Dumoulin: "Pour que cette tournée soit belle, il faut à tout prix gagner contre les Pumas"

Vous êtes sorti à la mi-temps du match contre l'Australie. Comment vous sentez-vous ?

Alexandre DUMOULIN: J'ai pris une béquille au mollet contre les Fidji et cela m'avait pas mal handicapé toute la semaine. Je ne me suis entraîné ni le lundi ni le mardi et je n'étais pas sûr de pouvoir disputer le match. Cela a tenu, j'ai pu faire quarante minutes en serrant les dents mais mon mollet me gênait pas mal et le staff a préféré faire entrer Mathieu (Bastareaud, ndlr) qui était disponible et à 100 %. Cela va mieux même si je ressens toujours une petite gêne, mais la douleur est moins vive.

Votre sortie a modifié le système de jeu du XV de France et marqué une altération dans la fluidité des séquences. Cela traduit aussi l'influence que vous avez prise dans la ligne de trois-quarts…

A.D: Ça, c'est aux coachs qu'il faut le demander. Pour ma part, j'essaie à chaque fois de rentrer dans les lignes et de faire jouer après moi. Ne jamais enterrer le ballon fait partie de mes priorités. Chacun a sa propre technique et son propre jeu. Il faut s'adapter aux coéquipiers à côté de soi.

N'est-ce pas difficile de se griser avec le flot de commentaires élogieux à votre égard ?

A.D: C'est valorisant, c'est sûr. Maintenant, j'essaie de me remettre en question après chaque match. Ce n'est pas parce qu'on en a réussi un que c'est acquis. Il faut travailler pour être performant à chaque fois. C'est d'ailleurs ce que je ferai quand je rentrerai avec le Racing. Être plus performant, démontrer encore plus de qualités et on verra bien ce qui se passera. Ce qui est sûr, c'est que je me donnerai à 200 %.

Avez-vous senti un soulagement du groupe après cette victoire contre les Wallabies ?

A.D: C'est vrai que la victoire était importante pour nous. Non seulement pour venger ceux qui avaient subi les trois défaites en Australie, mais aussi pour se faire un bien fou au moral. Cette tournée restait pour beaucoup en travers de la gorge, les joueurs se faisaient chambrer et avaient été branchés en juin par les Australiens. Ils avaient vraiment à cœur de gagner et de leur imposer un énorme impact physique, ce qu'on a su faire. On aurait pu gagner comme perdre. Cela a tourné du bon côté et c'est très bien mais nous avons déjà basculé sur le match de l'Argentine. Pour que cette tournée soit belle, il faut à tout prix gagner contre les Pumas. On ne les prend pas du tout à la légère, on est déjà tous très concentrés pour faire un grand match samedi soir.

Si j'ai l'occasion de donner un essai à Teddy Thomas, je le ferais avec plaisir

Que vous inspire cette rencontre face à l'Argentine, où vous aurez en face de vous des joueurs que vous connaissez bien ?

A.D: C'est toujours excitant quand on se dit qu'on va jouer contre des partenaires d'entraînement et des amis que sont Juan Imhoff et Thomas Lavanini. On connaît leurs qualités au Racing. Concernant Juan, il a un raffût, mais pas que. Il a aussi énormément de vitesse. Il faudra bien défendre sur lui et lui mettre de la pression sur les ballons hauts car c'est son petit point faible. Plus globalement, cette équipe a battu l'Australie au dernier Four-Nations. Il faudra donc la prendre très au sérieux et bien préparer ce match, que ce soit collectivement et individuellement, pour pouvoir livrer une grosse partie.

Vous avez également évolué avec Juan Martin Hernandez au Racing. Quels souvenirs en gardez-vous ?

A.D: Juan est un magicien. Je crois que son meilleur poste est numéro dix. Il est capable de faire des passes à l'aveugle et des chisteras dans tous les sens. Il faut tout le temps qu'il invente une passe et qu'il ne fasse rien comme les autres. Nous devrons évidemment le surveiller et essayer de bien le prendre pour le cadenasser.

Votre partenaire Teddy Thomas marche sur l'eau actuellement. Le faire briller une nouvelle fois contre les Pumas fait-il partie de vos challenges personnels ?

A.D: Tout lui réussit en ce moment. Il ne faut pas qu'il se relâche, il a aussi du boulot à faire en défense. C'est tout de même un joueur incroyable, très bon sur le un contre un. Si j'ai l'occasion de lui donner un essai, je le ferais avec plaisir.

Vous avez été associé au centre à Wesley Fofana lors des deux derniers tests. Les automatismes commencent-ils à venir ?

A.D: Au fil des entraînements, on commence à se connaître. On arrive à se trouver et c'est bien. Après, nous n'avons pas fait énormément de matchs ensemble et nous devons beaucoup nous parler. Maintenant, cela reste du rugby. On doit prendre des initiatives, être au soutien de l'autre quand il le faut et essayer de trouver les meilleurs timings possibles. C'est en jouant des matchs qu'on arrivera à être, je l'espère, plus performant encore.