Laporte peut-il mettre en oeuvre toutes ses promesses de campagne ?

  • Bernard Laporte, nouveau président de la FFR - 3 décembre 2016
    Bernard Laporte, nouveau président de la FFR - 3 décembre 2016
  • Serge Simon et Bernard Laporte - 3 décembre 2016
    Serge Simon et Bernard Laporte - 3 décembre 2016
  • Guy Novès (XV de France)
    Guy Novès (XV de France)
  • Noa Nakaitaci (XV de France) contre l'Australie - 19 novembre 2016
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  • Camilel Lopez (XV de France) - 26 novembre 2016
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  • Paul Goze, le président de la LNR
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  • Sacha Valleau (France VII) à Dubaï - 2 décembre 2016
    Sacha Valleau (France VII) à Dubaï - 2 décembre 2016
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FFR - Nouveau président de la FFR, Bernard Laporte a promis beaucoup de choses afin de révolutionner le rugby français. Nous nous sommes penchés sur 7 axes forts et les possibilités que cela se réalise. Une chose est sûre : le combat de Laporte ne sera pas de tout repos.

1 - Contrats fédéraux : une réalité ?

Le contexte : Les relations entre la FFR et la Ligue (LNR) s'annoncent assurément tendues. Le nouveau président souhaite en effet renégocier la convention, signée en juillet à la va-vite selon lui, pour lui couper l'herbe sous le pied. Cette convention établit une liste de joueurs protégés et mis à disposition de l'équipe de France. Laporte veut notamment l'instauration de contrats fédéraux, un sujet qualifié de "casus belli" par le président de la LNR Paul Goze lorsqu'il avait été évoqué par Pierre Camou, prédécesseur de Laporte, après le fiasco de la Coupe du monde. Ce lundi, le président de Clermont, Eric De Cromières, a montré son mécontentement sur le sujet, soulignant que Laporte ne pouvait pas dénoncer la Convention.

Serge Simon et Bernard Laporte - 3 décembre 2016
Serge Simon et Bernard Laporte - 3 décembre 2016

Notre avis : De Cromières a été le premier président de club à réagir et il ne devrait pas être le seul. Laporte veut que le XV de France redevienne la vitrine du rugby français et il axe sa volonté sur les contrats fédéraux. Certains l'ont mis en place et cela porte ses fruits. Ce serait à tester mais avec un Top 14 aussi fort, cela va être très compliqué de trouver un accord/compromis avec les clubs.

2 - Quel avenir pour Guy Novès ?

Le contexte : Bernard Laporte a répété qu'il ne voulait pas changer le sélectionneur du XV de France. Mais Guy Novès, avec qui Laporte a reconnu n'avoir pas toujours été d'accord lorsqu'il entraînait les Bleus (2000-2007), pourrait très bien décider de jeter l'éponge. Il se laissait notamment le temps d'écouter le discours de Laporte, soulignant opportunément qu'il n'exprimait (son) potentiel que lorsqu'(il a) une grande liberté.

Guy Novès (XV de France)
Guy Novès (XV de France)

Notre avis : Laporte et Novès ne s'apprécient guère, il ne faut pas le cacher et Laporte avait la volonté de placer un autre personnage comme sélectionneur. Mais il ne peut pas d'un simple claquement de doigts mettre Novès sur la touche. Car ce dernier a réussi à se mettre dans la poche le public français. Sur ce sujet, c'est Novès qui est en position de force.

3 - Que des ressortissants français en EDF ?

Le contexte : Novès et Laporte n'ont pas la même vision des choses. Première source de crispation : la volonté de Laporte de mettre en avant les joueurs en termes de communication, alors que Novès a souligné que les internationaux n'étaient pas les représentants commerciaux du rugby français. Autre sujet : Laporte souhaite comme critère de sélection la nécessité d'être ressortissant français. Là, ça risque de faire jaser. Et Novès n'y est pas favorable.

Noa Nakaitaci (XV de France) contre l'Australie - 19 novembre 2016
Noa Nakaitaci (XV de France) contre l'Australie - 19 novembre 2016

Notre avis : Pour la communication, il y a un juste milieu à trouver même si Novès est partisan de servir de paratonnerre pour ses joueurs. En ce qui concerne "la nécessité d'être ressortissant français" pour être sélectionnable, on se dirige tout droit vers une bataille juridique.

4 - Un sponsor sur le maillot du XV de France ?

