Bleus: Trinh-Duc à pied d'oeuvre

Il faisait partie des joueurs en balance. François Trinh-Duc sera pourtant bien l'ouvreur du XV de France, samedi contre l'Irlande. Auteur d'une prestation "plutôt mitigée" selon ses propres mots, le Montpelliérain a été maintenu par Philippe Saint-André, malgré la concurrence de Lionel Beauxis. Il savoure : "Il y a un nouveau projet à assimiler pour les trois-quarts. C'est bien de travailler dans la continuité pour trouver des repères et c'est donc plaisant de faire partie de l'équipe face à l'Irlande." S'il a été décisif sur trois des quatre essais samedi dernier, l'ouvreur est néanmoins conscient qu'il a trop alterné le chaud et le froid. "Il y a eu de bonnes choses sur les choix de jeu, la circulation et la défense, éclaire-t-il. Mais il y a aussi ces deux coups d'envoi ratés. C'est ma faute, j'en suis le seul responsable. Alors je ne suis pas forcément content. Il y a des points à améliorer."

"Ce sont juste des renvois"

Notamment ces deux renvois ratés... Et un jeu au pied encore irrégulier contre l'Italie. Saint-André a parlé "de faiblesses dans la stratégie générale au pied", et n'a donc pas pointé Trinh-Duc du doigt. "Cette étiquette du jeu au pied me colle souvent à la peau, se défend l'intéressé. Mais ce sont juste des renvois. Je me suis un peu trop précipité." Une faille qui a naturellement souligné l'absence de Lionel Beauxis, qui excelle dans ce secteur. Son nom a particulièrement circulé ces derniers jours au moment d'évoquer la composition des Bleus. François Trinh-Duc ne s'attarde pas là-dessus. Après un Mondial frustrant, au cours duquel il a perdu sa place au profit de Morgan Parra, il était simplement heureux de reprendre son rôle de leader de la ligne d'attaque. "C'était un peu mes retrouvailles avec le numéro dix en équipe de France, plaisante-t-il. Après tout ce qu'il s'est passé, je souhaite juste tourner la page, aller de l'avant."

Le joueur héraultais a désormais envie de reprendre définitivement les clés du jeu français. "Je ne repars pas totalement de zéro mais il y a des réflexes et des habitudes à trouver par rapport au système précédent", juge-t-il. Et contre l'Irlande, il sait parfaitement qu'il devra élever son niveau de jeu pour devenir (de nouveau) incontournable. "C'est positif d'avoir déjà un vécu commun avec Dimitri (Yachvili, N.D.L.R.) à la charnière et avec l'ensemble de la ligne de trois-quarts, ajoute Trinh-Duc. Cela peut être une forme de confort pour moi." Même si lui, plus encore que les autres, sait que tout confort reste relatif au niveau international...