Moscato: "Que l'équipe de France fasse péter un Grand Chelem en 2015"

  • Vincent Moscato en compagnie de Bernard Laporte
    Vincent Moscato en compagnie de Bernard Laporte
  • Vincent Moscato en compagnie du manager du Stade toulousain, Guy Novès
    Vincent Moscato en compagnie du manager du Stade toulousain, Guy Novès
  • Vincent Moscato lors de Stade français-Toulouse en 2008
    Vincent Moscato lors de Stade français-Toulouse en 2008
Publié le Mis à jour
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Suite de l'entretien accordé par Vincent Moscato où il est notamment sujet du Top 14 et de son lien avec le XV de France. Sans langue de bois... Et de ses voeux pour 2015

Quel est votre regard sur le Top 14 ?

Vincent MOSCATO: Très très positif. C'est une compétition sympa, très engagée, de très haut niveau avec beaucoup de stars dans le championnat. C'est presque le Top 14 qui efface l'équipe de France. Médiatiquement, il est présent tous les week-ends dans le cœur de tous ces gens qui aiment ce sport. C'est un super Top 14 de très bon niveau et c'est pour cela que nous devrions avoir une équipe de France qui tienne la route. Mais bon, dès que ça ne fonctionne pas, on ressort les vieilles histoires avec les "trop de matchs", "trop d'étrangers" etc... Il y en a qui n'ont rien du tout (sourires) !

Quelles formations vous semblent les mieux loties pour remporter le Championnat et la Coupe d'Europe ?

V.M: Toulon, toujours pareil. Clermont qui tourne bien. Il y a aussi Bordeaux-Bègles qui peut être un outsider. Cette équipe peut se surpasser avec le talent qu'on lui connait et pourquoi pas faire un parcours à la Montpellier d'il y a deux-trois ans où cette équipe était arrivée en finale. Sur la Coupe d'Europe, je vois bien Toulon ou Clermont.

Quelle(s) équipe(s) vous procure(nt) le plus de plaisir en Top 14 ?

V.M: Toulon, Bordeaux-Bègles et Clermont, pareil.

Si je mets des sous dans mon club, qu'est-ce que je m'en fous que l'équipe de France marche ?

Pourquoi n'adopte-t-on pas un système comme dans l'hémisphère sud en scindant les compétitions, ce qui a l'air de plutôt bien fonctionner en termes de résultats ? Et ainsi privilégier l'équipe nationale, au moins pour l'année de Coupe du monde...

V.M: Je ne crois pas qu'il faille privilégier l'équipe de France. Les clubs sont des entreprises et ce sont ces derniers qui paient les joueurs. Quelle est cette idée qu'il faudrait à tout prix privilégier l'équipe nationale ? Cela fait cinquante ans que l'on parle de ce sujet. Si j'ai un club, je priorise mon club. Si je mets des sous dans mon club, qu'est-ce que je m'en fous que l'équipe de France marche ? C'est super, c'est extra mais les joueurs que j'ai recrutés, je ne vais pas les mettre à la disposition des Bleus ! Ils sont à la disposition de leur employeur et du club. On te dit que l'équipe de France est la vitrine du rugby français mais ce n'est pas vrai. La vitrine du rugby français, c'est le Top 14 ! Ce sont les clubs et l'influence qu'ils ont pendant les matchs avec la forte affluence que ces derniers attirent qui vont conditionner que le Stade de France va être rempli pour le Tournoi. Qu'est-que c'est que ces mecs en communication ou en économie qui te font ce genre de raisonnements ? Sincèrement, est-ce que vous attendez avec impatience France-Ecosse ? Non. Est-ce que vous attendez avec impatience France-Italie ? Pas du tout. Par contre, est-ce que vous attendez avec impatience Stade toulousain-Toulon ? Oui. Il faut arrêter ! L'équipe de France a des jours où elle dispose des joueurs et puis voilà... Après tu y arrives, c'est bien, tu n'y arrives pas, tant pis et puis c'est tout. Faut arrêter de chialer comme des gonzesses, au bout d'un moment ça suffit ! Lièvremont et Laporte avaient les mêmes contraintes et cela ne les a pas empêchés de faire des finales de Coupe du monde, des Grands Chelems ou gagner des Tournois. Si nous avions le plus mauvais rugby et le plus mauvais système du monde, ça se saurait ! Le système idéal n'existe pas de toute façon.

