L'antisèche : Sans ouvreur, ce n’était pas le pied

  • Jérémy Sinzelle (Stade rochelais) a débuté à l'aile face au Racing, avant de passer 10
    Jérémy Sinzelle (Stade rochelais) a débuté à l'aile face au Racing, avant de passer 10
  • Jone Qovu, Jason Eaton (Stade rochalis), Yannick Nyanga (Racing) et tous les avants des deux camps se sont livrés à un âpre combat
    Jone Qovu, Jason Eaton (Stade rochalis), Yannick Nyanga (Racing) et tous les avants des deux camps se sont livrés à un âpre combat
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TOP 14 - Si le Stade rochelais s’est relancé après son voyage à vide à Toulon, ce fut au terme d’un match bien terne et dénué d’inventivité, face à des Racingmen batailleurs mais indisciplinés (16-9). L’absence de demi d’ouverture de métier dans les deux camps (dés l'entame pour le Racing, après 30 minutes pour La Rochelle) expliquant certainement ce pauvre spectacle...

Le match : Le degré zéro de l’alternance

Ce n’est pas franchement les bonnes intentions qui ont manqué, sur la pelouse de Deflandre. Plutôt la précision des gestes et des courses, qui ont débouché sur un nombre considérable de fautes de main et sur un combat de chiens sur toutes les mêlées, qu’elles soient fermées ou spontanées. Un choc de poids lourds, qui vit les deux équipes s’échiner à prendre le dessus dans l’axe, et accoucha d’un spectacle des plus "tristounets", à peine égayé par quelques éclairs de la troisième ligne rochelaise.

En bref, une bonne vieille purge des familles, au jeu cadenassé dans un couloir de quinze mètres autour des regroupements, que l’absence d’ouvreur de métier (lire plus bas) chez les deux équipes ne permit guère d’éclairer, ne serait-ce que par une utilisation minimale du jeu au pied par-dessus deux rideaux extrêmement denses… Au final, La Rochelle l’a emporté (16-9) sans laisser la moindre miette au Racing, pas vraiment lucide à la fin d’un match que tout le monde oubliera très vite.

L’action : L’essai de Vincent Rattez

En délicatesse avec ses adducteurs, l’ouvreur rochelais Brock James n’eut d’autre choix que de quitter les siens dès la 30e minute. Une sortie qui précipita le déplacement de l’ailier Jérémy Sinzelle à l’ouverture, presque à son corps défendant, au vu de sa moue et malgré ses précédentes déclarations au sujet de sa polyvalence. Et si, sur la globalité du match, ce repositionnement ne fut à l’évidence pas un succès, Sinzelle parvint pourtant sur sa première initiative en tant que numéro 10 à débloquer la situation ! Cela par le biais d’un bon crochet intérieur sur Chauveau, qui lui permit de passer les bras pour Aguillon. Avec une passe en-avant ? Le staff du Racing l’a évidemment déploré... Le fait est que la suite ne dut rien à personne, avec ce mouvement gagnant bonifié par Victor Vito dont la dernière passe, bien que déviée dans son camp par Teddy Thomas, n’empêcha pas Vincent Rattez de pointer en but pour son premier ballon du match, lui qui venait tout juste d’entrer en jeu à la place de James...

Jone Qovu, Jason Eaton (Stade rochalis), Yannick Nyanga (Racing) et tous les avants des deux camps se sont livrés à un âpre combat
Jone Qovu, Jason Eaton (Stade rochalis), Yannick Nyanga (Racing) et tous les avants des deux camps se sont livrés à un âpre combat

Le facteur X : Le Racing et le choix de la touche

Menés de 7 points et en-dehors du bonus défensif, les Racingmen bénéficiaient à la 79e de la pénalité pour décrocher le bonus en question, des quarante mètres, légèrement décalée sur la droite. Et pourtant, Maxime Machenaud et Teddy Iribaren choisirent de botter en touche, dans la quête d’un hypothétique match nul. Un choix très osé et, comme souvent dans ce cas de figure, bien peu payant, puisque les Franciliens ne furent pas en mesure de capter proprement le ballon sur la touche. Une perte de balle venant finalement sanctionner cette pénultième action, synonyme de déplacement à vide pour les ciel et blanc.

La stat : 13 pénalités contre le Racing 92

Certes, certaines d’entre elles peuvent paraître bien sévères, à l’image de ce hors-jeu imaginaire contre Afatia à la 16e minute (il ne pouvait pas y avoir de hors-jeu sur le coup, étant donné qu’il n’y avait pas ruck sur cette situation de plaqueur-plaqué) ou ce plaquage aux jambes de Teddy Iribaren, sanctionné pour un bras soit-disant non lié… Et l’on ne parle pas, évidemment, de quelques mêlées sifflées à pile ou face ! N’empêche, nonobstant ces cas limites, les Franciliens ont commis beaucoup trop de fautes pour l’emporter à l’extérieur. Pénalisés à treize reprises, les hommes de Travers et Labit se sont montrés certes vaillants, mais tout simplement trop indisciplinés.

La question : Le Racing peut-il regretter de ne pas avoir intégré Lambie ?

Dan Carter blessé, Rémi Tales sous le coup d’une commotion, c’est Maxime Machenaud qui portait le numéro 10 du Racing pour ce déplacement à La Rochelle. Un choix par défaut ? Certainement pas, puisque le staff francilien avait également la possibilité d'aligner l’international sud-africain Pat Lambie, arrivé lundi. Sauf que Laurent Travers et Laurent Labit, qui avaient procédé à un large turnover, n’ont pas jugé nécessaire de précipiter l’intégration du Springbok, le cantonnant au rôle de 24e homme.

Bon choix ? La question peut se poser... Tout demi de mêlée international qu’il est, Maxime Machenaud n’avait plus démarré de rencontre à l’ouverture depuis les cadets, et cela s’est logiquement ressenti dans son animation hésitante, qui obligea le Racing à cantonner son jeu dans l’axe, où les lourds gabarits rochelais l’attendaient. Ajoutez à cela un coup de pied direct en touche (6e) qui provoqua indirectement les trois premiers points de La Rochelle, une pénalité importante manquée à la 51e, une autre négligée à la 79e, et vous comprendrez qu’avec un ouvreur-buteur de métier, la donne aurait pu s’avérer tout autre pour les Racingmen.

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