Landreau: "On ne va pas parler du jeu de l’équipe de France, c’est le travail de Guy Novès"
Fabrice Landreau a accepté d’évoquer son intégration à la cellule technique qui "a pour mission de présenter des propositions visant à améliorer la compétitivité" du rugby français. Le directeur sportif du FCG apprécie de voir qu’on donne la parole au secteur professionnel. Il a donc saisi avec enthousiasme cette main tendue.
Comment avez-vous été amené à intégrer cette cellule technique?
Fabrice LANDREAU: J’ai été appelé par le président (de la LNR) Paul Goze il y a à peu près dix jours. Il m’a proposé de participer à une cellule de réflexion avec une commission fédérale pour réfléchir à ce que peut amener éventuellement le rugby professionnel à l’équipe de France. Ces réflexions peuvent être très vastes. On a une feuille blanche et on a la possibilité d’amener des idées qui pourront être retenues ou pas du tout. La chose que moi je trouve intéressante, c’est qu’on va pouvoir faire part de nos attentes au niveau des clubs professionnels, par rapport aux compétitions, en ce qui concerne la formation… L’objectif aussi est que les clubs pros puissent amener des joueurs préalablement formés pour le plus haut niveau. Le challenge est là pour nous.
On ne va pas parler du jeu de l’équipe de France, c’est le travail de Guy Novès et de son staff, ni d’état d’esprit, ça ne nous concerne pas. On va parler du temps de jeu, de la gestion du temps de jeu et de la mise à disposition des internationaux, peut-être des pré-saisons, est-ce qu’elles devraient être plus longues ou pas? Les plages de repos, au niveau de la formation, qu’est-ce que l’on fait de nos jeunes joueurs issus de la filière de haut niveau pour leur donner plus de temps de jeu? Les compétitions de jeunes aujourd’hui correspondent-elles à ça? Est-ce qu’on doit avoir plus d’interactions entre la DTN et les centres de formation des clubs?
Ce sont plein de réflexions que l’on va pouvoir mener. L’objectif étant de faire l’analyse aujourd’hui de notre ressenti puis de le partager avec les instances. Après sera retenu ce qui sera retenu... Ce qui est intéressant, c’est cette porte ouverte de demander une opinion au secteur professionnel qui est aujourd’hui plutôt la vitrine du rugby français
Quand vous réunissez-vous pour la première fois?
F.L: On s’est déjà réuni une première fois (les représentants de la Ligue). On a fait le tour très rapidement de ce qu’on voulait mettre en place. Après, il faut qu’on rencontre les personnes de la Fédération. Je pense qu’après, il y aura une ligne de conduite avec, je crois, la fin des réflexions dans trois mois, c’est ce qui a été demandé. Pour l’instant je n’en sais pas plus. J’ai déjà pas mal de petits éléments que je vais mettre en avant. Ce qui est intéressant c’est cette porte ouverte, qui n’a jamais été faite, de demander une opinion au secteur professionnel qui est aujourd’hui plutôt la vitrine du rugby français.
Il y a des personnes de différents horizons dans cette commission (actuel ou ancien joueurs, présidents de clubs, directeurs sportifs, le DTN, chefs d’entreprise)...
F.L: C’est très bien. C’est cette diversité qui va peut-être créer de la richesse dans les réflexions. Encore une fois, comme le disait le président Goze, on est une force de propositions. Je suis content de participer à ça, parce qu’on ne nous entend pas beaucoup. On ne peut pas trop élever la voix, on est pris dans nos championnats. Je suis sûr qu’il y a énormément de choses qu’on peut mutualiser mais malheureusement, chacun reste sur ses carcans.
Aujourd’hui, il y a cette volonté de rassembler tout ça, déjà de pouvoir parler ensemble sur un projet qui concerne tout le monde. C’est une bonne ouverture pour le rugby français. Je ne sais pas ce qui en ressortira mais ça va certainement casser des barrières et au moins permettre de pouvoir s’exprimer pour quelque chose qui nous tient à cœur, le rugby et cette passion qui nous anime pour ce jeu.
Il y a suffisamment de grands techniciens et de spécialistes qui nous le diront si on dit des absurdités
Un certain scepticisme voire des railleries ont accompagné l’annonce de la mise en place de cette cellule…
F.L: Je n’ai pas suivi ça. Je ne lis pas les forums et la presse. Je suis protégé de tout ça. Je m’en fiche qu’il y ait des railleries. On peut rire de tout de toute façon. Chacun pense ce qu’il veut. Moi, je suis un passionné de ce jeu, j’ai envie d’aider ce sport. Il y a la possibilité de dire quelque chose, c’est rare. Il y a suffisamment de grands techniciens et de spécialistes qui nous le diront si on dit des absurdités. C’est là où le débat est intéressant. Il faut qu’il soit constructif.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?