Chouly, l'odyssée de l'espace

Par Rugbyrama
  • Damien CHOULY - argentine france - 17 novembre 2012
    Damien CHOULY - argentine france - 17 novembre 2012
Publié le Mis à jour
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Parti de France dimanche à six heures du matin, Damien Chouly a bouclé une trentaine d'heures plus tard, en jouant une petite demi-heure contre les Blues, un voyage qui l'a mené de Perpignan à Auckland, en passant par Clermont, Paris, Dubaï puis Melbourne.

"Je veux remercier Damien Chouly, que j'ai appelé assez tard dans la nuit de samedi dernier... il y avait un peu de musique en fond, mais il a tout de suite été OK pour jouer en arrivant, sachant que Thierry Dusautoir et Louis Picamoles seraient trop justes pour ce match de mardi." Oui, en conférence de presse, Philippe Saint-André pouvait bien rendre hommage au troisième ligne de Clermont. Parce que l'effort accompli par Damien Chouly le mérite.... Combien de joueurs ont-ils déjà disputé une demi-heure d'un match de haut niveau, cinq heures seulement après avoir bouclé un voyage aux antipodes ? On se demande s'il existe seulement un précédent... "J'étais chez des amis à Perpignan quand un numéro masqué m'a appelé en pleine soirée, se marrait après le match le joueur de l'ASMCA. Comme je réponds toujours, j'ai décroché. Et puis, je savais aussi que Fufu s'était fait mal à la cheville, donc je m'étais dit que..."

Vélo, muscu, puis hydratation

Bien vu. C'est ainsi que, quelques heures plus tard, Damien Chouly entamait son odyssée. "J'ai emprunté une voiture à un collègue et je suis parti à 6 heures du matin de Perpignan pour rejoindre Clermont, puisque mes affaires étaient là-bas. J'ai atterri à deux heures de l'après-midi à Roissy, où j'ai pu essayer mon paquetage, avant de passer un moment à l'hôtel en attendant de prendre le premier avion. Pour ne pas perdre de temps, et comme je savais que je serais remplaçant en arrivant et qu'il faudrait arriver le plus frais possible, j'ai effectué une petite séance de vélo et de musculation." Le vol à proprement parler pouvait alors commencer, via Dubaï, puis Melbourne. "En classe business, c'est toujours plus agréable... Mais j'ai vraiment senti passer le deuxième avion, surtout qu'il y avait une escale longue de trois heures entre les deux premiers. J'ai essayé de boire beaucoup, pour ne pas arriver déshydraté. Sur le voyage, j'ai du descendre 5 litres d'eau et dormir environ cinq heures."

"L'expérience des Barbarians français"

Restait alors, après l'arrivée à Auckland, le plus difficile. Jouer... Et répondre à cette question cruciale : finalement, le plus difficile, c'est de jouer avec une gueule de bois, ou un jet-lag de dix heures ? "Franchement, on peut dire que les matchs que j'ai déjà disputés avec les Barbarians français ont constitué une bonne expérience dans l'approche de ce genre de rendez-vous, souriait Chouly. Deux ou trois boissons énergisantes, et c'est parti..." Même si Guilhem Guirado, passé en position de troisième ligne en cours de partie, faillit lui jouer un bien mauvais tour. "Quand je l'ai vu passer flanker, je me suis dit : ce n'est pas possible, il ne va pas faire tout le match ! Mais finalement, j'ai eu la chance d'être appelé deux minutes plus tard..." Et d'entrer aussitôt dans la partie. "Je n'ai pas réfléchi. Le premier contact est arrivé vite, le premier plaquage aussi. D'entrée, j'ai été dans le rythme."

Jusqu'au bout. Au point de présenter, après la rencontre, un visage étonnamment reposé. "Là, je suis encore sur l'adrénaline de la rencontre. J'aurai probablement un coup de moins bien un peu après." Pas de soucis pour autant : Damien Chouly pourra ainsi s'endormir sans avoir à songer aux polémiques qui auraient pointé en cas de blessure... "C'est drôle, ces considérations ne m'ont traversé l'esprit que lorsque je suis arrivé en Nouvelle-Zélande, en voyant les journalistes à l'aéroport. C'est toujours comme ça... Avant, je ne m'étais pas posé la question. Je suis juste très content d'être là pour cette super expérience." Qu'il ne s'agit plus que de faire durer.

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