Australie, c’est grave docteur ?

Par Rugbyrama
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Le sursaut attendu et espéré ne s’est pas produit. Samedi face aux Springboks, les Wallabies de Robbie Deans ont encaissé leur quatrième défaite consécutive dans ces Tri-Nations 2009 au terme d’une prestation décevante. Le mal est là.

Un record a été battu samedi à Perth. A coup sur, ce n'est pas le genre de records que les Wallabies devaient être pressés de dépasser. Pour la première fois, l'Afrique du Sud a inscrit 32 points sur le sol australien, rendant le goût de la défaite encore un peu plus amère pour les hommes de Deans.

Une période noire se dessine en effet ; les deux contre performances réalisées par les Wallabies en quinze jours à domicile, achèvent en effet de mettre au jour des doutes et des carences, que de nombreux signes annonçaient. Perdre face aux Blacks constituait déjà en soi un affront pour le peuple australien, mais enchainer la semaine suivante en encaissant quatre essais face aux Boks, en livrant une prestation très décevante, c'est trop pour ne pas se poser quelques questions.

Crise sportive

Depuis l'accession de Robbie Deans au poste d'entraineur en 2008, les résultats sont à la baisse. Il serait stupide d'enterrer le coach de la sélection aussie, en le rendant responsable de tous les maux, mais si on pouvait parler de collectif en construction, ou en phase de maturation, plus d'un an après sa prise fonction, cet argument semble avoir vécu. En outre, il existe un certain nombre de joueurs de l'ancienne garde dans l'effectif, à même de fournir une assise et d'encadrer la fougue et le manque d'expérience des jeunes talents, effectivement encore en apprentissage. Ainsi, il pourrait bien s'agir d'un certain déclin sportif. Il est difficile aujourd'hui de trouver une lisibilité dans le projet de jeu instillé par le coach néo-zélandais.

Les Australiens ont-ils perdu leurs vertus ? En principe d'une précision et d'une rigueur chirurgicale, loués pour leur réalisme, leur sang froid, et leur capacité presque scientifique à mener les matchs, ils se sont montrés lors de leurs dernières sorties d'une médiocrité inhabituelle, bien en deçà de leur potentiel. Faillite défensive (particulièrement flagrante samedi sur l'essai de Du Preez), indigence offensive, indiscipline chronique, maladresse sous les ballons hauts, et des fautes de mains trop nombreuses. Bref, une déroute technique et stratégique inquiétante.

Retour en arrière ?

Peter de Villiers n'a pas manqué l'occasion d'enfoncer le clou en déclarant froidement : "Du coté des Wallabies, ils ont tenté des choses bizarres qui étaient condamnées à l'échec dès le départ, un truc que même des débutants savent." Les voilà donc habillés pour l'hiver.

Des débutants, le mot est certes fort et exagéré, reste que les déclarations des joueurs australiens sont assez surprenantes, et attestent qu'un recul s'est produit concernant le niveau de l'équipe : "On sent que nous avons un gros potentiel mais nous faisons encore trop d'erreurs idiotes", analysait le pilier Benn Robinson. Le problème étant justement que ce potentiel, reconnu de tous, peine à se matérialiser et à porter ses fruits. "Nous continuons d'apprendre mais nous manquons de constance. C'est un dur apprentissage mais il faut en passer par là pour que les joueurs apprennent et se durcissent mentalement." ajoutait Robbie Deans. A quand la prochaine étape ? Celle des certitudes ?

Les Australiens vont devoir frapper un grand coup samedi prochain pour leur revanche face aux Springboks. Sinon, le discrédit sera définitivement jeté sur cette sélection en panne de performances sportives.

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