Tillous-Borde: "J'espère qu'on va réussir à reconstruire le rugby français comme les Argentins"

  • Sebastien Tillous-Borde (XV de  France) face à l'Ecosse - le 5 septembre 2015
    Sebastien Tillous-Borde (XV de France) face à l'Ecosse - le 5 septembre 2015
  • Sébastien Tillous-Borde (XV de France) - 11 octobre 2015
    Sébastien Tillous-Borde (XV de France) - 11 octobre 2015
  • Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à la France - 17 octobre 2015
    Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à la France - 17 octobre 2015
  • Jonathan Pélissié, le demi de mêlée de Toulon
    Jonathan Pélissié, le demi de mêlée de Toulon
Publié le Mis à jour
Partager :

Revenu la semaine dernière à Toulon, Sébastien Tillous-Borde a retrouvé les terrains face à Oyonnax. L'occasion d'évacuer la déception et la frustration à la suite de la Coupe du monde. Le demi de mêlée revient d'ailleurs sur cette compétition mais également la saison qui débute pour lui avec le RCT.

De retour à la maison. Depuis une semaine, Sébastien Tillous-Borde, comme les autres internationaux français, a retrouvé son port d'attache. Le demi de mêlée est revenu à Toulon et a même disputé 25 minutes lors de la large victoire face à Oyonnax (61-3), samedi dernier. Le terrain comme thérapie, après un séjour sous le maillot bleu qui a viré au naufrage. Ce mardi, il s'est d'ailleurs envoyé à l’entraînement lors d'une opposition intensive sous la houlette d'un Bernard Laporte pugnace. Et après une séance vidéo, Sébastien Tillous-Borde s'est arrêté à nos côtés.

La Coupe du monde

A 30 ans, "Titi" a disputé, en Angleterre, sa première coupe du Monde. Une aventure qui reste forcément gravée dans la carrière d'un joueur, même si cette édition a viré au fiasco pour le XV de France. Cette Coupe du monde ce n'est pas seulement le match face aux Blacks' , plaide-t-il. On a vécu une formidable aventure pendant quatre mois. On a fait un travail de longue haleine, la préparation physique a été très dure. Malheureusement, sur le terrain on n'a pas été très bons, notamment les derniers matches de poule et le quart de finale. Mais dans le groupe, il y avait une bonne ambiance, heureusement d'ailleurs , estime celui qui a remporté trois coupes d'Europe et un Top 14 avec Toulon.

Sébastien Tillous-Borde (XV de France) - 11 octobre 2015
Sébastien Tillous-Borde (XV de France) - 11 octobre 2015

"Son" Mondial

Titulaire face à L'Italie, le Canada et l'Irlande, Tillous-Borde a été écarté du groupe pour le quart de finale face à la Nouvelle-Zélande. Une décision compliquée à accepter, surtout que le demi de mêlée n'a pas eu de véritable explication du staff sur ce choix : Ça a été difficile, car Philippe m'a fait jouer la plupart des matches importants sur la dernière année. J'ai été mis à l'écart sans trop de raison, en tout cas j'en ai pas eu. Le seul argument que j'ai eu, c'est que je pouvais pas être sur le banc car je ne butais pas. Philippe m'a dit que contre l'Irlande je n'avais pas fait un mauvais match... mais bon c'est une décision qui a été prise même si ça n'a pas eu trop d'effets sur l'équipe , explique-t-il, avant de révéler comment il a vécu la semaine précédant le match, sachant qu'il ne serait pas sur la pelouse.

J'ai essayé de bien faire travailler mes coéquipiers et de ne pas montrer ma déception. Au final, j'étais peut-être mieux en tribune (rires). Sincèrement, j'aurais aimé le jouer ce quart de finale, mais c'est le choix de l’entraîneur , martèle-t-il.

