Alors, fini les excuses ?

Le 9 juillet dernier, la nouvelle Convention pour la période 2016-2020 entre la Fédération française (FFR) et la Ligue nationale (LNR), prévoyant notamment une mise à disposition accrue des internationaux (liste de 30 internationaux, 120 jours à disposition de la sélection), était adoptée par l’Assemblée Générale de la Ligue. Une révolution pour le XV de France où la préparation aux joutes internationales avait un goût amer d’amateurisme. Réunis en stage fin septembre, les Bleus observent depuis dimanche soir un second stage dans l’optique des trois tests matches de novembre (Samoa, Australie, Nouvelle-Zélande). Un luxe - une normalité pour les autres nations majeures - sans précédent.

A titre d’exemple, les joueurs actuellement présents au CNR de Linas-Marcoussis s’échapperont de "Marcatraz" vendredi mais en étant exempté de match de Top 14 ce week-end. Sept Toulousains, six Clermontois, quatre Toulonnais, quatre Parisiens, trois Racingmen, trois Bordelais, deux Rochelais et un Briviste resteront ainsi sagement dans leur canapé lors de la 10e journée de Top 14. Cela nous permet de créer un vrai groupe et qu’on soit tous soudés, souligne le demi de mêlée Baptiste Serin. On se rejoint un peu avant les matches. On peut échanger, discuter sur des points positifs, des points faibles et d’apporter des choses nouvelles pour grandir. Ces petits moments sont précieux.

Une semaine sans match, ça change tout (Wesley Fofana)

Éparpillés entre différents ateliers dans le passé, les Bleus ont désormais le temps de décomposer en profondeur les travaux mis en place par le staff. Lors des entraînements, les enchaînements semblent déjà plus fluides. On va avoir plus d’automatismes dans les combinaisons et l’adaptation du projet de jeu, explique le trois-quarts centre Wesley Fofana. La complicité est plus grande. On travaille plus intensément. Une semaine sans match, ça change tout.

En retrait sur la pelouse du CNR de Linas-Marcoussis, Guy Novès observe ses adjoints mener les entraînements. Le sélectionneur du XV de France ne s’adresse pratiquement pas à ses joueurs. Mais son niveau d’exigence est toujours aussi impitoyable, qui plus est dans ce contexte où les Tricolores n’ont plus à traîner le boulet du Top 14. On est tous impliqués à 200%, confie le troisième ligne Loann Goujon. Je ne sais pas si ça changera beaucoup de choses. Pour l’instant, on n’a pas beaucoup de certitudes. Mais Guy Novès nous demande un maximum de concentration et d’implication. On essaye d’élever le curseur.

Je ne sais pas si ça changera beaucoup de choses. Pour l’instant, on n’a pas beaucoup de certitudes (Loann Goujon)

Avec deux semaines de préparation avant de retrouver les Samoa, quatorzièmes au classement World Rugby, et qui ne se sont jamais imposés face au XV de France en trois confrontations, les Bleus devront rapidement démontrer les bienfaits de la Convention et rassurer leurs supporters. Au risque de provoquer une petite polémique. Cette semaine de travail fera parler en bien ou en mal en fonction de nos résultats, reconnaît Wesley Fofana. Mais quoi qu’il arrive, on continuera d’avancer. On a un devoir de représenter ce maillot. Tous les joueurs sont conscients de la pression qu’il y a autour de l’équipe de France…