Une question de fierté

Sur le papier, l"enjeu de ce match n"est pas particulièrement palpitant. Entre une équipe sud-africaine sans aucun espoir de victoire finale et son homologue australienne qui resterait en course cas de défaite, le résultat de ce match ne semble pas primordial. C"est vrai sur le plan comptable. Mais sur le pré, c"est une autre logique qui s"appliquera.

Les Wallabies, qui se sont imposés samedi dernier (27-15) en Afrique du Sud pour la première fois depuis 2000, entendent en effet remporter un troisième succès d'affilée face aux champions du monde. Car une victoire les mettrait dans des conditions idéales pour aborder leur "finale" contre les All Blacks en Nouvelle-Zélande le 13 septembre. Ils ne veulent pas ralentir avant le sprint final pour décrocher un titre qui leur échappe depuis 2001. Pour cela, ils pourront compter sur leur troisième ligne Rocky Elsom, blanchi en appel de sa suspension d'une semaine. Cinq changements ont été effectués dans le XV de départ victorieux à Durban samedi dernier : Ashley-Cooper fait son retour à l'arrière tandis que le centre Tahu remplace Barnes, blessé, et que Waugh prend le poste de Smith en troisième ligne. McMeniman pallie la blessure de Vickerman en deuxième ligne et Polota-Nau a été préféré à Moore au talonnage.

De Villiers menacé

Bien qu'ils évoluent à l'extérieur, les Australiens partent favoris de cette rencontre. Car les champions du monde font bien pâle figure en ces Tri-Nations 2008. Mis à part leur victoire historique à Dunedin en Nouvelle-Zélande (30-28), ils sont passés à côté de tous leurs matchs. La pression sera forte sur leurs épaules samedi. Le public attend une réaction après deux défaites consécutives à domicile et l'entraîneur Peter de Villiers, qui a pris la succession de Jake White après le titre mondial de 2007, sait que son poste est en jeu malgré l'appui (officiel) de sa Fédération ."On a besoin de gagner ce match pour l'Afrique du Sud, pour le staff technique et tous ceux impliqués pour les Springboks, explique le capitaine Victor Matfield. S'il y a une chose dont nous ne voulons pas, c'est nous retrouver pour la fin de la et nous demander encore où nous en sommes et ce qui ne va pas. On a besoin de regagner de la confiance."

De la confiance, ils en ont pourtant. De la part de leur sélectionneur en tout cas. De Villiers a maintenu sa confiance au XV de départ défait samedi dernier à Durban, à l'exception de l'ailier JP Pietersen, blessé, et du pilier CJ van der Linde, suspendu pour avoir asséné un coup de tête à Sam Cordingley. Ils sont respectivement remplacés par Odwa Ndungane et Brian Mujati.