Le Stade français part à la chasse aux supporters !

  • Jules Plisson (Stade français)
    Jules Plisson (Stade français)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Soucieux d’attirer de nouveaux supporters dans son enceinte de Jean-Bouin, le Stade français a délocalisé un "entraînement", mardi, aux Buttes-Chaumont. Une initiative qui se répètera désormais avant chaque match de Top 14 disputé à domicile.

Ils sont les premiers sur place. Postés à l’entrée du parc, Willem Alberts et Morne Steyn tuent le temps en immortalisant ce cadre verdoyant avec leur smartphone. La plupart de leurs coéquipiers, coincés avec le bus du club dans les embouteillages, arriveront avec une demi-heure de retard. Où ça ? Pas à Jean-Bouin, ni au Saut-du-Loup, théâtres habituels des entraînements du Stade français. Non, les deux Sud-Africains patientent aux Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement de Paris. Avant chaque rencontre de Top 14 disputée à domicile, la direction de Paris a décidé d’organiser un entraînement, enfin une séance ultra light, dans des lieux prestigieux de la capitale. "C’est un peu surprenant au départ mais pourquoi pas. C’est bien pour promouvoir le rugby, commente Xavier, supporter depuis quinze saisons. C’est important de se faire connaître auprès des jeunes."

"T'as vu ces monstres ?"

Deux agents de sécurité semblent un peu surpris par la présence de ces colosses dans ce jardin public d’habitude fréquenté par les bambins. "C’est de la première division ?", demande l’un, avant d'ajouter : "Oh, vous savez moi, je ne regarde que le Tournoi des 10 Nations (sic)". Les inconditionnels du Stade français, une vingtaine, sont bien là. Quelques passants s’arrêtent, étonnés par la présence de caméras et de photographes. 17 heures. Toutes les troupes sont enfin réunies. Certains visages ronchonnent un peu. Joueurs et membres du staff se posent sur un coin d’herbes. Les curieux se font alors plus nombreux. "T'as vu ces monstres ?", lance un papa. Pour certains, le défi ultime est d’arriver à faire un selfie avec l’idole, Sergio Parisse.

Comment le Stade français espère (re)devenir un grand d’Europe

Jules Plisson (Stade français)
Jules Plisson (Stade français)

"Tout le monde ne connaît pas le Stade français à Paris" (Jules Plisson)

Alors que les avants révisent studieusement des lancements en touche autour d’Olivier Azam, les trois-quarts se regroupent pour un jeu de passes auquel se greffent rapidement de jeunes enfants. "C’est important de partager des moments comme ça avec les Parisiens, se réjouit le demi d’ouverture Jules Plisson. On n’a pas trop l’habitude d’aller à leur rencontre et encore moins ici, aux Buttes-Chaumont. C’est une belle opération pour se faire connaître un peu plus dans Paris même si on n’est pas en mal d’amour. Mais tout le monde ne connaît pas le Stade français. Et c’était important aussi de venir se vider la tête ici, après la lourde défaite à Toulouse (53-17)."

Les gamins des Buttes Chaumont s'invitent à l'entraînement avec les joueurs. Image plutôt rafraîchissante... @RugbyramaFR @midi_olympique pic.twitter.com/dbQrYapgLy

— V. Péré-Lahaille (@vperelahaille) September 19, 2017

"On regrette l'ancien Jean-Bouin"

Après quarante cinq minutes, joueurs et supporters filent au Pavillon du Lac pour partager un verre. Même un peu bricolée et devant une assistance limitée, cette première est prometteuse. Treize autres lieux ont déjà été validés par la direction du club pour renouveler l’expérience. Les Invalides ou encore la Tour Eiffel permettront ainsi aux Parisiens, mais aussi aux touristes, de côtoyer les joueurs. Derrière cette opération séduction, le Stade français espère surtout remplir son écrin de Jean-Bouin (20 000 places) dont l’affluence moyenne gravite péniblement autour de 11.000 spectateurs. "Il faut remplir Jean-Bouin, insiste Jules Plisson. Il faut faire des opérations marketing pour réussir à le remplir. On a envie que d’une chose : rencontrer des personnes pour qu’ils viennent nous soutenir le dimanche." Une préoccupation également majeure pour le nouveau propriétaire, le Docteur Hans-Peter Wild, alors que les inconditionnels du Virage des Dieux ou des Titis de l’Ovalie ont bien du mal à donner une âme à cette enceinte voulue par Max Guazzini. "On n’avait pas besoin d’un stade comme ça, glisse l’une des plus fidèles supportrices. On regrette l’ancien Jean-Bouin." Le défi est loin d’être gagné.

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