Le départ de Septar a fait sortir Godignon de ses gonds

  • Nicolas Godignon (Brive) - 29 janvier 2016
    Nicolas Godignon (Brive) - 29 janvier 2016
  • Fabien Sanconnie (Brive) sonne la charge contre La Rochelle
    Fabien Sanconnie (Brive) sonne la charge contre La Rochelle
  • Nicolas Godignon, entraîneur en chef de Brive - mai 2015
    Nicolas Godignon, entraîneur en chef de Brive - mai 2015
  • Atila Septar (1er en partant de la gauche au deuxième rang) lors de la photo d'avant-match France-Irlande U20
    Atila Septar (1er en partant de la gauche au deuxième rang) lors de la photo d'avant-match France-Irlande U20
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MERCATO - Actuellement dans l’actualité d’un bon début de Tournoi avec l’équipe de France des moins de 20 ans, Atila Septar est un jeune de 20 ans qui incarne le bon travail de la formation briviste. Mais au moment de signer son premier contrat professionnel, le trois-quarts centre du CABCL a décidé de quitter son club formateur, provoquant la colère de son entraineur Nicolas Godignon.

Brive n’est pas le genre de club qui se renforce à grand coup de transferts retentissants. Le club corrézien, qui sait qu’il doit composer avec un budget limité et peu extensible, a pris le parti de privilégier la formation de jeunes joueurs au potentiel avéré. C’est un secteur essentiel afin de continuer à faire croître un club qui compte dans le paysage du rugby français, et qui compte se stabiliser durablement dans l’élite.

Fabien Sanconnie est aujourd’hui le meilleur exemple de cette promotion interne. Passé par le centre de formation et l’équipe Espoirs, le jeune troisième ligne multiplie les feuilles de matches depuis le début de la saison. Au cœur d’un groupe dont on connaît les vertus de solidarité, Sanconnie prend de l’épaisseur tout en étant protégé par son staff technique. Aujourd’hui son travail commence à payer, à tel point qu’il semble s’inscrire dans le futur du rugby français. Le joueur serait même déjà surveillé du coin de l’œil par le staff de Guy Novès…

Fabien Sanconnie (Brive) sonne la charge contre La Rochelle
Fabien Sanconnie (Brive) sonne la charge contre La Rochelle

Godignon: "Je pense qu'il a été mal conseillé"

Dans la lignée de cette formation, Brive misait également beaucoup sur Atila Septar. Trois-quarts centre de 20 ans issu de la formation briviste, ce fils d’ex-international roumain représentait le futur du club limousin. Mais contrairement à Fabien Sanconnie, Septar a décidé d’orienter la suite de sa carrière loin de la Corrèze. Un choix qui interpelle clairement son entraineur Nicolas Godignon: Il existe des joueurs qui font des choix de carrière plutôt surprenants. Atila avait tout pour bien faire ici puisqu’on comptait vraiment sur lui pour le futur. Mais quand on est mal conseillé et que l’on écoute les mauvaises voix, on se dirige parfois dans la mauvaise direction. Je trouve son choix quelque peu navrant et cela me met vraiment en colère parce qu’on avait tracé un bel avenir pour lui au club, avec les portes grandes ouvertes, et je ne pense pas qu’il se rende vraiment compte de cela. On lui souhaite tout de même bonne chance car il existe d’autres clubs que Brive pour arriver au plus haut niveau. On sait qu’il assumera ses choix mais je pense qu’il a été mal conseillé et qu’on a voulu aller trop vite pour lui .

Nicolas Godignon, entraîneur en chef de Brive - mai 2015
Nicolas Godignon, entraîneur en chef de Brive - mai 2015

Le coach briviste évoque clairement l’entourage du joueur, qui a semble-t-il influé sur la décision du joueur de mettre le cap sur de nouveaux horizons. Au cœur de cet entourage, Nicolas Godignon pointe l’importance des agents de joueurs dans le choix des jeunes: Certains agents se placent dans la course pour faire tourner des têtes. C’est une profession nécessaire pour gérer les carrières des joueurs et mener des négociations, mais je pense que leur rôle doit aussi consister à aider les joueurs dans leurs choix de carrière. Heureusement, beaucoup font un excellent travail et on a l’occasion de travailler avec des gens sérieux et qui mettent les joueurs au cœur de leur activité, plus que le chiffre d’affaires qu’ils peuvent obtenir .

Des contacts avec Clermont ?

Au cœur d’une période où le recrutement est au centre des échanges entre les divers acteurs du marché des transferts, on ne sait pas encore quel choix retiendra l’attention d’Atila Septar. D’après La Montagne et Midi Olympique, des contacts auraient été établis entre le joueur et des clubs de Top 14 ou de Pro D2. Parmi les pistes évoquées, Clermont semblerait avoir une longueur d’avance, mais pour le moment aucun document n’aurait été signé. Pour sa part, le CABCL n’est pas resté inactif, et a tout fait pour obtenir les faveurs du joueur pour la signature de son premier contrat professionnel.

Tout le monde au club -joueurs, staff technique, directeur du centre de formation et dirigeants-, a pris le temps de bien discuter avec lui et de lui expliquer comment on voyait les choses, avec honnêteté et sincérité, pour l’aider à atteindre le haut niveau dans les meilleures conditions. Mais aujourd’hui, il n’a malheureusement pas les oreilles assez grandes ouvertes pour comprendre ce genre de discours . Dès lors, Atila Septar terminera sans doute la saison loin du groupe professionnel et n’aura probablement jamais l’occasion de mesurer sa progression au sein de son club formateur.

Atila Septar (1er en partant de la gauche au deuxième rang) lors de la photo d'avant-match France-Irlande U20
Atila Septar (1er en partant de la gauche au deuxième rang) lors de la photo d'avant-match France-Irlande U20

Quid de la protection des jeunes joueurs en fin de formation ?

Pour un club formateur, l’investissement consenti sur un jeune joueur est toujours important, tant sur le plan humain que financier. Il apparaît donc légitime d’attendre des retombées pour le futur du club ayant mis les moyens d’aider un joueur d’atteindre le haut niveau. Au delà du cas particulier de son trois-quarts centre Espoir, Nicolas Godignon estime qu’il est sans doute nécessaire de mener une réflexion sur la protection des jeunes joueurs au sortir des centres de formation, comme cela a pu se faire auparavant dans le monde du football: C’est un peu navrant parce qu’on perd un élément important de notre formation. Aujourd’hui, il existe des clubs qui viennent piller le travail des autres clubs et il faut se battre afin d’éditer des règles qui permettront de protéger un peu mieux nos centres de formation. Mais aujourd’hui, si un joueur s’en va, il laisse aussi des opportunités aux autres ! Je n’en veux pas à Atila qui a fait son choix mais ça me laisse un goût amer car il y a une forme d’incompréhension.

Car même si l'entraîneur en chef briviste est évidemment déçu de la décision de son joueur, l’important reste l’avenir d’un jeune en devenir. Sur ce genre de situationn, beaucoup de gens peuvent avoir l’impression d’avoir leur mot à dire. Néanmoins, je souhaite le meilleur à Atila pour la suite de sa carrière. C’est un garçon que j’apprécie beaucoup et c’est aussi pour cela que cette situation me met en colère.

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