Piocher en Pro D2, c'est devenu une bonne habitude du côté de l'UBB

Dans l'enceinte surchauffée de Chaban-Delmas, les supporters bordelais ont découvert dans leur équipe trois nouvelles têtes. Le premier, Adrien Pélissié, est venu d'Aurillac et a su profiter de l'absence obligée de Clément Maynadier et de la convalescence d'Olei Avei pour se montrer à son avantage. L'autre pépite, trouvée à Dax, c'est la bombe Apisaï Naqalevu, un hybride de Levani Botia et de Josua Tuisova.

Sa puissance a permis d'ajouter une nouvelle arme à l'UBB, celle de la quête du centre du terrain. Enfin Peni Ravaï, le pilier gauche au format impressionnant, a quitté lui aussi Aurillac et son entrée en deuxième mi-temps, avec un essai à la clé, a largement contribué à la victoire des Bordelo-Béglais sur le champion de France. Et on peut aussi rajouter un ancien pensionnaire de Pro D2, recruté voilà 2 ans, Jean-Baptiste Dubié, que le président Marti apprécie : "J'ai beaucoup aimé le match de Jean-Baptiste Dubié parce que Jean-Baptiste, on est allé le chercher en Pro D2 il y a deux ans..."

Une filière ancienne basée sur l'économique

L'UBB et particulièrement son président Laurent Marti ont toujours gardé un œil sur la division inférieure, quittée en 2011. Et dés la première année, le madré président avait parié sur bon nombre de joueurs venants de Pro D2. Louis-Benoît Madaule venait de Barbonne, Julien Rey de Colomiers. En 2013, c'est Clément Maynadier qui arrive d'Albi. Et on ne vous parle pas de Camillle Lopez, venu de Fédérale 1 à Mauléon, du Tyrossais Benat Auzqui, ou de l'Hendayais Romain Lonca.

Ce qui était une nécessité économique pour le petit poucet budgétaire s'est révélé par la suite un mode d'emploi, avec toujours une ou deux bonnes pioches. Deux exemples : Berend Botha, le deuxième ligne venu de Mont-de-Marsan et Nans Ducuing, l'ailier-arrière débarqué de Perpignan. Au final, Laurent Marti, qui avait voilà deux ans pris aussi l'option des stars internationales avec Sekope Kepu, Adam Ashley-Cooper, Steven Kitshoff puis Ian Madigan, n'a pu jouer cette année avec les surenchères salariales des grands du Top 14.

"C’est un recrutement qui ne paie pas de mine mais qui est hyper ciblé, avec des joueurs qui vont apporter un vrai plus, qui sont tous sur un registre explosif ou puissant et sont capables de gagner leurs duels" expliquait-il au quotidien Sud-Ouest. Aussi cette année, avec la réforme des JIFF et un budget à rééquilibrer, l'UBB a fait un pari jeunes et Pro D2. Au final, c'est la juste proportion entre joueurs de Pro D2, internationaux et joueurs expérimentés qui détermine la bonne recette. Cette troupe, bien cornaquée devant par un autre élément de Pro D2, Jérémy Davidson, qui a fait les belles heures d'Aurillac, devrait donner du fil à retordre à bien des clubs aux effectifs aussi capés qu'un joueur de basket.

Jean-Yves Saint-Céran