Reggiardo : "Agen se prépare pour exister"

  • Mauricio Reggiardo, le coach d'Agen
    Mauricio Reggiardo, le coach d'Agen
  • Mauricio Reggiardo et Stephane Prosper, de dos (Agen)
    Mauricio Reggiardo et Stephane Prosper, de dos (Agen)
  • Mauricio Reggiardo - SU Agen
    Mauricio Reggiardo - SU Agen
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Un an après sa relégation, le SUA se prépare pour une 75e saison dans l'élite. Avec en ligne de mire, l'idée de fêter son 110e anniversaire avec le maintien. A cinq semaines de la reprise, l'entraîneur Mauricio Reggiardo raconte sa façon d'appréhender le défi.

Dans cinq semaines aura lieu l'ouverture du Top 14 : comment vivez-vous ce décompte ?

Mauricio REGGIARDO : En choisissant le 1er juillet, nous avons été parmi les derniers à reprendre. On a toujours le sentiment de ne pas avoir de temps ou que celui-ci passe très vite. Mais ça va même si les sentiments se mélangent : on est anxieux, on a envie que ça démarre et surtout d'être prêt. On se prépare avec cette idée. Il n'y a pas de pression mais nous avons conscience de faire face à des obligations de résultats, d'objectifs. Et si pression il devait y avoir, mon fonctionnement fait que je chercherai à la transformer en motivation.

Avez vous le sentiment que les joueurs ont pris la mesure du défi ?

M.R : Certainement parce que la grande majorité de notre effectif a joué en Top 14. J'ai un vécu en Top 14, Stéphane Prosper aussi connaît. On sait où on met les pieds. Et on se prépare pour exister.

Mauricio Reggiardo et Stephane Prosper, de dos (Agen)
Mauricio Reggiardo et Stephane Prosper, de dos (Agen)
Il faut être prêt à affronter les difficultés : et là, c'est bien de connaître le mec d'à côté pour être prêt à souffrir avec lui

Sur quoi construisez-vous votre discours ?

M.R : L'idée première c'est de travailler sur l'état d'esprit. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, on sait que la saison sera dure. Il faut être prêt à affronter les difficultés : et là, c'est bien de connaître le mec d'à côté pour être prêt à souffrir avec lui. On a mis l'accent sur cela. Notre idée, c'est construire un groupe pour créer une équipe. Dans le rugby pro, je crois que nous sommes tous plus ou moins au même niveau en terme d'entraînements, d'infrastructures, d'utilisation de la vidéo. Dans ce contexte, je crois que ce qui peut faire la différence c'est la force d'un groupe, son état d'esprit.

Un peu à l'image du Stade français en 2015 ?

M.R : Il y a d'autres exemples : Toulon quand le club joue trois finales de Coupe d'Europe de suite, Clermont l'an passé. C'est l'état d'esprit qui a fait la différence.

La Rochelle qui était en Pro D2 en même temps qu'Agen en 2013/2014 fait-elle désormais figure d'exemple ?

M.R : Agen revient en Top 14, deux ans après avoir fini avant dernier : avec la formule en vigueur cette saison, le club ne serait pas descendu directement... Maintenant, c'est certain que le modèle de La Rochelle est à suivre : pour sa troisième saison dans l'élite, La Rochelle s'est qualifiée en demi-finale et a joué une finale de Coupe d'Europe. Le Stade rochelais s'est développé de façon extraordinaire parce qu'il a su construire : aussi bien sur le plan sportif que le club en lui-même. Collazo a fait un boulot extraordinaire et moi j'ai du respect pour les gens qui travaillent ainsi. Il a fait un recrutement ciblé, il a bien entouré ses joueurs, il a su les accompagner.

Mauricio Reggiardo - SU Agen
Mauricio Reggiardo - SU Agen
Collazo a fait un boulot extraordinaire et moi j'ai du respect pour les gens qui travaillent ainsi

Le recrutement du SUA est-il terminé pour cette saison ?

