Tales: "Parra prendra plus le jeu au pied à son compte"

Qu’avez-vous tirez comme enseignements de la rencontre face au Tonga ?

Rémi TALES: Dès lundi, nous avons revu les images de cette rencontre. Nous avons fait un vrai débriefing sur les secteurs de jeu qui n’ont pas fonctionné et depuis on retravaille sur ce qui n’a pas fonctionné. Mais nous avons basculé très vite sur cette dernière rencontre face à l’Afrique du Sud.

Justement, comment expliquez les trente plaquages ratés et les problèmes d’organisation défensifs ?

R.T.: En défense, nous avons eu trop tendance à être attentistes. Nous leur avons laissé trop d’espace pour se lancer et comme ils font tous plus de 100 kilos, nous avons beaucoup subi. Conséquence: nous nous sommes toujours retrouvé en poursuite, ce qui explique nos difficultés dans le système défensif. Il aurait fallu que nous les agressions beaucoup plus, qu’on assure des montées défensives plus rapides, plus hautes pour ne pas les laisser imposer leur densité physique. On a également manqué de vitesse dans nos replacements. Nous sommes restés trop serrés autour des rucks. Et lorsqu’ils ont écarté les ballons sur les extérieurs, nous nous sommes retrouvés en infériorité numériques.

N’est-ce pas un bon avertissement avant d’affronter les Sud-Africains qui présentent les mêmes caractéristiques physiques ?

R.T.: La chance que nous avons eu, c’est que, quand bien même les Tonga ont réussi à nous faire reculer, ils n’ont pas su concrétiser et exploiter les surnombres. Ils ont notamment vendangé une ou deux occasions importantes. Malheureusement, je pense que si nous reproduisons les mêmes erreurs contre l’Afrique du Sud, ça ne pardonnera pas. Eux sauront conclure leurs occasions. Mais j’espère que nous serons bien mieux en place samedi au Stade de France.

Contre les Boks, il ne faudra pas se consommer dans les rucks

Comment trouver un juste un équilibre dans un système défensif qui impose une forte présence dans les rucks, mais aussi des montées défensives agressives alimentées et coordonnées ?

R.T.: C’est un véritable jeu d’équilibriste. Sans doute contre les Boks ne faudra-t-il pas se consommer dans les rucks. D’autant moins qu’ils ont, sur les premiers temps de jeu, une belle faculté à assurer les nettoyages sur les zones de ruck. Autant ne pas perdre d’énergie à batailler inutilement et reprendre très vite la ligne, être serré et monter rapidement.

Est-ce à dire qu’il faudra abandonner le "contest" dans les zones de ruck ?

R.T.: C’est un juste équilibre là-encore. Les Sud-Africains, ce sont des bestiaux. Si ils sont en place, cela ne sert à rien de contester sur ces zones de jeu. Mais évidemment, si les soutiens du premier porteur de balle sont en retard, alors, il sera intéressant de jouer "le contest". Sinon, autant reprendre la ligne.

A titre personnel, le jeu des Boks vous obligera-t-il à adapter votre animation offensive ?

R.T.: C’est une équipe bien en place défensivement. Dans un premier temps, peut-être faudra-t-il contourner le défi physique. Nous avons donc travaillé deux ou trois choses un peu différentes des autres matchs pour essayer de les déstabiliser. Quant à l’animation du jeu au pied, nous avons trouvé une solution où Morgan Parra prend un peu plus le jeu au pied à son compte. On s’est bien rendu compte face aux Blacks que d’éviter la passe entre le 9 et le 10, cela permettait de gagner du temps et de faire reculer l’adversaire. Ce ne sera pas inutile samedi contre les Boks.