Les maux Bleus

Plus de dix jours après la défaite face aux All-Blacks, les avis sur le jeu de l'équipe de France continuent de pleuvoir. Mais au final, ceux que l'on entend le moins sont les joueurs qui étaient sur le terrain au Royaume-Uni. Éléments de réponse avec Tillous-Borde : C'est vrai que notre jeu n'était pas net net. C'était compliqué. On n'a pas réussi à mettre les joueurs en valeur à 100 %. Il va falloir surtout changer dans l'état d'esprit afin d'oser et tenter plus. On a vu sur cette Coupe du monde que les équipes qui jouent beaucoup ont réussi à franchir un palier et à se faire plaisir. Nous, on était entre deux. Et clairement, on a vu que l'on avait pas le niveau pour les demi-finales. Mais dans les clubs, on arrive à jouer. Même s'il y a des étrangers, beaucoup de joueurs français sont dans ces équipes. Il va falloir retranscrire cela en équipe de France .

Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à la France - 17 octobre 2015
Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à la France - 17 octobre 2015

Qui est responsable de cet échec alors ? Les clubs, le Top 14, le sélectionneur, les wattbikes... Tout le monde est incriminé. C'est un échec global mais cela vient aussi de nous les joueurs. Nous n'avons pas réussi à faire ce qu'il fallait. Il y a une remise en question générale à avoir dans les quatre prochaines années. J'espère qu'on va réussir à reconstruire le rugby français, comme ont pu le faire les Argentins. Pour l'avenir du rugby français, on a besoin de gagner des Tournois et une Coupe du monde un jour , tranche Tillous-Borde.

L'avenir de l'équipe de France

Après le désastre, la Fédération a dégainé une commission technique pour essayer d'éclaircir le ciel des Bleus. Désormais, les joueurs qui ont tiré leur révérence veulent également s'impliquer à l'image de Fred Michalak. C'est important d'écouter des joueurs d'expérience comme Fred (Michalak), Pascal (Papé) ou Nicolas (Mas). Ils vont pouvoir parler sans avoir de problème pour la suite de leur carrière. C'est compliqué pour les joueurs en activité de s'exprimer, car ils veulent continuer en équipe de France et ils ont peur pour leur carrière et n'osent pas parler. Pascal ou Fred vont pouvoir le faire plus facilement. Ils ont des choses à dire, ce sera bénéfique pour le futur de l'équipe de France .

Son retour à Toulon

La page équipe de France s'est tournée pour quelques mois au moins. Le Top 14 et la Coupe d'Europe ont pris le dessus désormais. Et s'il était le demi de mêlée titulaire et indiscutable ces dernières saisons, Tillous-Borde a vu débarquer sur la Rade un concurrent de choix en la personne de Jonathan Pélissié. Depuis le début de saison, l'ancien montpeliérain séduit les observateurs et le staff toulonnais. C'est une bonne chose. Toulon est un grand club et veut gagner des titres. On a besoin d'avoir 2-3 demis de mêlées de haut niveau. On a beaucoup de match à jouer, les saisons sont très longues. On a la chance d'avoir deux équipes voire deux équipes et demi compétitives, faut profiter de ça pour travailler et quand on joue être bon, valide Tillous-Borde.

Jonathan Pélissié, le demi de mêlée de Toulon
Jonathan Pélissié, le demi de mêlée de Toulon

En l'absence des internationaux, le RCT a limité la casse en se situant à la 6e place du championnat, même si un parfum de crise s'est emparé de Toulon avant la victoire face au Stade Français. Une situation que Sébastien Tillous-Borde a vécu à distance : On savait que c'était une saison compliquée. Beaucoup de joueurs sont arrivés et ont dû vite s'intégrer, sachant que Bernard n'était pas tout le temps là et qu'on a aussi changé de coach avec le départ de Pierre (Mignoni). Mais tout cela a été plutôt bien géré. J'ai vu qu'il y a eu une mini crise. C'était marrant à voir ! Mourad a bien mis la pression sur tout le monde et ça a fait repartir l'équipe. Je connais bien Mourad et je savais qu'il faisait ça pour l'équipe, conclut-t-il.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?