Les recrues toulonnaises au banc d'essai

Ils sont déjà chez eux : Ashton, Bonneval, Isa

Meilleur marqueur d'essais de l'histoire de la coupe d'Europe, Chris Ashton n'a pas mis longtemps à trouver ses marques en Top 14. 63 minutes pour être précis et un premier essai face à Pau lors de la journée inaugurale, suivi d'un deuxième, seulement cinq minutes plus tard. L'ailier Anglais s'est offert deux autres réalisations, à Clermont et Montpellier. Au-delà de ses qualités de finisseur, Ashton s'est également montré efficace en défense. Déjà indispensable, il compte six titularisations en autant de matches et 447 minutes sur les pelouses sur les 480 jouées par son équipe.

Pour la première fois de sa carrière, Hugo Bonneval a quitté Paris et le Stade français. On pouvait craindre pour son adaptation. Il n'en est rien. Dès son premier match, l'arrière a fait vibrer Mayol avec un essai face à Pau. Habitué, ses dernières années, au pragmatisme de Leigh Halfpenny, le public toulonnais se régale des relances de Bonneval et de son travail sous les ballons hauts. Avec un deuxième essai face à la Rochelle, sur une offrande de Mathieu Bastareaud, Bonneval soigne ses stats mais surtout s'impose comme le choix numéro 1 à ce poste. Il compte cinq titularisations et 380 minutes de jeu. Seule ombre au tableau, son carton jaune face su Stade toulousain, pour un en-avant volontaire.

L'histoire entre Facundo Isa et le RCT s'écrit en deux actes. Le premier en 2013/2014 sous les ordres de Bernard Laporte. Alors tout juste âgé de 20 ans, l'Argentin ne s'adapte pas sur la Rade. Il y revient plus mature cette année après des expériences plus que réussies dans son pays et l'an passé au LOU. Et le troisième ligne est tout simplement monstrueux, étant notamment capable de mettre son équipe dans l'avancée par ses qualités naturelles. Gros défenseur, il sait aussi se montrer décisif et lucide à l'image de son essai face au Stade français, dans les dernières minutes. L'Argentin se fait chambrer par ses coéquipiers pour son côté parfois nonchalant à l’entraînement. Mais en match, il répond toujours présent au point d'avoir atténué la déception des Toulonnais suite au départ de Liam Gill. Même s'il faut avouer qu'on aimerait bien voir les deux gaillards sous le même maillot. Avec six titularisations en autant de journées et 480 minutes au compteur, Isa a tout joué !

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Il a fait le boulot : Jean Monribot

Arrivé de Bayonne, Jean Monribot a rejoint une troisième ligne où la concurrence devait faire rage. Mais avec les blessures de Vermeulen, Ollivon et Lakafia, il y avait clairement une carte à jouer pour le Périgourdin. Titulaire à trois reprises depuis le début de la saison, Monribot a fait valoir ses qualités et a fait le travail comme on dit. Malheureusement pour lui, il n'a pas pu enchaîner en raison de blessures. Les côtes dans un premier temps, puis le genou ont mis un coup de frein à son adaptation. Avec le retour à la compétition de Lakafia et celui annoncé de Vermeulen, dans quelques semaines, les cartes vont à nouveau être redistribuées en troisième ligne.

Ils ont déçu : McAlister, Padovani, Pietersen

Que ce soit lors des matches de préparation ou lorsqu'ils ont eu leur chance en Top 14, Luke McAlister et JP Pietersen n'ont pas montré qu'ils pouvaient bousculer la hiérarchie. Le Néo-Zélandais vient d’enchaîner deux titularisations au centre suite à la commotion de Nonu. Ni mauvais, ni bon il a finalement semblé quelconque. Quant au Sud-Africain, on cherche encore l'ailier qui avait inscrit quatre essais lors de la coupe du monde 2007 et quatre autres en 2011. Tour à tour au centre et à l'aile depuis le début de la saison, il n'a convaincu nulle part lors de ses quatre apparitions pour une seule titularisation.

Le cas d'EdoardoPadovani interroge également. Recrue surprise, l'Italien a eu sa chance comme titulaire lors du déplacement à Clermont. Pas vraiment un cadeau. Positionné à l'arrière, il s'est montré lent dans son exécution et quelque peu perdu à un poste qu'il découvre depuis seulement deux ans. Il est ensuite rentré au centre face à Montpellier, à l'heure de jeu, en remplacement de Nonu. Sans qu'il soit évidemment le seul responsable, derrière son entrée en jeu, Toulon a sombré dans l'Hérault. Il faudra le revoir pour le juger, mais pour l'instant le niveau Top 14 semble un cran trop haut pour lui.

Ils n'ont pas encore eu (vraiment) leur chance : Lakafia, Wisniewski, Placid

La préparation a laissé des traces du côté de Toulon. Trois recrues sont restées sur le carreau avant même que le Top 14 ne débute. Jonathan Wisniewski s'est cassé l'avant bras en Argentine. Un coup dur pour l'ancien Grenoblois qui assiste, comme tous les observateur, à l'éclosion d'Anthony Belleau à l'ouverture. Wisniewski voit cependant le bout du tunnel et pourrait retrouver les terrains durant le mois d'octobre mais devra se frotter à la concurrence. Raphael Lakafia s'est, lui, blessé lors du dernier match amical face à Clermont. Touché aux vertèbres, il a manqué le début de saison et a fait son retour le week-end dernier face à La Rochelle. Il lui faut, logiquement, encore un peu de temps pour retrouver la pleine mesure de ses capacités. Jonah Placid avait montré des qualités de vitesse intéressantes durant la préparation, mais le jeune arrière australien a été fauché par une rupture des ligaments croisés. Saison terminée ou presque.

On les attend avec impatience : Radradra, Fekitoa

Arrivé la semaine dernière à Toulon, Semi Radradra est désormais qualifié. Le Fidjien évoluait à XIII il y a encore deux semaines. Plutôt à l'aise au centre, le joueur, qui a affolé le compte Youtube de Mourad Boudjellal, est attendu comme l'une des attractions du championnat. Soit il sera la star du championnat, soit il ne s'adaptera pas", a prévenu le président du RCT. On attendra pour juger. Lui arrive avec une réputation plus solide. Champion du monde avec les All-Blacks, Malakai Fekitoa, également trois-quart centre, débarquera sur la Rade début novembre. De quoi apporter de la concurrence à un poste qui a vu la paire Nonu-Bastareaud s'installer.