Vadim Cobilas, un Moldave à Bordeaux

Par Rugbyrama
  • Vadim Cobilas (UBB)
    Vadim Cobilas (UBB)
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TOP 14 - Rugby d'ailleurs : Apprentisage en Europe de l'Est, lutte, comptabilité et académie de mêlée, voici Vadim Cobilas (34 ans).

Pour le premier article de cette nouvelle série consacrée aux joueurs du Top 14 venus de pays où le rugby est assez méconnu, direction la Moldavie. Ce pays d'Europe orientale de 3,6 millions d'habitants, coincé entre la Roumanie et l'Ukraine, n'est pas vraiment réputé pour sa tradition rugbystique. En effet, la fédération moldave de rugby ne compte que 2 500 licenciés, loin derrière le football, le basket-ball ou même la lutte. Et parmi ces 2 500 licenciés, on trouve deux joueurs professionnels : le talonneur Dmitri Arhip qui évolue aux Ospreys et donc Vadim Cobilas, joueur de l'Union Bordeaux-Bègles. À noter que son petit frère Maxim joue également en France, à Mâcon, en Fédérale 1, au même poste : pilier. Vadim nous explique comment il a découvert le rugby et nous raconte son parcours, de la Moldavie à Bordeaux, en passant par la Roumanie, l'Angleterre ou encore la Russie.

Comment en vient-on jouer au rugby en Moldavie ?

Vadim Cobilas : Depuis tout petit j'aime faire du sport. J'ai passé beaucoup de temps à jouer au football, au basket-ball, au tennis, au handball et même au ping-pong avec mes amis. Au grand désarroi de ma mère qui était en colère parce que je n'avais plus assez de temps pour me concentrer sur mes études pour devenir comptable. J'aimais beaucoup les sport d'équipe et, en parallèle, j'ai également été attiré par la lutte. J'ai pris la décision d'aller étudier à l'Université Moldave du sport, ce qui a rendu mes parents malheureux car ils rêvaient de me voir travailler dans un bureau.

La découverte du rugby pro, à Sale

Ensuite, c'est au cours d'un entraînement de lutte à l'Université que Vasile Revenco, le président de la fédération Moldave de rugby, m'a vu et m'a invité à essayer un sport qui combine tous ceux que j'avais pratiqués. Un peu de lutte, avec un peu de football et des éléments de basket-ball et de handball. J'étais très curieux d'apprendre à jouer au rugby et de développer de nouveaux "skills".

Votre premier entraînement, votre premier rapport au jeu, c'était comment ?

V. C. : Après mon premier entraînement avec le club de rugby des Blumarine, j'étais fasciné. Donc j'ai vraiment commencé à pratiquer ce sport et j'ai voulu devenir professionnel.

Et ensuite, pour progresser et poursuivre votre apprentissage, vous avez fait comment ?

V. C. : En prenant en compte le fait que le rugby est un sport assez nouveau en Moldavie et qu'il n'y a pas de fonds pour supporter son développement, mon entraîneur m'a aidé à trouver un club en Roumanie pour me concentrer sur le rugby et sur ma technique en mêlée. Ce que j'ai pu faire au Dinamo Rugby club (à Bucarest). Ensuite, on m'a proposé un contrat en Russie, au VVA Padmaskovie (à Monino, dans la banlieue de Moscou) où j'ai pu développer mes aptitudes physiques pour ce sport.

Donc c'est là-bas, en Russie, que vous vous êtes fait repérer par des recruteurs ?

V. C. : Oui, Steve Diamond (ancien entraîneur de l'équipe nationale de Russie actuellement président des Sharks de Sale) m'a vu jouer dans le championnat russe et m'a invité en Angleterre pour un essai. Je n'ai pas réfléchi longtemps, j'ai pris mes crampons et je suis allé m'entraîner avec des joueurs professionnels. C'était mes premiers pas dans le rugby professionnel, un rêve qui devenait réalité. Le club a décidé de me conserver et j'ai adoré ces cinq années passées à Sale, avec une équipe incroyable, de grands joueurs et un staff formidable.

Bordeaux est une ville renommée et connue pour sa production de vin de grande qualité... mais pas seulement !

Après l'Angleterre, vous avez choisi de poursuivre votre carrière en France, à l'UBB, pourquoi ?

V. C. : Parce que j'aime apprendre sans cesse de nouvelles choses, relever de nouveaux défis. Et puis je voulais jouer en Top 14. Alors quand mon agent m'a dit que l'UBB était intéressé, j'ai réfléchi et je me suis dit qu'il était temps de changer de club et de jouer dans un nouveau championnat très attirant. Ce fut une décision très difficile parce que j'aimais vraiment les Sharks et le soutien des supporters mais je voulais expérimenter autre chose : Un nouveau club dans un nouveau pays et un nouveau championnat.

Comment s'est passée votre intégration à Bordeaux, au club et à la ville ?

V. C. : Ce n'était pas très compliqué d'intégrer ma nouvelle équipe. À Bordeaux, il y a de nombreux internationaux, tout le monde est unique, ce qui est un vrai plus pour notre équipe. J'ai trouvé les entraîneurs et les entraînements très intéressants et j'ai été impressionné de voir le nombre de supporters pour nos matchs à domicile. Et Bordeaux est une ville renommée et connue pour sa production de vin de grande qualité... mais pas seulement ! La ville est très belle, on y trouve de tout : de la bonne nourriture, du vin incroyable, un climat clément, des plages magnifiques, un mode de vie assez détendu et du bon rugby. Avoir l'opportunité de jouer en France est un grand accomplissement dans ma carrière professionnelle. J'essaie d'apprendre de chaque expérience et je suis toujours ouvert à de nouvelles opportunités enrichissantes et stimulantes.

Vous avez 34 ans, comment imaginez-vous votre après-carrière ?

V. C. : Le rugby n'est pas juste un sport pour moi, c'est vraiment une passion. Alors je ne sais pas combien de temps je vais continuer à jouer au niveau professionnel mais je suis sûr que je continuerai à jouer avec mes amis et que je contribuerai au développement de ce sport d'une manière ou d'une autre.

En ce moment, en dehors du rugby, je suis également une formation dans le management, créée par Provale, à la Toulouse Business School. En parallèle, je travaille pour développer un projet : l'Académie de la mêlée ("Scrum play rugby academy") dont l'objectif sera d'aider les joueurs à développer leur technique et leurs aptitudes en mêlée.

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