Fickou : "Poitrenaud ? Il va nous faire progresser sur le plan technique"

La désillusion de la saison passée a au moins eu le mérite de mettre Toulouse au pied du mur quant à ce fichu déclin évoqué depuis des années. Traumatisante, la douzième place de l’an dernier a accéléré la prise de conscience collective. "Le Stade toulousain est un grand club et il ne mérite pas la position qui a été la sienne, s’insurge le centre international Gaël Fickou. Malheureusement, on s’y est mis tout seul. Le club a connu des périodes où il était en haut de l’affiche, là il l’est moins. J’espère qu’on montrera une autre image cette année et qu’on le remettra au goût du jour. Nos supporters sont en attente de belles choses, de phases finales et le Stade toulousain doit avoir cette ambition-là".

Pour s’en donner les moyens, le club a d’abord dû s’attaquer aux problèmes de vestiaire qui ont pollué la vie de groupe, comme l’a confié Ugo Mola dans Midi Olympique. "Quand tu trouves des garçons qui couraient cinq kilomètres par semaine et qu’on passe à quinze ou vingt, c’est dur. Un, deux, trois cas isolés, ce n’est pas grave mais quand il y en a beaucoup…". Un climat tendu à la fois sur le terrain et dans les bureaux, où s’est jouée la succession de René Bouscatel. Le manager haut-garonnais devrait donc s’accommoder facilement des départs à l’intersaison de quelques "Mola-sceptiques" comme Patricio Albacete, Luke McAlister ou Jean-Baptiste Elissalde.

Fickou : "Poitrenaud va apporter énormément de fraîcheur et un œil nouveau"

De l’avis de Gaël Fickou, élément fort du vestiaire toulousain, l’ensemble du groupe a tiré dans le même sens pour repartir sur de meilleures bases de travail. "L’ambiance est plutôt très bonne. Le groupe est dynamique et a envie de bosser. On s’entraîne dur pour pouvoir être performant. On partage aussi plein de moments sympas grâce notamment au nouveau président Didier Lacroix, qui apporte une attention particulière à l’extra-sportif. Il aime bien organiser des repas avec les joueurs, le staff et leurs familles, ce qui s’était un peu perdu ces dernières années".

Le retour au bercail de Clément Poitrenaud, qui épaulera Ugo Mola et Emile Ntamack, a également été très bien accueilli. "Il va apporter énormément de fraîcheur et un œil nouveau, assure Fickou. Il est proche des joueurs, il sait ce qu’est le très haut niveau et va nous faire progresser sur le plan technique".

Franchir sans encombre la période du VI Nations, l’énorme défi du staff toulousain

Si tout est mis en œuvre pour ne pas revivre le même "cauchemar" que la saison dernière, le chantier est massif et tout n’a pas pu être réglé en un été. Ugo Mola a avoué qu’il "manquait encore deux ou trois joueurs de très haut niveau" dans son effectif et doit compter sur la polyvalence de ses joueurs et sur "un peu de chance" suite au dégraissage voulu par sa direction. Sans Champions Cup, tous les efforts se porteront donc sur le Top 14.

Du côté du staff, on devrait ainsi tabler sur les week-ends de Challenge Cup pour faire souffler les cadres et permettre aux non-internationaux d’aborder la terrible période du VI Nations avec plus de fraîcheur. La saison passée, les Haut-Garonnais étaient quatrièmes en janvier au soir de la seizième journée. La gestion de l’absence des internationaux, dont la mise à disposition du XV de France a encore été élargie, sera donc une fois encore un enjeu crucial pour le Stade toulousain dans ses ambitions de reconquête.