Vincent Moscato en compagnie du manager du Stade toulousain, Guy Novès
Vincent Moscato en compagnie du manager du Stade toulousain, Guy Novès

Pensez vous que le Top 14 est le meilleur championnat du monde comme nous pouvons l'entendre ?

V.M: Je ne sais pas si c'est le meilleur championnat du monde mais c'est ce qu'il se fait de mieux je pense. Quand tu vois tous les joueurs qui y figurent avec quinze internationaux par équipe si ça ce n'est pas le meilleur championnat du monde...! Après, l'argent fait partie du professionnalisme. Les mecs à Toulon qui gagnent la Coupe d'Europe, ça les fait autant "bander" que l'oseille. L'argent est important et ça fait partie de leur métier qui ne dure pas très longtemps.

On entend souvent Mourad Boudjellal (président de Toulon) ou votre ami Bernard Laporte faire des déclarations tapageuses, à tort ou à raison d'ailleurs, parfois imités par leur homologue du Racing-Métro, Jacky Lorenzetti. Selon vous, cette stratégie de communication, c'est plus pour faire évoluer certaines choses du rugby français ou davantage pour mettre en avant leur club et leur(s) personnalité(s) ?

V.M: C'est souvent les deux. C'est aussi de l'égo. Tu n'es pas chef d'entreprise ou président d'un grand club sans avoir un égo. Donc à partir de là, le numéro un de l'équipe, il faut que ce soit le président. Ce dernier aime bien que les micros se tournent vers lui ce qui est légitime. C'est pour mettre en évidence ce qu'ils font, les bienfaits de leur politique, vendre leur club et se mettre en évidence. Il n'y en a pas beaucoup qui veulent rester dans l'anonymat. Ils ont raison et si ça leur fait plaisir, c'est super. Et je préfère cette attitude que des présidents qui n'ont aucune personnalité même si il y en a de moins en moins...

A questions "connes" il peut aussi y avoir réponses "connes"

On entend de plus en plus les observateurs dirent que le rugbyman par ses interventions dans les médias se "footbalise". Partagez-vous cette opinion ?

V.M: Peut-être que les questions des journalistes se foutent de lui aussi. A questions "connes" il peut aussi y avoir réponses "connes". Bien entendu que certains garçons n'ont pas une énorme ouverture au monde et que parfois les discours sont puériles. Faut bien savoir que ce genre de comportement a toujours existé. Quand tu as 20-25 ans et que tu es passionné par ce jeu, tu n'as pas forcément envie de lire le bouquin de Yann Artus-Bertrand. Il y en a pour qui l'exercice sera toujours plus facile que pour d'autres. De là à se "footbaliser", ce n'est pas forcément vrai.

Quel est votre coup de cœur de cette année 2014 ?

V.M: Toulon et son doublé Coupe d'Europe-Championnat.

Et votre coup de gueule ?

V.M: Je n'en ai pas spécialement. Je suis un peu déçu par notre équipe de France. Ce n'est pas général ni un coup de gueule mais c'est un triste constat qu'il faudra arriver à tourner à un moment donné. Je sais que ce n'est pas facile pour Saint André, Bru et Lagisquet mais j'espère que le déclic va venir.

Avez-vous un vœu à formuler pour 2015 ?

V.M: Pas de vœux particulier et on est jamais très original dans cet exercice. Juste que ça aille bien. Et que ce championnat dégagera quelque chose de sensationnel sur la fin avec une équipe inattendue. Je parlais de Bordeaux-Bègles par exemple. Et que l'équipe de France fasse péter un Grand Chelem, ce sera bien.

Vincent Moscato lors de Stade français-Toulouse en 2008
Vincent Moscato lors de Stade français-Toulouse en 2008
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