Guirado : "L'an passé à Toulon, ça ne travaillait pas assez"

  • Guilhem Guirado (Toulon) - 2017
    Guilhem Guirado (Toulon) - 2017
  • Guilhem Guirado (XV de France)
    Guilhem Guirado (XV de France)
  • Guilhem Guirado (Toulon) face à Clermont lors de la finale du championnat (22-16) - 4 juin 2017
    Guilhem Guirado (Toulon) face à Clermont lors de la finale du championnat (22-16) - 4 juin 2017
  • Guilhem Guirado (Toulon) lors de la finale du Top 14
    Guilhem Guirado (Toulon) lors de la finale du Top 14
  • Guilhem Guirado (XV de France) - 17 juin 2017
    Guilhem Guirado (XV de France) - 17 juin 2017
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Privé du premier match de la saison en raison de son statut d'international, Guilhem Guirado postule pour une place dans le groupe toulonnais pour le déplacement à Clermont. L'occasion d'évoquer avec le capitaine du XV de France sa préparation particulière, Toulon mais aussi les Bleus et l'affaire Laporte.

Guilhem, est-ce que vous avez un peu les fourmis dans les jambes après 9 semaines sans jouer ?

Guilhem GUIRADO : Un peu ! Surtout après quatre semaines de vacances et cinq de préparation. Bien entendu, on a envie de rugby et d'y rentrer dedans mais aussi de profiter avec les copains car je les ai vus s’entraîner dur et jouer ce premier match de la saison.

En tant qu'international, vous aviez une préparation spécifique, en dehors de celle de vos partenaires de club. Comment avez-vous vécu cela ?

G. G : C'est nouveau, comme pour tout il y a un temps d'adaptation et une maîtrise à avoir avec beaucoup de changements et le fait que ce soit individualisé. On se retrouve seul de notre côté... mais je suis content car j'arrive frais et j'ai aussi perdu quelques kilos superflus de l'été. Je suis satisfait d'avoir pu travailler en profondeur car c'est ce que l'on nous demande le plus souvent. En n'allant pas en Argentine avec le reste du groupe, j'ai travaillé à Toulon avec Gilles Allou (un des préparateurs de Toulon, NDLR) qui s'est occupé de moi comme d'un athlète avec un programme individualisé. J'ai également bien échangé avec le staff de l'équipe de France. J'ai pu aussi profiter de ma famille que je délaisse souvent à cause du rugby. C'est une bonne chose de pouvoir souffler, on se prépare pas pour une journée mais pour une saison pleine. Ça change pour tout le monde, le club a dû faire des efforts. Il faut être responsable et professionnel. Au final, c'est un peu comme quand on est blessé et que l'on se prépare pour intégrer le groupe. On a travaillé en profondeur pendant 5 semaines, c'est bénéfique encore plus ici à Toulon où avec la chaleur on a fait ça dans des conditions extrêmes.

Guilhem Guirado (XV de France)
Guilhem Guirado (XV de France)
Je suis content car j'arrive frais et j'ai aussi perdu quelques kilos superflus de l'été

Avec le changement de staff à Toulon et la volonté d'orienter la préparation en fonction du jeu voulu par Fabien Galthié, ne craigniez-vous pas de manquer de repères ?

G.G : Les codes et les annonces ont changé, mais après ça reste du rugby. Le jeu voulu demande beaucoup si tu veux être performant et jouer dans toutes les zones. Il faut de la maîtrise collective. Mais je n'ai pas l'impression d'être débordé après les séances collectives. Faut juste trouver sa place au milieu d'une équipe qui a travaillé depuis 7-8 semaines et qui a acté un premier match.

On a vu face à Pau ce que le staff souhaitait mettre en place. Cela vous convient-il ?

G.G : En tant que joueur de rugby, je préfère me déplacer avec le ballon et avoir les 15 joueurs positionnés pour jouer dans toutes les zones du terrain plutôt que de courir après le ballon. Après, forcément, ça demande plus de travail et d'exigence, mais quand on est dedans et que cela profite à chacun, tout le monde en ressort vainqueur et épanoui. Concernant le premier match, c'est bien d'avoir pu débuter par cette victoire, surtout que l'an passé, on avait commencé par une défaite à domicile. On peut toujours discuter du point (bonus offensif, NDLR) qu'il nous manque vue la physionomie du match, mais c'est positif.

On sait qu'on va être attendu à Clermont

Clermont se dresse désormais devant vous. Cela reste-t-il toujours un match particulier ?

G. G : Ce sont toujours de grosses confrontations avec deux équipes qui jouent le haut de tableau et veulent aller le plus loin possible dans chaque compétition. Mais on essaie de passer outre l'adversaire et de se concentrer sur notre objectif. On sait que ce sera un gros match, surtout que Clermont a perdu en ouverture à l'extérieur. Ils vont redoubler d'efforts à domicile. De notre côté, même si tout n'a pas été parfait contre Pau, il faut s'appuyer la-dessus. On sait qu'on va être attendu.