M.R : Nous n'avions qu'une idée : que chaque nouveau joueur apporte une plus-value. On n'a pas voulu recruter pour faire le nombre. Pour l'instant, nous sommes très heureux de notre groupe sachant qu'il nous reste la possibilité de disposer encore de trois joueurs supplémentaires. Cela ne veut pas dire que ce sera le cas. Gagi Bazadze a préféré arrêter le rugby plutôt que de vivre une aventure avec nous : on ne vas pas le remplacer et privilégier une solution interne. C'est la marque de fabrique du SUA : faire confiance aux jeunes. Sur notre 37 contrats professionnels, 14 sont issus de notre formation. Les dernières recrues vont arriver : Qera est attendu ce mardi et McIntyre dont le visa est bloqué, en fin de semaine.

Avez vous choisi votre capitaine ?

M.R : Rien n'est officiel mais nous avons été très contents l'an passé de notre capitaine Antoine Erbani. Il a eu droit à de plus longues vacances parce qu'il a participé à la tournée des Barbarians mais pendant cette période on l'a eu quotidiennement au téléphone. Dans pas longtemps, nous devrions officialiser notre décision.

@agen_rugby est ravi de récupérer son Capitaine de retour sur le terrain après sa tournée avec @Barbarian_RC ! Bonne Prépa Antoine ! ?? pic.twitter.com/OJTZrPQ88C

— Agen Rugby - SUA LG (@agen_rugby) July 23, 2017

Mathieu Blin est parti : vous voilà en première ligne avec Stéphane Prosper. Comment vivez-vous cette nouvelle organisation ?

M.R : Mathieu a fait du très bon travail. Après, au SUA, le plus important doit rester le projet et non pas les hommes. Si demain nous ne sommes plus là avec Stéphane, le club doit continuer à fonctionner . On a très bien travaillé avec Mathieu mais le club s'est structuré autrement. Et nous, on s'adapte. Moi, sur le fond, j'ai toujours la même volonté : m'investir à 100 %. Je me sens adopté à Agen. Je donne tout pour le SUA, je mets tout mon coeur, je crois que c'est perceptible. C'est donnant-donnant finalement.

Si certains croient que ce sera un match amical face à Soyaux-Angoulême, ils se trompent. C'est une opportunité. À eux de la saisir.

Lundi, vous étiez à la journée de travail des entraîneurs du Top 14 et des arbitres : qu'est-ce que vous en avez retenu ?

M.R : J'ai trouvé cette journée très positive. Je me suis déjà rendu précédemment à des réunions de ce genre mais là, j'ai senti que c'était particulièrement constructif. Il s'agit de construire ensemble et non pas en opposition. Ensemble on va arriver à faire progresser le rugby : on va gagner en vitesse, accroître le temps de jeu réel. On a parlé de la mêlée aussi, des nouvelle directives : j'ai apprécié. Cela va dans le sens d'un jeu plus rapide, de la disparition de petites tricheries que le rugby ne mérite pas.

Philippe Sella, Directeur Rugby de @agen_rugby, revient sur la réunion qui s'est tenue ce matin avec la DNA @FFRugby @top14rugby #arbitrage pic.twitter.com/67wDOcuxV5

— Ligue Nationale de Rugby (@LNRofficiel) July 24, 2017

Vendredi vous disputerez votre premier match amical contre Soyaux-Angoulême : pourquoi avoir choisi une formation de Pro D2 ?

M.R : Il faut surtout prêter attention au fait que cette équipe va disputer son deuxième match après 4 ou 5 semaines de préparation. Je m'attends à un match difficile. On a joué Soyaux-Angoulême l'an passé et je sais les qualités de cette équipe, très physique. Après, nous affronterons Castres puis La Rochelle : ça va aller crescendo. Mais je préfère prévenir : je ne présente pas cette rencontre comme un match amical. Nos joueurs sont évalués chaque minute de chaque entraînement. Ça sera une évaluation là aussi. Si certains croient que ce sera un match amical, ils se trompent. C'est une opportunité. À eux de la saisir.

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