Les absents de novembre ont eu tout sauf tort

Peut-on vraiment regretter d'avoir échappé à un tel désastre ? Voilà une pensée qui a dû traverser l'esprit de ces garçons qui n'ont pas vécu le cauchemar de novembre avec le XV de France, pour une blessure ou un choix du sélectionneur. Et ils sont quand même beaucoup à pouvoir espérer revenir à Marcoussis, morne plaine, en 2018.

À l'arrière, il ne fait que peu de doutes que Brice Dulin, remis en selle en équipe de France à la fin du dernier 6 Nations, mais qui a dû renoncer aux tests de novembre après une petite blessure contractée lors d'un Racing 92 – Oyonnax, reviendra fin janvier. Ses prestations avec le club francilien, en comparaison avec celles bien moins fringantes de Scott Spedding et Nans Ducuing - même si ce dernier peut arguer son inexpérience à ce niveau - lui ouvre grand la porte à un retour en bleu.

Fofana, Lamerat et des ailes fidjiennes pour recomposer la ligne de trois-quarts ?

Il devrait en être de même pour la paire de centres championne de France Fofana-Lamerat. Le premier a fait récemment son come-back sur les pelouses de Top 14 et doit évidemment retrouver du rythme et des sensations. Mais le responsable des arrières tricolores "Jeff" Dubois a assez regretté la perte de son "homme de base" pour ne pas lui refaire de la place dès que possible. Tout comme il le fera pour Camille Lopez quand ce dernier aura pleinement récupéré de sa fracture de la malléole. Au mieux pour la tournée de juin en Nouvelle-Zélande.

Sur les ailes, Teddy Thomas et Gabriel Lacroix n’ont pas été les moins méritants lors des derniers tests, au contraire de Yoann Huget. Mais des choix s’imposeront alors que Virimi Vakatawa aura terminé de purger ses cinq semaines de suspension et qu’un autre fidjien de naissance, Alivereti Raka (22 ans) sera a priori éligible pour le XV de France. Et les chances que Guy Novès se passe du phénomène clermontois dans cette période de crise sont à peu près aussi élevées que celle de l’Italie de remporter le 6 Nations. Le sélectionneur s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet et sa position est sans équivoque. Raka devrait ainsi être un des nouveaux visages du XV de France au prochain rassemblement à Marcoussis, à l’instar du Toulonnais Swan Rebbadj (22 ans), révélation du début de saison avec le RCT en seconde ligne et pressenti pour intégrer les Bleus à court terme.

Embouteillage en première et troisième lignes

Devant aussi, des retours sont à prévoir. En troisième ligne, les absents de novembre étaient ceux qui avaient le plus à craindre. Mais les défaillances de Louis Picamoles ainsi que la difficulté pour les petits nouveaux (Cancoriet, Macalou, Jelonch, et Sanconnie) à tirer leur épingle du jeu au cœur du marasme laisse une chance à Yacouba Camara, Loann Goujon, Damien Chouly voire Bernard Le Roux de prendre la tangente à moins de deux ans du Mondial Japonais.

Du côté des piliers, il y aura également match, surtout à gauche. Eddy Ben Arous, victime d’une fracture de fatigue peu avant France – Nouvelle-Zélande, nous avouait dans la semaine sa frustration "d’avoir perdu des sélections sur blessure" et être "particulièrement motivé pour regagner sa place en équipe de France". Il jouera des coudes avec Jefferson Poirot, et un troisième homme entrera peut-être dans la danse en la personne de Cyril Baille. Comme Noa Nakaitaci avec Clermont, le Toulousain n’a plus joué depuis une grave blessure au genou en avril. Même s’il parvient à retrouver du temps de jeu en club rapidement, Baille devra apporter quelques garanties sur ses aptitudes physiques alors qu’une si longue période sans compétition est toujours préjudiciable, surtout pour un pilier. Mais il aura une carte à jouer, comme tous les grands absents de novembre. Que ce soit avec le staff actuel ou pas.