Le contexte : Bernard Laporte veut vendre le maillot du club de France à un sponsor afin de récolter une belle manne financière. Une idée qui partage les supporters, certains s'avouant contre pour ne pas dénaturer le maillot floqué du coq. Pour info, la France est la dernière grand nation à ne pas avoir de sponsor sur son maillot.

Camilel Lopez (XV de France) - 26 novembre 2016
Camilel Lopez (XV de France) - 26 novembre 2016

Notre avis : C'est juste dans l'air du temps. Même les All Blacks y ont cédé. Si un sponsor se signale, ce projet de Laporte est facilement réalisable.

5 - La fin du Grand Stade ?

Le contexte : Laporte a confirmé son intention de mettre fin au projet du Grand Stade souhaité par la précédente direction. Avec une réserve : il ne connaît pas les clauses de dédit du contrat constructeur signé en juin. Pierre Camou a cependant assuré dans son programme que le projet pouvait s'arrêter sans frais pour la FFR. A la place, Laporte souhaite notamment renégocier à des conditions plus avantageuses la convention qui lie la Fédération au Stade de France, voire entrer au capital du consortium. Là aussi, il a la main : celle-ci s'arrête en 2017, et l'Etat comme le Consortium ont intérêt à ce qu'un accord soit trouvé.

Je suis dans un état d'esprit constructif. je soutiendrai l'abandon du Grand Stade, mais opposé à la vente du maillot de l'EDF à un sponsor

— Alain Doucet (@AlainDoucetFFR) December 5, 2016

Notre avis : Le sujet est politique. L'actuel Premier Ministre, Manuel Valls, député de la première circonscription de l’Essonne entre 2001 et 2012, a toujours soutenu ce projet dans "son" département, à Ris-Orangis. Laporte estime lui que c'est un gouffre financier, au détriment des petits clubs. Il n'est pas impossible en tout cas que ce Stade ne sorte pas de terre. Et que les Bleus continuent de jouer au Stade de France, et de temps en temps en province comme l'espère Laporte.

6 - Pas de Top 14 le dimanche après-midi ?

Le contexte : Autre mesure potentiellement explosive, notamment au vu des contrats signés entre la Ligue et Canal+ (jusqu'en 2023), la suppression du match de Top 14 du dimanche après-midi, qui "tue" selon lui les clubs amateurs. Laporte a aussi l'ambition de réformer les calendriers professionnels, ce qui entrainerait une réduction du nombre de clubs en Top 14, ce dont ne veulent pas une majorité d'entre eux. D'une manière générale, Laporte veut que le monde professionnel partage davantage avec les amateurs son gâteau issu des droits télé. Impossible à mettre en place ? Laporte a un atout majeur dans sa manche : la FFR peut menacer de dissoudre la LNR. D'ici-là il y a plusieurs étapes à franchir, mais Laporte a tenu à rappeler qu'il n'y avait "qu'un patron" du rugby français : le président de la Fédération.

Paul Goze, le président de la LNR
Paul Goze, le président de la LNR

Notre avis : Laporte veut imposer sa patte et surtout respecter l'une de ses principales promesses de campagne, à savoir redonner de la place au rugby amateur. Le bras de fer avec Goze semble inévitable. De plus, le diffuseur a clairement son mot à dire car c'est lui qui paye. Cela promet de très longues discussions.

7 - Quelles places faites au rugby féminin et au VII ?

Le contexte : Ils constituaient 2 des 9 thèmes du programme Laporte. Et il est urgent de faire quelque chose. Les performances bien moyennes des équipes de France aux Jeux Olympiques ont démontré que le pays était en retard sur le rugby à VII. Laporte préconisait un championnat Elite Espoirs à VII. Et chez les Féminines, il veut voir le nombre de licenciées doubler sur 10 ans et passer à 30.000. Ainsi que la création de 30 sections féminines au sein des 30 clubs professionnels.

Sacha Valleau (France VII) à Dubaï - 2 décembre 2016
Sacha Valleau (France VII) à Dubaï - 2 décembre 2016

Notre avis : Il est temps de se poser les bonnes questions. Le rugby féminin et le rugby à VII doivent clairement se développer en France. Pour l'heure, c'est encore bien trop exsangue et flou. Il y a du pain sur la planche mais ce projet ne peut aller que dans le bon sens. Et les clubs devront jouer le jeu...

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