Les 5 déclas qui montrent que Laporte veut révolutionner la FFR

  • Bernard Laporte en meeting - 1 septembre 2015
    Bernard Laporte en meeting - 1 septembre 2015
  • Bernard Laporte, entouré de Serge Simon, son directeur de campagne, et de Christian Dullin, le président du comité des Alpes de rugby. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
    Bernard Laporte, entouré de Serge Simon, son directeur de campagne, et de Christian Dullin, le président du comité des Alpes de rugby. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
  • Bernard Laporte s'adresse aux présidents des clubs du comité des Alpes. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
    Bernard Laporte s'adresse aux présidents des clubs du comité des Alpes. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
Publié le Mis à jour
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En campagne pour la présidence de la Fédération depuis 2 mois, Bernard Laporte était mardi soir à Saint-Ismier, en Isère, à la rencontre des présidents des clubs du comité des Alpes. L’occasion de revenir sur le "désastre" du rugby français, fustiger l’absence de démocratie à la FFR et d’évoquer ses idées pour que "le système change". Le candidat Laporte n'a pas mâché ses mots.

Le rugby français s'est écrasé au sol et on crée une commission avec les mêmes personnes qui ont amené à cet accident industriel

J’ai mal et je suis en colère, a commencé le candidat Bernard Laporte à l’adresse des présidents de clubs, au sujet des Bleus. J’ai mal parce que j’aime l’équipe de France et je suis colère parce que la défaite était prévisible tant derrière ce désastre sportif il y a une Fédération à la dérive, en crise, une crise qui dépasse largement le cadre du terrain. Pour être franc, continue-t-il, je ne pensais pas que la Coupe du monde finirait si mal mais je savais que la crise était profonde et que nous allions dans le mur. Alors oui nous avons touché le fond contre les All Blacks. Ça pique, ça fait mal, oui c’est vrai, mais même ce désastre pourrait être traité autrement : faire les constats qui s’imposent et prendre les bonnes décisions. Ce devait être l’occasion de repartir sur des bonnes bases. Au lieu de cela, rien. Aucune prise de responsabilité, aucune décision ou plutôt si, la seule que l’on attendait vraiment, la création d’une commission Théodule comme disait le Général de Gaulle. (Cellule technique mise en place, par la FFR et la LNR, qui a pour mission d'étudier les mesures à prendre pour donner au XV de France les moyens d'être plus compétitif, Ndlr). Extraordinaire, le rugby français s’est écrasé au sol et on crée une commission avec les mêmes personnes qui ont amené à cet accident industriel. Et surtout aucune explication, aucun commentaire, aucune parole pouvant atténuer la peine de millions de Français. Rien. Le silence total. Messieurs Camou, Blanco, tous aux abonnés absents. C’est anormal et triste pour notre sport.

Bernard Laporte, entouré de Serge Simon, son directeur de campagne, et de Christian Dullin, le président du comité des Alpes de rugby. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
Bernard Laporte, entouré de Serge Simon, son directeur de campagne, et de Christian Dullin, le président du comité des Alpes de rugby. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
Je veux que ce système d’un autre âge cesse

Bernard Laporte va très loin dans la dénonciation de ce qui se passe à la Fédération, évoquant une dictature : Je ne veux plus que la FFR soit la Corée du Nord du sport français. L’idée que c’est une dictature imprenable est tellement puissante qu’à chaque élection personne ne présente une autre liste. Il y a le candidat unique désigné par le système et une parodie d’élection où seuls 10 % des clubs se déplacent à l’Assemblée générale et 60 % des clubs s’abstiennent. Je suis triste et heureux à la fois que le désastre de cette Coupe du monde me donne raison. Je veux que ce système d’un autre âge, ce système où quelques-uns se partagent tout au détriment des autres, ce système où toute discussion est impossible, où l’on vous fait taire et où règne la peur, je veux que ce système cesse. Je veux simplement vous (les présidents de clubs, Ndlr) rendre la Fédération. J’ai prévu d’aller à la rencontre des 1885 clubs et donc de faire ce tour de France. Ces réunions sont là pour échanger avec vous, écouter, consulter les clubs mais aussi recruter les femmes, les hommes qui ont envie comme nous de changer le système et d’apporter du sang neuf.

