Le XV de France cherche des solutions pour l'avenir

Par Rugbyrama
  • Le Roux Dusautoir Kayser - XV de France - 15 juin 2013
    Le Roux Dusautoir Kayser - XV de France - 15 juin 2013
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Impuissant face aux All Blacks (30-0) samedi, le XV de France termine la saison à bout de souffle, tout un symbole à quelques jours d'une étape charnière du renouvellement de la convention entre la Fédération (FFR) et la Ligue (LNR).

La déroute de Christchurch et la dernière place dans le Tournoi des six nations ont le mérite de poser une nouvelle fois la question: l'équipe de France peut-elle encore rivaliser avec les meilleures nations entre deux Coupes du monde ? L'encadrement du XV de France semble penser que non. Faisant exception des Mondiaux, où le XV de France a entre deux et trois mois de préparation, Philippe Saint-André ne cesse de mettre en exergue le manque de temps de travail avec ses joueurs. "On les a 11 semaines par an ensemble, soulignait-il dimanche. Et on a besoin de faire un groupe, de trouver des solutions individuelles et collectives, d'avoir de la maturité et d'identifier les meilleurs en vue de la Coupe du monde 2015." A l'inverse, le sélectionneur des Bleus souligne que les All Blacks, sous contrat avec leur fédération, "jouent ensemble 145 jours par an (presque 21 semaines, ndlr)." Avec cette impression frustrante pour les entraîneurs de devoir repartir d'un niveau collectif plus bas à chaque début de compétition.

Saint-André: "Avec du pétrole dans le réservoir"

"C'est l'histoire de l'équipe de France, abonde l'entraîneur des avants Yannick Bru. Aujourd'hui, j'ai 30 minutes par semaine pour faire de la mêlée. Quand j'étais à Toulouse, j'avais deux heures." Sur trois semaines et demi de tournée, il a donc fallu faire des choix, privilégiant "la zone de reconquête du ballon" la première semaine, au détriment de la mêlée qui en a souffert à l'Eden Park (23-13). Physiquement, Saint-André a aussi pointé des différences évidentes.

Les Néo-Zélandais, qui ne disputent pas plus de 26 matches par an, sont certes en début de saison internationale. Les Français terminent, eux, une éprouvante année: Louis Picamoles a été aligné sur 37 feuilles de match entre la tournée de juin 2012 et celle-ci ; Frédéric Michalak, qui n'a pas arrêté depuis février 2012 entre le Super 15, le Top 14, la Coupe d'Europe et le XV de France, en est à 53. Les deux joueurs sont sortis blessés samedi, passant comme d'autres internationaux cette saison à l'infirmerie (Mas, Clerc, Ouedraogo, Parra, Dulin...), ce qui semble encore pour eux le meilleur moyen de souffler. PSA a donc une nouvelle fois appelé dimanche à une "vraie intersaison", avec "cinq semaines" de développement physique et technique pour démarrer "avec du pétrole dans le réservoir". A la place, les matches amicaux de clubs se multiplient, à partir du 20 juillet cette année.

Négociations secrètes

Ce feu des doléances s'est intensifié à l'approche du renouvellement de la convention FFR-LNR qui expire le 30 juin et statue, entre autres, sur la mise à disposition des internationaux par les clubs. Les négociations se tiennent dans le plus grand secret depuis plusieurs semaines, sous la houlette de Serge Blanco (FFR) et Paul Goze (LNR). De sources proches du dossier, la Fédération a proposé une modification du système d'indemnisation des clubs fournissant les internationaux, en échange d'une plus grande disponibilité des joueurs. La FFR versait jusqu'à présent 21 millions d'euros sur quatre ans à la Ligue, qui ventilait cette enveloppe à son gré ; à budget égal, la Fédération pourrait désormais verser aux clubs directement concernés une somme calculée au prorata du nombre d'internationaux.

Officiellement, la convention est inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de la FFR, samedi à Hyères. Cependant, il se peut que les discussions se poursuivent au-delà du 30 juin et qu'un avenant à l'actuelle convention soit signé, reportant la ratification de la convention à la prochaine assemblée de la FFR, en décembre. "Sur la convention, je ne prêche pas pour ma paroisse, assure encore Saint-André. Elle est importante, car ce sont les 10-15 prochaines années du rugby français qui se jouent."

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