Les Bleus se préparent avec les stigmates du championnat

Par Rugbyrama
  • Wenceslas Lauret et Eddy Ben Arous - stage XV de France - 29 octobre 2013
    Wenceslas Lauret et Eddy Ben Arous - stage XV de France - 29 octobre 2013
Publié le Mis à jour
Partager :

Le XV de France, réuni en stage jusqu'à mercredi, doit composer avec les absences sur blessure de plusieurs de ses cadres et l'ombre menaçante de la 11e journée de Top 14 pour préparer son grand rendez-vous face aux All Blacks.

Cela finit par ressembler à une litanie agaçante pour Philippe Saint-André, le manager du XV de France. Il y eut d'abord le demi de mêlée Maxime Machenaud, victime d'une fracture d'une main, le pilier Thomas Domingo, opéré d'un genou, absent quatre semaines. Puis, coup sur coup la semaine dernière, les troisième ligne Fulgence Ouedraogo, touché à une épaule, et Louis Picamoles, blessé à une hanche. Enfin, pour couronner le tout mardi matin, ce fut au tour du pilier Vincent Debaty, remplaçant de Thomas Domingo, de jeter l'éponge pour le stage, se trouvant dans "un état grippal".

Ce sont donc au total cinq joueurs-cadre de l'ère PSA qui manquent à l'appel au Centre national du rugby de Marcoussis (Essonne) où l'on tente de mettre sur pied une riposte le 9 novembre face aux All Blacks, vainqueurs des trois test-matches de la dernière tournée de juin. Plane en prime la menace de suspension d'un autre demi de mêlée, Morgan Parra, mis sur la touche le 16 octobre pour quatre semaines par la Ligue nationale de rugby pour des coups de poing en Top 14, mais qui passe devant la commission d'appel de la Fédération (FFR) jeudi matin. Loin d'être l'idéal, donc, quand on prépare la venue des champions du monde.

Le tribut des internationaux

"C'est pour ça qu'il faut travailler avec un groupe élargi, de 38-40 joueurs", ajoute un Saint-André forcé de constater le tribut payé par ses internationaux à un début de saison chargé, entre Top 14 et coupes d'Europe, avec 12 matches officiels disputés sans compter les rencontres amicales. En filigrane se dessinent les limites d'un système à bout de souffle où les divergences entre les clubs de Top 14 et le XV de France se font de plus en plus criantes. "Nous, on peut proposer mais les joueurs appartiennent aux clubs. Je connais aussi la problématique des entraîneurs de Top 14: elle est complétement opposée à la nôtre", constate PSA.

Ainsi, les dents grinçaient le week-end dernier dans les clubs à la perspective de libérer leurs joueurs pour ce stage de trois jours, coincé entre la 10e et la 11e journée de Top 14. "On nous a annoncé que le stage de l'équipe de France allait être bien arrosé (sic), déplorait Gonzalo Quesada, l'entraîneur du Stade français. Eux (l'encadrement du XV de France), reçoivent les Blacks derrière, ils n'ont pas intérêt à préserver les joueurs pour leurs clubs". "Il faut arrêter de dire qu'il y a un ou deux doublons par an, poursuivait-il au soir de la défaite face au Racing-Métro (16-12). J'ai mes deux deuxième ligne (Pascal Papé et Alexandre Flanquart) qui partent faire trois jours d'opposition, travail de rucks, de défense etc. Et on les récupère jeudi pour jouer un match où on est sous pression".

Dans un étau

Du côté de l'encadrement des Bleus, on confesse que ces trois jours de stage "vont être très durs pour les joueurs." "Ils ne seront peut-être pas à 100% pour jouer ce week-end en Top 14 mais on a besoin de travailler, assure PSA. Et on ne pourra pas faire deux entraînements par jour la semaine prochaine. Car contre la Nouvelle-Zélande il faudra énormément d'énergie, beaucoup de fraîcheur physique et mentale."

Au final, les joueurs devraient se retrouver dans un étau en fin de semaine, pris entre l'exigence de résultat de leurs clubs et la fatigue de lourdes sessions d'entraînement. Avec le risque de nouvelles blessures... et de ne faire que des perdants. "Il y a une journée de Top 14 (vendredi et samedi) et il peut y avoir une mauvaise nouvelle", admet PSA. Ajoutant qu'il tiendra "sûrement" compte des composition des équipes le week-end à venir pour dessiner sa formation pour le 9 novembre au Stade de France.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?