Hyardet: "En France, c’est notre formation qu’il faut revoir"

  • Alain Hyardet, conseiller du président Rivière à Perpignan
    Alain Hyardet, conseiller du président Rivière à Perpignan
  • Alain Hyardet - Perpignan
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Publié le Mis à jour
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Ancien international et aujourd’hui conseiller du président Rivière à l’Usap, Alain Hyardet (2 sélections) évoque quelques-unes des raisons qui peuvent expliquer les difficultés actuelles du XV de France. Plus que le format du championnat ou la concurrence des étrangers, il est convaincu que la base du problème est la formation. Une thèse défendue également par Mourad Boudjellal.

L’équipe de France

"Je ne suis pas dans le groupe France donc il m’est très difficile de donner de façon ferme et définitive les raisons de ces mauvais résultats. Mais lors de mon premier passage à l’Usap, entre 1996 et 1999, j’avais assisté à des matchs de Rugby League en Australie et en Nouvelle-Zélande et je m’étais forgé la conviction qu’il fallait travailler sur la technique individuelle. Quand, techniquement tu sais faire une passe de vingt mètres de chaque côté, que tu sais jouer au pied, que tu as toutes les armes techniques, tu peux tout greffer derrière, du projet tactique très simple jusqu’au projet le plus complexe. Aujourd’hui, on s’aperçoit que techniquement, on est en retard. Je suis gêné quand je lis que le problème des moins de 20 ans qui viennent de finir sixièmes de la Coupe du monde est physique (lire l'interview accordée par Fabien Pelous sur le sujet). Je crois que le problème est technique et il faut que tous nos meilleurs formateurs puissent s’occuper de ces problèmes techniques".

Les étrangers en Top 14

"Ils sont là car ils sont capables de faire des choses que certains joueurs français ne sont pas capables de faire. Quand on voit la façon dont Wilkinson gère un match, on se dit que c’est lui le meilleur, donc on choisit le meilleur. Alors équipons nos joueurs pour qu’ils puissent être aussi bons : savoir taper des deux pieds, scorer des deux pieds, gérer une partie… au fond, je suis persuadé que nous avons d’aussi bons jeunes, sinon meilleurs, que les nations du Sud mais il faut les faire travailler et ils joueront. Je discutais un jour avec un manager australien et lui disait qu’en Europe on considérait qu’un joueur était à maturité à 30 ans. Il m’a répondu qu’à 30 ans un joueur n’est plus fait pour le rugby : il a été blessé, il a une famille et il veut négocier un dernier contrat, tout le contraire d’un jeune joueur ! Par contre, ça veut dire que dès l’âge 12 ans, ils travaillent sur tous les aspects : tactique, technique, physique, mental. En France, les joueurs qui sortent des centres de formation à 22 ans jouent déjà depuis au moins 10 ans, on peut donc considérer qu’ils ont eu le temps de s’équiper pour être performant ! Après, il est évident que tout le monde ne peux pas jouer au plus haut niveau mais au moins créons les conditions pour que ces mecs puissent y jouer".

La formation

"Pendant quelques années, les Néo-Zélandais n’arrivaient plus à boucler la boucle en termes de formation. Tous les meilleurs joueurs partaient à l’étranger négocier un dernier contrat à la fin de leur aventure avec les All Blacks. Aujourd’hui, les anciens internationaux reviennent à la base, aident à la formation des jeunes joueurs et font passer le message. Car, j’en suis convaincu depuis longtemps, c’est notre formation qu’il faut revoir".

Alain Hyardet - Perpignan
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