine.

Avec la titularisation de Bernard Le Roux en troisième ligne, c'est Christophe Samson qui tiendra le rôle de capitaine de touche. Une lourde responsabilité ?

Y. B: Ce n'est pas lui qui est capitaine de touche à Castres, où le rôle est tenu par Yannick Caballero. Mais depuis l'arrêt de Julien Bonnaire et la mise en retrait d'Imanol Harinordoquy, un de mes chantiers consiste à retrouver un leadership au niveau de l'alignement. Nous avons essayé d'intéresser Fulgence Ouedraogo, qui s'est bien acquitté de cette tâche, mais qui s'est blessé. Il fallait donc en retrouver un autre, quelqu'un dont le disque dur travaille rapidement et soit connecté à la stratégie mise en place par les entraîneurs. Nous espérons que Christophe Samson pourra nous amener ça, puisqu'il a aussi des responsabilités en touche dans son club.

Sentez-vous chez vos joueurs la même "bonne peur" que la semaine dernière, après la plutôt bonne prestation de l'Eden Park ?

Y. B: Samedi dernier, c'était encore une défaite. Certes de peu, où l'on a montré de bonnes choses, mais encore une défaite. On ne peut pas se satisfaire de bien travailler, d'être cohérents dans ce qu'on entreprend, si le résultat est toujours défavorable. Il nous manque encore cet instinct du killer... En revanche je n'ai aucun doute sur l'intensité que vont mettre les joueurs. L'objectif de cette tournée, comme l'a répété Philippe Saint-André, c'est d'obtenir au moins une victoire. On ne l'a toujours pas, donc nous sommes toujours dans l'échec. J'espère, comme les joueurs, que nous pourrons l'obtenir samedi. A aucun moment, les bonnes séquences réalisées samedi ne vont perturber notre préparation, car on sait aussi - et c'est important - que les Néo-Zélandais auront une semaine de travail en commun supplémentaire, et auront à cœur de montrer un autre visage. Je pense que comme nous, ils afficheront une précision supérieure sur certaines touches et les zones de ruck.

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