Le pari de De Villiers

On s'attendait à du grand ménage. Après le premier "fanny" des champions du monde à domicile contre les All Blacks samedi dernier, les observateurs (et les supporters) pensaient que Peter de Villiers allait prendre des sanctions contre ses joueurs. Mais le sélectionneur sud-africain, qui ne cesse de surprendre depuis sa prise de fonction à l'issue de la dernière Coupe du monde, en a décidé autrement.

Reconduits les du Preez et autres Burger, pourtant vraiment décevants au Cap le week-end dernier. A l'aile, le remplacement de Bryan Habana par Jongo Nokwe (1 sélection) ne tient qu'à la blessure aux ischio-jambiers du champion du monde. Le seul à avoir payé l'addition, c'est l'arrière Percy Montgomery, qui laisse sa lace à l'habituel titulaire du poste, Conrad Jantjes. Il faut dire que l'ancien Perpignanais ne s'était pas montré bien brillant à l'occasion de sa 100e sélection. Le troisième ligne Joe Van Niekerk ou le centre François Steyn, dont on attendait les retours, restent pour leur part sur le banc.

Un pari risqué

Mais à quoi donc joue Peter de Villiers ? Le coach sud-africain ose en fait un pari risqué. Certes cette équipe a montré un visage bien pâle face à la fougue et à la créativité néo-zélandaises. Mais qui mieux qu'elle peut réagir ? Qui plus qu'elle a la rage au ventre de s'être faite ridiculiser chez elle, alors qu'elle était censée fêter la 100e cape de l'un de ses plus grands joueurs ? Risqué donc, mais de Villiers fait confiance à ses joueurs comme il ne cesse de le dire.

L'autre argument de cette stratégie tient... dans la stratégie justement. C'est là qu'il faudra opérer des changements, plutôt que dans la composition de l'équipe, pour venir à bout des Australiens samedi. Car comme le rappelait le capitaine sud-africain, Victor Matfield, après le match contre les Blacks : "Nous avons joué beaucoup mieux que ce que suggère le score final mais nous avons également fait les mauvais choix aux mauvais moments." Peter de Villiers a-t-il fait le bon choix ? Réponse ce week-end. Il avait promis que ses joueurs allaient "se remettre" de leur contre-performance. Il n'a plus qu'à croiser les doigts.