Toujours bon pour la confiance

Pas de mauvaise surprise pour le XV de France. Alors que Philippe Saint-André avait largement modifié son équipe pour donner du temps de jeu à ceux qui n'avaient pas affronter les All Blacks samedi dernier, les Tricolores alignés au North Harbour Stadium ce mardi ont su répondre présents. Face à une formation d'Auckland très joueuse, ils ont construit leur succès en deux temps: d'abord en défense dans le premier acte en récupérant de nombreux ballons puis en se montrant efficaces après la pause, marquant la bagatelle de quatre essais. Pour ainsi signer un succès probant et bon pour la confiance (38-15).

En effectuant 14 changements, les automatismes n'ont pas été simples à trouver. Dans ces conditions et face à une équipe de club qui a l’habitude de jouer ensemble, les Français se sont d’abord appuyés sur un domaine plutôt simple à mettre en place: la défense. À l’image de leur capitaine d’un jour, le Toulousain, Yannick Nyanga, auteur d’un match plein, les Bleus de France ont effectué bon nombre de plaquages offensifs pour faire reculer de jeunes Néo-Zélandais très denses physiquement. La fougue des Blues était ainsi contrée pendant la première mi-temps et Nyanga, toujours lui, chipait plusieurs munitions sur lancer adverse. Appliqués en défense, les rares lancements de jeu du XV de France se terminaient par une concrétisation au pied du demi de mêlée, Jean-Marc Doussain, intéressant dans ce domaine (77,8% sur l'ensemble du match) .

Quinze minutes de haute volée

À 12-3 à la mi-temps, les Français avaient le temps de voir venir et d’essayer de régler quelques fautes de main (six en-avant en première période). Toutefois, c’est encore grâce à la touche (huit ballons volés au total) que le XV de France parvenait à s’échapper au score et à marquer par trois fois coup sur coup. D’abord par Fickou (46’), prenant sur les appuis deux défenseurs adverses puis par le jeune ailier d’origine fidjienne, Noa Nakaitaci, par deux fois (49’ et 52’). Comme timoré durant la majorité de la partie, ce dernier s’est réveillé par deux accélérations sur son aile.

La conquête (le dernier essai de Kayser, à la 75e, venant d’un touche suivie d’un groupé pénétrant) et la défense donc, deux domaines sur lesquels les Bleus auront au moins un réel motif de satisfaction, avant de préparer le deuxième test-match face aux All Blacks ce samedi. La baisse de régime lors des vingt dernières minutes étant anecdotique avec notamment l’entrée en jeu de Chouly, tout juste arrivé dans la matinée au pays du long nuage blanc. Le talonneur, Guilhem Guirado, a même évolué en troisième ligne. Même si ce genre de match ne compte au final pour pas grand-chose, force est de constater la montée en puissance d’un collectif duquel ont rejailli les prestations remarquées de l’arrière Maxime Médard, auteur de nombreux franchissements et du troisième ligne, Bernard Le Roux, fringant au contact.