Le XV de France devant une page noire

Par Rugbyrama
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Le XV de France s'engouffre à tâtons dans le tunnel des test-matches de novembre, en espérant que sa stratégie, à savoir se mesurer aux meilleurs pour progresser, finisse par payer, pourquoi pas face à la Nouvelle-Zélande samedi.

Digestion lente ou rapide ? Si un menu copieux a été concocté au XV de France en 2013, avec notamment quatre confrontations face aux champions du monde All Blacks (trois en juin, et une en novembre), reste encore à savoir quel bénéfice les Bleus en tireront dans l'immédiat. Pour l'instant, l'année civile est morose: un Tournoi des six nations raté, terminé à la dernière place, une tournée de juin ponctuée de trois défaites en trois matches au pays du Long nuage blanc, pour un bilan général de six défaites, un match nul, une victoire. Et les Bleus abordent ces retrouvailles avec les Blacks privés de trois cadres: le pilier Thomas Domingo, le numéro 8 Louis Picamoles et le demi de mêlée Maxime Machenaud, blessés.

De quoi frémir avant la réception des All Blacks (9 novembre au Stade de France), mais aussi des îles Tonga (16 novembre au Havre) puis de l'Afrique du Sud (23 novembre au Stade de France). "L'année dernière le mois de novembre avait été très positif, relève le manager Philippe Saint-André. L'Australie et l'Argentine (battues en novembre 2012) c'était déjà bien, là on joue un niveau encore supérieur et on veut se jauger contre ces nations-là, en début de saison pour nous". Il faut donc continuer à souffrir, avec l'espoir qu'au bout, le Mondial qui s'ouvre dans moins de deux ans, paraisse plus doux.

Les All Blacks marchent sur l'eau

L'apprentissage passe donc encore par la Nouvelle-Zélande - "ce qui se fait de mieux au monde", comme le rabâche Saint-André - une équipe qui marche sur l'eau en ce moment dans le sillage d'un Four nations remporté avec brio. En juin, les Bleus n'avaient pas trouvé la clé, s'inclinant sans jamais démériter (23-13 à Auckland, 30-0 à Christchurch, 24-9 à New Plymouth) mais avec le même constat d'impuissance: toute erreur - ballon tombé, plaquage raté, manque de réalisme dans les zones de marque - est payée comptant ! Au total, le XV de France reste sur sept défaites face aux All Blacks, dont une finale de Coupe du monde en 2011 (8-7). Et si les effectifs ont été rajeunis depuis, le réservoir néo-zélandais est tel que la suprématie des All Blacks ne faiblit pas.

Lentement, la génération McCaw-Carter décline quelque peu mais derrière, les troisième ligne Kieran Read et Sam Cane, les demis Aaron Smith et Aaron Cruden, les ailiers Ben Smith - dix essais sur ses neuf derniers matches! - et Julian Savea assurent une relève impeccable. Il fallait ainsi voir l'incroyable niveau du dernier Afrique du Sud-Nouvelle-Zélande, "finale" du dernier Four nations et sommet de rugby remporté par les Blacks 38-27. Les Springboks progressent, eux, avec une confiance retrouvée sur le chemin du prochain Mondial, après avoir été écartés dès les quarts de finale en 2011.

Le défi physique des Boks

Fidèles à leurs style, ils devraient proposer un autre type d'opposition au XV de France, à base de combat acharné en conquête directe et indirecte. Deuxième nation au classement IRB, l'Afrique du Sud de Heyneke Meyer a également réussi l'amalgame entre son ancienne génération (Bryan Habana, Jean De Villiers, Bismarck Du Plessis, Morné Steyn...) et des éléments plus jeunes (Eben Etzebeth, JJ Engelbrecht, Willie Le Roux...). Et si les Boks arrivent en fin de saison, le défi physique sera tout de même de taille, sur fond de revanche pour eux qui n'ont plus gagné en France contre les Bleus depuis 1997.

Ce parfum de revanche flottera aussi sur France-Tonga, délocalisé au stade Océane du Havre. Mais ce sentiment animera les hommes du capitaine Thierry Dusautoir qui se souviennent sans nul doute de l'humiliation ressentie ce 1er octobre 2011 en match de poule du Mondial: une défaite 19-14 face à des Tongiens euphoriques à Wellington. Contre les joueurs du Pacifique, la victoire sera impérative. Une question d'honneur mais aussi de confiance, pour que 2013 ne prenne pas tout à fait le tour d'une année noire.

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