Retière, joueur-orchestre stoppé en plein vol
TOP 14 - Mauvaise nouvelle pour le Rochelais Arthur Retière, gravement blessé à Brive, alors qu'il s'affirmait dans le grand bain du Top 14. Avec une fraîcheur et une polyvalence qui faisaient du bien à son club, et à lui-même.
La vie est parfois injuste. Brillant lors de la première journée de championnat contre Brive, auteur de deux essais, le Rochelais Arthur Retière a laissé des plumes en Corrèze. Le diagnostic, cruel, donne une rupture des ligaments croisés du genou gauche, ce qui devrait le tenir éloigné des terrains durant 6 mois. C'est un coup dur pour le Stade rochelais. Pour Arthur Retière, cette blessure est une fausse note dans un palmarès qui enchante une vitrine d’auto-école dans le bourg de Nuits-Saint-Georges en Côte d’Or, là où le Bourguignon a appris à conduire.
À 7 ou à 15, le jeune Arthur, fils aîné du DTN Didier Retière, possède en effet de solides références et titres avec les équipes de France jeunes. Tout en jouant à différents postes. Pour l’ouverture du championnat samedi dernier, il était ainsi titulaire à l’arrière de la formation rochelaise, vainqueur 10-19 à Brive, pour la toute première fois. Son père, présent en Corrèze, a apprécié la prestation de son fils. "Il a été sérieux, opportuniste, bien placé en défense et a fait parler sa vitesse quand il a pu avoir un peu d’espace. J’ai aimé la complicité qu’il a eue avec ses partenaires, ils se sont trouvés et ont bien combiné", rapportait-il lundi à Midi Olympique.
Arrivé en provenance du Racing en 2016, Retière est devenu, ces derniers mois, coutumier de coups d’éclats sous ses couleurs maritimes qui lui colleront à la peau au moins jusqu’en 2020. Du match de Brive, s’il faut en garder quelque chose, ce n’est pas seulement son doublé, mais le contexte. À Brive, les Rochelais étaient attendus après leur saison dernière, avec une certaine étiquette dans le dos. Dans ces matches à tension, Arthur Retière s’affirme comme un excellent négociateur.
Adepte des coups d'éclat
Si l’on dit ça, c’est en ayant en tête le quart de finale de Challenge Cup à Édimbourg en mars (22-32), où sur deux actions, il fit la différence, à son poste de demi de mêlée. D’abord en partant d’un regroupement, il inscrivit un essai de toute beauté au terme d’une course parallèle à la ligne de touche, puis en perforant dans l’axe avant de donner à l’ailier Steeve Barry. Et des cas de figure comme ceux de Brive ou d’Édimbourg, le Bourguignon a en collectionné quelques-uns, au cours des 21 matches feuilles de match de la saison dernière en championnat et Coupe d'Europe (10 fois titulaire).
Aussi, il frappe les esprits par sa capacité d’adaptation, à jouer aussi bien 9 que 15, ailier ou centre. "À l’arrière, j’ai plus d’espaces et je me sens mieux, reconnaît-il dans Midi Olympique. Mais vous savez, j’ai été formé à la mêlée avant de jouer à l’arrière avec les moins de 18 ans puis à l’aile avec les moins de 20". Avec son gabarit de poche (1,70 m ; 72 kg) qui est loin d’être un désavantage, il s’affirme comme un poison, un perturbateur. "Joueur instinctif" selon son père, Arthur Retière disait dans les colonnes du bi-hebdomadaire être "surtout heureux de pouvoir s’exprimer". À l'annonce de sa grave blessure, ce mercredi, cette déclaration prend tout son sens...
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