Saint-André : "Une retenue dans ma joie"

Par Rugbyrama
  • philippe saint andré toulon 2011
    philippe saint andré toulon 2011
Publié le Mis à jour
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Présenté ce mardi midi par Pierre Camou comme le futur sélectionneur du XV de France lors d’une conférence de presse organisée à Toulon, Philippe Saint-André nous a livré quelques pistes concernant ses futures méthodes de travail en Bleu. Sans oublier le RCT pour qui il veut "mouiller le maillot."

On imagine la fierté qui doit être la vôtre après l’officialisation de votre nomination à la tête du XV de France…

Philippe SAINT-ANDRE : Je me suis toujours dit que si un jour on me proposait l’équipe de France, c’est parce que je le méritais. Si on ne me la proposait pas, c’est que je ne le méritais pas. Il y a quatre ans, en 2007, j’avais rencontré Bernard Lapasset. Il ne m’avait pas fait de promesse et quatre ans plus tard, alors que je suis en pleine préparation de ma saison avec le RCT, je reçois un coup de fil de la Fédération. J’ai été étonné parce que, contrairement à d’autres, je n’ai jamais fait de lobbying, je n’ai pas envoyé de sms aux gens pour dire que je voulais le job. Dans ma logique, j’essaye d’être concentré sur ce que je fais et si les choses arrivent, c’est que je les mérite. Je ne savais même pas que j’étais sur la liste des trois personnes et que j’étais le deuxième derrière Guy Novès. D’ailleurs, je suis fier d’être deuxième sur la liste derrière le plus beau palmarès du rugby français. Et je comprends que le troisième soit amer.

Quelle sera votre méthode de travail à la tête de l’équipe de France ?

P.S.-A. : J’ai une culture d’entraîneur très pragmatique, à l’Anglo-saxonne. J’aime travailler avec un staff élargi pour donner le moyen aux joueurs d’être meilleurs. Je ne veux pas qu’ils aient d’excuse. J’ai des points forts et des points faibles. L’important dans le management, c’est de prendre des gens autour de toi qui sont bons sur tes points faibles et en profiter pour améliorer tes points forts. J’ai toujours dit qu’il y avait des choses qu’il fallait faire évoluer. Je pense qu’il faut obligatoirement jouer l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie dès le mois de novembre. Pendant trois ans, mon staff et moi aurons un rôle qui consistera d’abord à optimiser les joueurs sur l’organisation collective et les détails, tout ça dans un temps minime. Depuis douze ans, je prépare quarante matchs par an. Là je vais en préparer onze. Je vais avoir du temps pour peaufiner les détails et réfléchir à des stratégies. Je vais aller souvent dans les clubs à la rencontre des entraîneurs du Top 14 et du Pro D 2. Pour avoir du dialogue mais aussi parce qu’à Brive par exemple, il y a peut-être actuellement un jeune joueur qui sera une star dans quatre ans. J’ai parlé avec Jean-Claude Skrela, il veut que nous soyons chefs de projet sur la recherche notamment.

Qui seront vos adjoints ?

P.S.-A. : Nous en reparlerons ultérieurement. Ne vous inquiétez pas, je vais trouver la bonne association des compétences.

Quel serait le meilleur timing pour entrer en fonction à la tête des Bleus ?

P.S.-A. : Le meilleur timing, ce sera quand mon président (Mourad Boudjellal, N.D.L.R.) sera dans une situation confortable concernant mon successeur. Je l’aiderai dans sa recherche d’ailleurs. Il n’y a plus de date. C’est aussi grâce à Mourad si je suis le futur sélectionneur de l’équipe de France.

Cela veut dire que vous êtes prêt à accompagner votre successeur ?

P.S.-A. : Oui ! Pour moi, c’est primordial. Il y a quelque chose de formidable à faire avec cette équipe cette saison. C’est pour ça d’ailleurs que j’ai une retenue dans ma joie par rapport au RCT. Je suis triste quand je pense que je vais quitter cette ville et ce stade. Mayol est exceptionnel. Cette ville pue le rugby. Mais j’ai toujours dit que je dirai oui à l’équipe de France si elle se présentait. J’ai toujours été clair là-dessus. Mais avant de partir, je veux donner le meilleur, mouiller le maillot jusqu’au bout. Le mot trahison est banni de mon vocabulaire. C’est pour ça que j’ai insisté pour que le président de la Fédération vienne aujourd’hui à Toulon où se trouve mon président actuel.

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