Laporte : "Quand j’entends Camou parler de contrat fédéral pour les joueurs de l’équipe de France, j’hallucine"

Camou ne connaît pas les règlements

Quand j’entends Pierre Camou parler de contrat fédéral pour les joueurs de l’équipe de France, j’hallucine. Pourquoi j’hallucine ? Tout d’abord, en tant que président de la Fédération française de rugby (FFR), il ne connaît pas les règlements. La convention Fédération française de rugby-Ligue nationale de rugby (LNR), qui régit les rapports entre la Fédération et la Ligue, stipule blanc sur noir (sic) qu’un joueur professionnel ne peut signer de contrat pro qu’avec son club et j’hallucine d’autant plus que ce texte c’est lui qui le signe depuis maintenant 8 ans. J’hallucine encore plus car ce pouvoir exclusif donné aux clubs a été défini par son grand conseiller, Serge Blanco, vice-président de la FFR aujourd’hui qui était alors le président de la LNR. De qui se moque-t-on ? Il faut que ces messieurs qui ont été de grands dirigeants, pour Serge Blanco un très grand joueur, prennent leurs responsabilités. Ils doivent être à la hauteur des fonctions qu’ils exercent.

Si Bernard Laporte a relativement épargné Philippe Saint-André : il s’est exprimé peu mais il l’a fait lui au moins, vous l’aurez compris Pierre Camou et encore plus Serge Blanco le sauveur du rugby français en ont pris pour leur grade.

Bernard Laporte s'adresse aux présidents des clubs du comité des Alpes. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015
Bernard Laporte s'adresse aux présidents des clubs du comité des Alpes. Photo Laurent Genin. 3 novembre 2015

Laporte : "On ne réformera pas le rugby français sans les présidents de clubs"

Je serai très près de l'équipe de France

Pour Laporte, l’équipe de France doit être la priorité. S’il y a bien un domaine où si vous m’élisez à la tête de la Fédération française de rugby, les choses vont changer c’est l’équipe de France. On peut me reprocher toutes les choses du monde mais s’il y a bien une chose que je connais, c’est le jeu. Je n’aurai pas besoin d’attendre un tel désastre pour me demander ce qu’il s’est passé. Moi, je serai très près de l’équipe de France, notre vitrine, notre moteur qui est tellement important pour l’équilibre et le développement de notre sport, a-t-il dit. Il prévient : On ne réformera pas le rugby sans les présidents de clubs dont ceux de l’élite qui ont fait du Top 14 le meilleur championnat domestique au monde.

Une annonce n’est pas passée inaperçue durant la soirée : il ne veut plus qu’un joueur étranger porte le maillot bleu. Il dit n’avoir rien contre eux mais pour moi, l’équipe de France ce sont des joueurs formés en France. D’aucuns lui feront remarquer qu’il avait bien sélectionné Tony Marsh ou Pieter De Villiers quand il était à la tête des Bleus. Il le concède, mais en résumé, à l’époque, le joueur étranger restait une exception dans les équipes nationales alors qu’aujourd’hui cela devient un phénomène de plus en plus répandu. Au niveau de la formation, il promet 70 cadres techniques régionaux et de donner les moyens humains et financiers aux écoles de rugby. Autres idées qu’il avait déjà développées : une limitation à deux mandats pour le président de la FFR et l’arrêt du projet de construction du grand stade dans l’Essonne au budget de 600 millions d’euros sans financements clairs et pour lequel 14 millions d’euros en frais d’études ont déjà été dépensés selon lui.

Bonne chance à Guy Novès

Pendant cette soirée qui s’est poursuivie avec des échanges avec les présidents de clubs, un nom n’a jamais été prononcé par le candidat Laporte, celui de Guy Novès, le nouveau sélectionneur des Bleus depuis cette semaine. Entre deux photos et discussions à la fin de la réunion, brièvement, Bernard Laporte nous a dit y être très favorable. Il lui souhaite bonne chance, je l’ai déjà dit et je le redis. Concernant la demande de Novès de disposer des internationaux deux lundis courant janvier pour une prise de contact et leur exposer le projet de jeu avant le Tournoi 2016 -Toulon est concerné- Bernard Laporte a répondu : oui, mais pourquoi il ne voulait pas les donner à l’époque où il était à Toulouse ?. Une petite pique à l’adresse du sélectionneur, avant de conclure : Moi, je jouerai toujours le jeu de l’équipe de France.

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