Guilhem Guirado (Toulon) face à Clermont lors de la finale du championnat (22-16) - 4 juin 2017
Guilhem Guirado (Toulon) face à Clermont lors de la finale du championnat (22-16) - 4 juin 2017

A la vue des derniers résultats entre les deux équipes, est-ce que l'ASM peut avoir un ascendant au moins psychologique ?

G. G : Ce sera un vrai test pour nous mais je ne crois pas à l'impact psychologique. Chaque année, on remet les compteurs à zéro, encore plus cette année avec un nouveau staff de note côté. On va être bien reçu, on va voir si avec la pression de l'adversaire et du stade on sera capable de mettre en place ce que l'on a fait de bien face à Pau.

Au-delà des choix d'équipe que peuvent faire les entraîneurs, existe-t-il vraiment une différence entre un match à domicile et un à l'extérieur ?

G. G : A l’extérieur, on trouve toujours un peu plus de pression. Je ne sais pas pourquoi. Dans les autres sports, ils nous posent souvent la question. Mais tu peux te retrouver vite fébrile avec des ballons tombés, une touche pas droite ou une pénalité qui ne passe pas. Je ne sais pas si c'est le cadre, l'ambiance... C'est difficile d'en parler car c'est vraiment spécifique au rugby. Il faut savoir absorber cela.

Je ne suis pas à la recherche du rôle de capitaine, ça vient au fil du temps ou de la saison et surtout du choix de l’entraîneur

Mathieu Bastareaud était capitaine lors de la première journée, est-ce que vous postulez au brassard cette saison avec Toulon ?

G. G : Je ne suis pas à la recherche du rôle de capitaine, ça vient au fil du temps ou de la saison et surtout du choix de l’entraîneur. Mais pour moi, le plus important c'est le noyau qui se forme autour des joueurs cadres, ceux qui ont une mission au sein de l'équipe. Je pense à Mathieu, Duane, moi et plusieurs autres. Le plus important ce n'est pas une personne, mais tout le noyau. Dans toutes les grandes équipes, un groupe se détache avec plusieurs joueurs qui peuvent prendre le relais. Moi je veux juste être le meilleur sur le terrain à travers le collectif.

Guilhem Guirado (Toulon) lors de la finale du Top 14
Guilhem Guirado (Toulon) lors de la finale du Top 14

C'est ce noyau dur qui vous a permis d'aller en finale l'an passé après une saison pour le moins compliquée ?

G. G : L'an passé, il y a eu une remise en question et les joueurs ont été performants sur une dizaine de matches avec également le discours de Richard (Cockerill, NDLR). On s'est dit qu'on avait les cartes en mains en fin de saison et que si on réglait certains soucis alors on pouvait se laisser le droit de rêver et d'aller le plus loin possible. Richard nous a bien préparé, dommage d'être passé si proche au final. Mais la saison dernière a forcément été usante. Malgré quelques éclats, on ne trouvait pas les solutions. On sentait que l'on n'était pas avec un esprit fédérateur, que ça ne travaillait pas assez et qu'on arrivait pas à reproduire ce que l'on souhaitait sur le terrain. Il y a eu plusieurs claques, des remises en question... C'est aussi ça qui use. Puis de jouer le dimanche, et je n'attaque personne (rires) mais tu joues après tout le monde et il y a eu quelques matches où on était dans l'obligation de gagner pour rester dans les 6. Tout cela nous a beaucoup marqué, mais ça nous a aussi permis de faire des matches à l'envie.

On n'a pas montré notre vraie valeur, on a été défaillant en Afrique du Sud

En tant que capitaine de l'équipe de France, quel regard portez-vous sur cette nouvelle affaire qui secoue le rugby français et notamment Bernard Laporte ?

G. G : Je n'ai pas trop suivi. Je ne sais pas ce qu'il en est. Tant que je n'ai pas toutes les données, je ne me permets pas de juger ou de dire quelque chose. Juste, c'est compliqué pour tout le monde mais le plus important pour nous reste le sportif et on a vu qu'on avait failli en Afrique du Sud lors de la dernière tournée. On a une nouvelle réglementation qui nous permet d'être protégés ; à nous d'être responsables et professionnels par rapport à ça.

Guilhem Guirado (XV de France) - 17 juin 2017
Guilhem Guirado (XV de France) - 17 juin 2017

La tournée manquée de juin ajoute-t-elle une pression supplémentaire pour celle d'octobre ?

G. G : La pression du résultat existe toujours en équipe de France. Mais là, on va redoubler d'efforts car on a reçu trois claques lors de la dernière tournée et toutes sur le même score ou plus ou moins. On n'a pas montré notre vraie valeur, on a été défaillant. A nous maintenant de bien recevoir ces nations. Quand l'heure sera venue, il y aura toujours ce stress et ce moment de pression qui permettent de faire un gros match.

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