Les Blacks dans le trou noir

La fédération néo-zélandaise va commencer à nourrir de sérieux regrets. Parce qu'elle n'a pas cru en Robbie Deans(pourtant beau-frère de l'un des hommes forts de la NZRU), elle a en partie tendu le bâton pour se faire battre. Deans se proposait pour prendre la succession de Henry. Mais la technique rodée de l'ancien entraîneur des Crusaders a franchi les frontières pour se mettre au service du rugby australien.

Résultat : en l'absence de Richie McCaw et parce que le rugby néo-zélandais n'a pas voulu changer une méthode qui perd, voici les All Blacks qui encaissent pour la première fois depuis 2004 une deuxième défaite consécutive. Après les Sud-Africains, venus s'imposer pour la première fois de leur histoire à Dunedin il y a deux semaines, les Australiens ont fait chuter ce qui n'est plus la machine de guerre des dernières années.

Zone de turbulences

Réputée pour gagner - sauf en Coupe du monde -, l'équipe à la fougère argentée floquée sur le maillot est en pleine période de turbulences. Et d'avoir perdu contre une formation entraînée par l'un des siens n'arrange vraiment rien à l'affaire. Ce samedi à Sydney, grâce à un Carter qui a souvent porté à bout de bras sa formation, les Blacks ont réussi à prendre le score après avoir été mené 10-0 au bout de 10 minutes. Habituellement, lorsqu'ils retournent une situation en leur faveur, c'est pour signer la victoire. Mais là, ce ne fut pas le cas. La faute à un trop grand nombre de fautes mais aussi à beaucoup de choix discutables de Muliaina, malgré quelques étincelles de génie, ou encore de So'oialo...

Bref, la fougère ne brille plus et montre que prise à la gorge (par une redoutable organisation défensive), elle rentre dans le commun des mortels. Comme n'importe quelle autre équipe de rugby. Les commentateurs néo-zélandais implorent les cieux pour un retour rapide de Richie McCaw qui a assisté impuissant à la défaite des siens aux côtés de sa compagne dans les tribunes de l'ANZ de Sydney.

Samedi prochain à Auckland, pour le match Nouvelle-Zélande-Australie, Henry, ses joueurs et peut-être McCaw devront avoir trouvé la solution pour renouer avec la victoire sans quoi les turbulences pourraient se transformer en véritables secousses sismiques. Henry jouait gros ce samedi face à Deans. Dans huit jours, il jouera à quitte ou double.