Camara: "Je veux prouver que je mérite d’être ici"

  • Yacouba Camara était l'une des attractions lors du rassemblement du XV de France à Orly  - 26 octobre 2014
    Yacouba Camara était l'une des attractions lors du rassemblement du XV de France à Orly - 26 octobre 2014
  • Yacouba Camara lors de France Irlande - Mondial U20 - juin 2014
    Yacouba Camara lors de France Irlande - Mondial U20 - juin 2014
Publié le Mis à jour
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Retenu pour le second stage du XV de France, Yacouba Camara connaîtra vraisemblablement sa première cape lors des tests de novembre. A 20 ans, le troisième-ligne du Stade Toulousain pourrait jouer un rôle majeur sur la route de la Coupe du monde.

Il est arrivé seul, un peu perdu. "C’est ici ?" Planté au pied de l’escalier menant au salon Oryzon, le traditionnel cagibi tricolore de l’aéroport d’Orly, Yacouba Camara (20 ans, 1,93m, 102 kg) a découvert dimanche matin l’univers du XV de France. Installé aux côtés de Yoann Huget, le natif d’Aubervilliers monopolise l’attention des journalistes. "On est tous passé par là", balance Benjamin Fall avec le sourire. "Je ne suis pas vraiment stressé mais je suis impatient de voir comment ce stage va se passer, lâche l’intéressé. Il y a quelques années, je les regardais s’entraîner. On voyait bien qu’il y avait une différence par rapport à nous (sourire). Les sélectionneurs nous suivent et ça fait d’autant plus plaisir d’être convoqué. Je vais donner le meilleur et on verra le choix des coaches. Je ne m’impatiente pas plus que ça. Je veux juste prouver que je mérite d’être ici. Je m’attends à beaucoup d’enthousiasme." Issu de la même génération que Teddy Thomas, Christopher Tolofua et Gaël Fickou, Yacouba Camara est pour beaucoup le plus gros potentiel observé chez les jeunes.

Il a des réflexes de vieux brisquards (Thierry Dusautoir)

Quinze kilomètres séparent le CNR de Linas-Marcoussis de Massy et ce stade Jules-Ladoumègue où le jeune Camara découvrait la Pro D2 à tout juste 18 ans sous les Couleurs du RCME. "J’ai pris mon temps. C’est arrivé petit à petit, raconte-t-il. Je ne pense pas avoir explosé comme ça. J’apprends toujours, au fur et à mesure. Je suis très bien encadré. Je sens que je progresse avec le staff. Et mes coéquipiers essayent de me transmettre ce qu’il y a de mieux. Je suis assez proche de Yannick Nyanga. Il me conseille sur les courses de soutien, les réceptions de balle. Je fais beaucoup de travail individuel à ses côtés. J’essaye de ressembler à la plupart des troisième-ligne français mais c’est compliqué (sourire)."

Yacouba Camara lors de France Irlande - Mondial U20 - juin 2014
Yacouba Camara lors de France Irlande - Mondial U20 - juin 2014

Très vite, lors de ce rassemblement, le flanker toulousain rejoint naturellement Thierry Dusautoir, "le vieux que l’on écoute" comme il s’amuse à l’appeler. "Il mérite d’être avec nous, confie le capitaine des Bleus. C’est un joueur très jeune mais qui a déjà su trouver sa place au sein de l’effectif du Stade. Il est toujours régulier dans ses performances. Il s’est affirmé. Il est très sérieux et compris les exigences du haut niveau. Il écoute les conseils même s’il est arrivé avec une certaine expérience malgré son jeune âge. Les joutes de Fédérale l’ont bien aidé (sourire). Sur certains comportements, il a des réflexes de vieux briscards. C’est bien qu’il goûte à l’équipe de France. Il est mâture mais il doit persister dans cette voie. Je suis certain qu’il a une carte à jouer auprès du XV de France."

Il a un profil à la Julien Bonnaire (Philippe Saint-André)

Pièce majeure du pack toulousain, Yacouba Camara enchaîne les rencontres de Top 14 en s’affirmant parmi les plus grands (il a déjà joué 24 matches de Top 14 dont 16 comme titulaire, NDLR). A moins d’un an de la Coupe du monde, sa convocation s’est imposée comme une évidence. "C’est quelqu’un que l’on suit depuis longtemps, reconnaît Philippe Saint-André, le sélectionneur des Bleus. L’année dernière, on l’avait testé pendant le Six Nations. Il avait fait le Grand Chelem avec les U20. Il fait de bonnes performances avec Toulouse. C’est normal qu’il soit avec nous. Il a un profil de coureur, de sauteur. Un profil hyper intéressant dans l’équilibre de la troisième ligne. Un profil à la Julien Bonnaire. J’espère qu’il aura la même carrière que lui (rire)." Tout semble l’indiquer.

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